Toute personne ayant effectué un tournant substantiel dans ses comportements, sa manière de penser, la gestion de ses émotions, et qui devient parent, ou a un rôle éducationnel avec des enfants ou des jeunes, va transmettre tout cela automatiquement à ces personnes, sans avoir à réellement enseigner quoi que ce soit. Une fois que l'attitude mentale évolue, elle se reflète dans les comportements, dans la communication et dans tout ce qui, de notre fonctionnement intérieur, peut transparaître à l'extérieur. Ce qui influencera et marquera l'entourage.
Dès lors, plus les parents, les grands-parents et le personnel enseignant évoluent, plus cela peut se refléter dans l’éducation. Et le phénomène inverse n'est pas non plus à négliger. Une part de plus en plus importante des ados et des jeunes se sentent nettement plus concernés par les problématiques actuelles et les réponses qu'on leur propose - ou pas. Car cela concerne leur avenir. Ils savent que tous les avantages et le confort dont ont bénéficié les générations adultes, ils n'en bénéficieront plus de la même manière et que peut-être ils seront même beaucoup plus sévèrement touchés. Et, à l'image de Greta Thunberg, ils vont secouer leurs parents et les faire sortir de leur zone de confort.
D’autre part, l’éducation parentale et scolaire, étaient jusqu’à récemment les piliers de l’éducation et se voyaient renforcée par les lectures, certaines expériences et contacts sociaux. Cependant, la transmission des connaissances et de l’information, est en train de subir un glissement important. Via internet, on a à présent et de plus en plus, accès librement à des contenus exponentiellement plus diversifiés et plus nombreux. De plus, il est laissé au choix de chacun de puiser dans la manne de la connaissance, en fonction des ses besoins, désirs, passions, intérêts, … ou addictions, influences, … .
Et parmi ces sujets, on a, entre autres, accès à des sources d’informations qui restaient jusqu’il y a peu, considérés comme alternatives, marginales, ou sans intérêt. Et ces sujets commencent à être pris au sérieux et même prendre de plus en plus d’importance. Cela concerne des sujets scientifiques, psychologiques, écologiques, alimentaires, économiques, sociologiques, philosophiques, ...
Cela permet à tout un chacun de se familiariser à de nouvelles notions ; ce qui peut aider à les accepter et au bout du compte, à parvenir à agir et se comporter en fonction de ces nouveaux repères.
Je ne tiens pas non plus à dénier l’influence néfaste du net avec toutes les fakes news, les tendances conspirationnistes, les influenceurs de bas niveau, les arnaques, les publicités personnalisées et Cie, qui ont un impact massif sur une part non négligeable de la population. J’ose espérer que, face au bruit assourdissant des « arbres de désinformation » qui entraînent vers le chaos ; les millions « d’arbres informationnels » qui poussent en catimini sur le net, parviendront sur la durée, par leur fiabilité, à rétablir un peu plus de justesse sur l’ensemble et ramener le calme. Car j’ose croire qu’il est difficile de maintenir dans le temps des contre-vérités car la preuve du mensonge finit presque toujours par être apportée.
Cela étant, internet peut apporter, à tout âge, un complément d’éducation extrêmement important dont nous ne mesurons pas encore vraiment la portée, en particulier, dans le domaine de l’évolution des consciences. Et il est probable que cet aspect va accélérer le changement de paradigme que nous sommes appelés à réaliser.
Avant de décrire, des moyens d'influencer, moins académiques, je vais encore aborder un dernier sujet : celui du pouvoir des minorités, car celui-ci n'est pas non plus négligeable. Il est très fort lié au pouvoir des mouvements non-violents.
« Une minorité peut modifier les opinions et les normes d'une majorité, indépendamment de leur pouvoir ou de leur statut relatif, tant que, toutes autres choses égales d'ailleurs, l'organisation de ses actions, de même que l'expression de ses opinions et de ses objectifs, obéissent aux conditions ... d'autonomie, d'investissement ou d'équité. » Serge Moscovici dans le livre « La psychologie des minorités actives », (1991) p.171, en intégralité sur le net :
Le pouvoir de la minorité de la part de la population qui évolue n'est pas à minimiser. Et il est très fort lié au pouvoir des mouvements non-violents. Car si certains se montrent rebelles, revendicateurs, voire violents ; la plupart agissent de manière peu ostentatoire et certains événements permettent de rendre leurs actions perceptibles à tous.
Greta Thurnberg est un exemple assez représentatif de comment influencer quand on est minoritaire. A elle seule, alors qu'elle était adolescente, femme, petite, et plutôt marginale dans son profil, elle est allée manifester toute seule devant le parlement suédois en faisant la grève de l'école, tous les vendredis.
En un an elle a réussi à mobiliser des millions de gens dans le monde à la suivre dans son geste, et pas uniquement des écoliers ou étudiants, très loin de là. Elle a réveillé même certaines éminences scientifiques qui n'osaient pas s'affirmer pour ne pas manquer d'objectivité. Bien que ce mouvement se limite pour la plupart de ceux qui le soutiennent à de la protestation et des discours, il a le mérite d'exister et surtout d'interpeller.
Et la minorité qui est en train de changer de paradigme grandit, et va s'avérer de plus en plus influente, en fonction de la manière dont ceux qui la portent agissent concrètement.
L'influence des minorités peut dépendre de pas mal de conditions que voici :
- la conviction forte et la confiance que l'on témoigne, par rapport à l'opinion, la cause ou le projet qui nous tient à cœur.
Plus on est persuadé du bien fondé de ce pour quoi on agit et plus on agit en confiance ; plus cela impacte ceux qui en sont les témoins ;
- la cohérence entre ce que l'on croit et les comportements qui correspondent à ces croyances.
Si la démarche est honnête, et ne se limite pas à une argumentation intellectuelle, mais est marquée par des actions et la manière de les mener, cela les rend nettement plus crédibles ;
- la persévérance, la motivation et la détermination que l'on démontre dans la démarche.
Lorsque l'on persiste sur la durée dans les intentions, et dans la manifestation de certains comportements, cela démontre d'une certaine façon, que l'expérience est en adéquation avec ce que l'on prétend croire ;
- et cela en parallèle à l'importance que l'on donne à cette démarche, indépendamment d'une quelconque autorité ou de dogmes.
Le fait que les convictions ont une place très importante aux yeux de ceux qui les défendent, et qu'elles ne sont pas dictées par quelque chose d'extérieur, donc qu'on ne se contente pas de suivre l'influence d'autrui, cela interpelle forcément ceux qui en sont les témoins.
- la justesse des actes et des paroles, correspondant avec des valeurs élevées.
Quand les comportements s'alignent sur des valeurs d'honnêteté, d'équité, de justice, de respect, de durabilité, etc., il est non seulement difficile de les contrarier, mais ils opèrent aussi une forme de contagion.
- le savoir, la connaissance, la compétence et la conscience que l'on a par rapport à la démarche.
Il est en effet difficile de mettre à mal une opinion ou un raisonnement, lorsque celui-ci est largement étayé et fondé ;
- le souci d'assumer ses responsabilités.
Ceux qui reconnaissent leurs erreurs, tentent d'y remédier, tentent d'apprendre à les éviter et d'agir de manière intègre ; démontrent une forme d'intégrité, d'humilité et un souci d'aller de l'avant de manière constructive et dans le respect de la collectivité.
- l'intransigeance dans l'interprétation de ce que l'on fait et du message que l'on en donne jusqu'à une certaine radicalité.
Dans le sens qu'il est difficile de détourner une personne de ses objectifs quand elle sait qu'ils sont fondés et qu'elle ne peut plus concevoir retourner à ses anciennes croyances ;
- et cela, couplé à de l'empathie et une relative indulgence et ouverture par rapport à ceux qui ne font pas comme soi.
C'est cela qui rend le dialogue possible, et les opinions flexibles, sans pour autant se laisser influencer par la pression sociale que la majorité représente. Il est beaucoup plus facile de côtoyer et de se laisser influencer par les gens qui fonctionnent avec leur cœur.
- et pour finir, le fait que, dans certains cas, cette démarche va, à un niveau matériel, à l'encontre de l'intérêt personnel de ceux qui l'adoptent (même si l'intérêt personnel au niveau plus large converge avec l'intérêt général recherché).
Dans le sens que refuser de consommer, de se faire plaisir, de s'enrichir, est tout l'inverse d'une attitude égoïste ou qui chercherait à attirer la couverture à soi. Le fait de défendre une cause qui, a priori, est celle de la communauté, mais pas tout à fait la sienne, rend de facto la cause plus juste ;
- et que l'on est dans une demande et non dans une exigence.
Cela permet d'éluder l'opposition frontale - « what you resist persists » - et rejoint le fait de fonctionner avec le cœur.
Ce sont toutes ces dispositions d'esprit qui donnent à un groupe minoritaire un plus grand pouvoir d'influence.
Ce qui interpelle également c'est la capacité d'aller à contre-courant sans se laisser influencer par la pression de la majorité, qui elle se montre violente parfois, car chacun croit en ce qu'il fait. Il ne s'agit pas d'un désir de se démarquer de la majorité, mais bien d'une conviction si forte qu'elle mène à s'en démarquer. Et le pouvoir que cela génère est également induit parce qu'il n'y a justement pas de recherche à exercer un pouvoir, une contrainte.
Je parle ici de deux pouvoirs bien différents. D'un côté un pouvoir d'influence (constructif dans ce cas-ci - car la tendance inverse existe également, par la manipulation entre autres), et le pouvoir de la force (qu'elle soit physique ou psychologique) qui lui, va créer de la résistance et freiner dès lors l'influence.
Le pouvoir d'influence que peut exercer une minorité est donc un pouvoir d'un autre ordre.
Serge Moscovici explique tout ceci dans son livre(déjà cité) sur « La psychologie des minorités actives », (1991), et en particulier dans le chapitre 6 sur les styles de comportements :
Le livre est accessible en intégralité sur le net.
Les crises sont le premier moteur de l'évolution. Elles ont le pouvoir de nous transformer. S’y ajoutent les autres influences telles que : l’enseignement, l’information, l’argumentation, le pouvoir de l’exemple, les témoignages, les mouvements minoritaires. Cependant tout cela ne forme jamais que la partie visible : celle qui est connue, mais qui n’est certainement pas la plus importante. Cela représente davantage une boîte à outils pour ceux qui sont déjà engagés dans le processus.
Cependant, lorsque nous faisons notre part, nous entraînons de facto les autres à faire de même, car toute une série d'autres sources d'influence moins connues, non perceptibles vont exercer leur effet dans la même direction.
A ma connaissance il en existe au moins six : l’intelligence collective, les neurones miroir, l’épigénétique, la contagion de l’altruisme, les champs morphogénétiques, la transmission de toutes nos pensées et émotions, et indirectement l'auto-contagion. Ces facteurs d'influence moins visibles fonctionnent comme des catalyseurs. Il en existe probablement encore d’autres. Ces catalyseurs se combinent, s’influencent, et font partie en fait d’un même processus. Nous faisons partie d’un tout, et c’est le tout qui est sur un chemin d’évolution.
En considérant les choses ainsi, on comprend que l'évolution est inéluctable et bel et bien à notre porte, et à notre portée. Et en décidant d’emprunter ce chemin à notre niveau, individuel, et en nous y impliquant ; non seulement nous cessons de faire obstacle à cette évolution, mais surtout nous faisons tout simplement notre part et nous contribuons à l'accélérer.
Voici quelques uns de ces facteurs d'influence. Le premier et le dernier ne sont pas individuels, mais font partie de ces catalyseurs alternatifs et moins connus.
L’intelligence collective fait partie des solutions du cœur. Elle se manifeste en dehors des rapport de force, loin des milieux où la compétition mène la danse, des systèmes sociaux basés sur la coercition et l'orgueil. Elle se manifeste lorsque chaque individu dans un groupe oriente ses intentions sur une ou des causes communes, vers un même objectif, avec pour motivation principale l'aboutissement du projet, en étant capable de laisser de côté ses intérêts personnels. Cela ne peut se produire que quand le tout devient plus important que le soi dans le cadre du projet. Car, quand la volonté solidaire est d'aller dans une même direction, on évite plus facilement les différends et les choses se mettent en place naturellement. Les priorités sont alors fondamentalement transformées et cela permet d’accéder à une créativité, une intelligence, une efficacité et une force de persuasion, de loin supérieures à l'addition de celles de chaque individu y participant. Le groupe fonctionne alors comme un banc de poisson, un vol de milliers d’oiseaux, une équipe de champions. De tels projets essaiment nettement plus rapidement que les autres, sans pour autant faire le "buzz" ou recevoir la publicité des médias.
Les projets fonctionnant avec l’intelligence collective ont dès lors nettement plus de chance d’aboutir que tous les autres. Ainsi, plus il en sera fait usage (et leur fonctionnement est de plus en plus connu et recherché), plus on multipliera les occasions d'aller dans le sens des solutions, de l’évolution, et où la créativité prendra le pas sur la reproduction de ce qui s’est toujours fait, sans pour autant tourner le dos aux traditions. Voir mon article « Intelligence collective » :
[voir Ref E : https://sechangersoi.be/4Articles/intelligencecollective01.htm].
Ce sujet rejoint en partie celui de la transmission des pensées qui sera abordé plus loin.
Lynne McTaggart, dans un article de mai 2021 (en anglais) « The thoughtful megaphone » -
[voir Ref 25bis : https://lynnemctaggart.com/the-thoughtful-megaphone/?utm_campaign=&utm_content=Lynne%27s+newsletter%3A+The+thoughtful+megaphone&utm_medium=email&utm_source=lynmctaggart],
décrit ce phénomène par un autre biais, plus scientifique : celui de l'entraînement, de la synchronisation, de la résonance, du pouvoir de l'intention. Cela concerne tant les objets que les êtres vivants.
Au niveau humain, selon plusieurs études étonnantes citées dans l’article, on observe la fusion des cerveaux, et la synchronisation des rythmes corporels (cardiaque, respiratoire) lorsque des personnes coopèrent de manière importante ; lors par exemple d'improvisation musicale en groupe, de l'envoi d'intention entre partenaires d'un couple, du travail commun de jongleurs.
Lynne McTaggart évoque également le pouvoir de guérison qui peut être utilisé dans ces circonstances (elle enseigne cela à des groupes dans ses formations "power of 8"). Elle explique que certaines conditions et états mentaux rendent encore plus puissants cette fusion, et les intentions des personnes qui y participent, et en particulier lorsque les intentions sont altruistes, au point de pouvoir influencer des événements à l'échelle mondiale. Elle n’a de cesse de rassembler des informations scientifiques sur le sujet, et de tenter des expériences, à grande échelle avec ses lecteurs et participants à ses formations (du monde entier), accompagnée de chercheurs, afin d’approfondir les connaissances sur ces fonctionnements collectifs.
Au niveau individuel il est donc essentiel d'orienter nos actions vers des groupes où l'intelligence collective peut fonctionner.
Les neurones miroir ont été découverts en 1996 en Italie par Giacomo Rizzolatti, neurologue de l’Université de Parme. C’est une découverte majeure, qui pourtant n’a pas fait grand bruit dans les médias. Si notre apprentissage est basé sur notre expérience ; il est également, naturellement et automatiquement, aussi basé sur l’imitation de ce que l’on voit, entend, perçoit.
Lorsque nous observons quelqu’un faire un mouvement ; des neurones moteurs s’activent dans notre cerveau également, alors que notre corps ne participe pas à l’action. De la sorte, lorsque notre intention (consciente ou inconsciente) est d’imiter le geste observé, nous apprenons déjà, rien qu’en l’observant, même si nous n’en sommes pas conscients.
La contagion de l’imitation est déjà visible dans les comportements du quotidien tels que le bâillement, ou le fou rire, facilement imités par les gens qui nous entourent. Connaître cet effet et être conscient de ses conséquences, force à apprendre à agir de manière plus responsable, en toutes circonstances. Un exemple qui illustre bien cela est le rôle du piéton au carrefour. Lorsque un piéton traverse la rue alors que le feu est rouge pour lui ; s'il n'est pas seul, il y a de fortes chances que les autres piétons vont le suivre, l'imiter - sans avoir vérifié ni le feu, ni l'arrivée possible de voitures - par simple effet miroir.
Si le piéton qui traverse le premier au rouge, est conscient qu'une voiture arrive à 50 mètres, et force le pas pour l'éviter, il n'en sera pas de même pour ceux qui l'ont suivi par automatisme.
Dès lors, en tant que piéton, si l'on est conscient de ce processus automatique possible chez les autres piétons, on sait la responsabilité que nous portons en traversant le premier au rouge. Cela va d'office nous amener à réévaluer notre attitude, et vérifier d'abord si nous sommes suivis ou non, voire peut-être nous amener à prendre l'habitude de respecter le feu rouge pour les piétons en toutes circonstances.
Si je donne cet exemple, c’est parce qu’il illustre assez bien la responsabilité de tous nos actes ou comportements, même les plus anodins, devant témoins, et par conséquent l’apprentissage du choix de poser certains actes ou pas, ou de la manière de les poser, en fonction de leurs conséquences sur ceux qui en sont les témoins.
Le rôle d'éducation par les parents fonctionne bien sûr de la même manière. Outre le rôle actif, tous les faits et gestes des parents sont sujets à imitation par les enfants.
Dès lors, quand nous adoptons de nouveaux comportements qui interpellent notre entourage, nous risquons bel et bien de les influencer sur le long terme, sans avoir à prêcher ou argumenter. Car si nous travaillons à tenter de les convaincre de nous suivre et qu’ils sont plutôt réticents à la base, nous risquons bien plus d’obtenir de la résistance de leur part.
Notre responsabilité dans nos comportements personnels, est donc bien plus importante que le seul chemin que nous empruntons individuellement. Il peut impliquer le chemin que les autres vont également emprunter.
Ainsi, tout apprentissage de nouvelles méthodes, de nouveaux comportements, par certains membres d’une communauté, risque un jour ou l’autre d’être imité par les autres membres de la communauté. La responsabilité de choisir les bons comportements est dès lors nettement plus importante qu’on ne l’imaginait auparavant.
Et dans ce sens, on peut mieux comprendre encore l’importance du quatrième pouvoir que représente les mass médias. Programmer des émissions, des séries, de la télé-réalité, qui sont basés sur la violence, le sexisme, l’injustice, la compétition, la manipulation ; consiste intrinsèquement à éduquer les téléspectateurs à intégrer ces comportements.
C’est pareil pour les autres médias comme, le cinéma, les youtubeurs ou influenceurs et leurs millions de followers, les réseaux sociaux, etc., et l'invasion massive de la publicité à tous les étages.
Le contenu de nos informations, les méthodes pédagogiques dans les écoles, etc. ; sont tous sujets à imitations pour ceux qui en sont les destinataires.
Un autre aspect à prendre en compte avec les neurones miroirs est leur inefficacité pour tout ce qui provoque notre aversion. Ce qui empêche dès lors l’imitation.
A priori cela pourrait nous éloigner du danger d’imiter tout ce qui est néfaste dans notre entourage. Sauf que, il faut aussi tenir compte de l’habituation. Plus nous vivons par exemple dans un milieu violent, plus nous nous y habituons et plus nous l’acceptons. Et cela peut se faire à pas de souris, sans que nous n’y prenions garde « le principe de la grenouille dans la marmite » repris sur mon site :
[voir Ref B : https://sechangersoi.be/5Contes/Lagrenouille.htm].
Dès lors, il n’est pas étonnant que dans une société, où la publicité nous inonde et nous pousse à consommer, où la télévision et le cinéma nous montrent à foison tous les pires aspects du comportement humain et toute l’horreur de l’actualité ; que nous finissions par simplement endosser le rôle de mouton, de consommateur et nous comporter de plus en plus violemment, égoïstement, malhonnêtement, en apprenant à nous méfier de tout, et en finissant par appuyer les politiques les plus fascistes, tout en tentant de nous forger un capital d’actions, tout en nous accrochant à faire coûte que coûte ce qui nous plaît sans nous soucier de ceux qui autour de nous souffrent. Je force bien sûr le trait. Personne ne ressemble à cette caricature. Pourtant nous en avons chacun adopté l'un ou l'autre aspect de manière marquée, ou parfois plus subtile et insidieuse.
Une remise en question en profondeur pour le choix des émissions et autres contenus écrits, télévisuels, cinématographiques, ou sur le net, aura donc un sérieux impact sur ceux qui s'en imprègnent.
Devenir conscient de cet aspect de l'imitation par les neurones miroir, peut motiver à tenter de nous abreuver d’autres images, d’autres informations, mais aussi à nous comporter différemment, et à chercher à côtoyer des gens qui ont pris la même direction.
Pour en savoir plus sur les neurones miroirs, voici deux références :
- l’article « Neurones miroir et empathie » :
[Source : https://nospensees.fr/neurones-miroir-empathie/] ;
- l’article « Les neurones miroirs » de Giacomo Rizzolati, Leonardo Fogassi et Vittorio Gallese :
[Source : https://www.pourlascience.fr/sr/article-fond/les-neurones-miroirs-1419.php].
Remarque au sujet de l'empathie :
J'aimerais amener une distinction importante entre une forme de sensibilité qui permet, par l'entremise des neurones miroir, de rentrer dans la même émotion que la personne qui nous fait face, mais de manière involontaire, et sans forcément nous donner la capacité de l'aider et de la soutenir. Les personnes présentant cette sensibilité ou capacité sont parfois appelée « éponges émotionnelles ». Et cela n’est, selon moi, pas de la réelle empathie. Car, dans ce cas de figure, en comprenant l’émotion qui nous fait face, et en s’en imprégnant, on n’est pas en mesure de pouvoir aider l’autre à la gérer ou à en sortir. Mais cela est souvent confondu avec de l’empathie, car il y a bel et bien compréhension de l’émotion de l’autre.
La réelle empathie consiste - par l'expérience et la connaissance de soi-même, ou par une forme d'éducation ou d'entraînement - à reconnaître l'émotion dans laquelle se trouve la personne qui nous fait face, la comprendre, mais en étant capable de se prémunir d'y entrer soi-même, pour justement être en mesure de l'aider, et s'offrir en pilier sur lequel s'appuyer. Cela n'est pratiquement pas possible lorsqu'on entre dans l'émotion et qu'on absorbe donc l'émotion de l'autre comme une éponge. Car dans ce cas, la personne pourra en effet se sentir comprise, mais son émotion risque à l'inverse d'être renforcée par l'effet miroir ou effet d'entraînement et sans avoir un pilier sur lequel s'appuyer. Face à un interlocuteur qui absorbe nos émotions, il est nettement plus difficile de sortir de l'émotion, et recontacter mentalement la réalité apaisée.
L'altruisme présent dans la réelle empathie, est nettement plus fort et plus conscient.
Beaucoup de personnes confondent ces deux formes de réactions et se croient empathiques, alors qu'il-elles sont plutôt hypersensibles et réagissent en éponge.
Et les deux réactions ne peuvent pas se manifester de concert, sauf si la sensibilité est légère et maîtrisée.
La réelle empathie s'apprend généralement avec l'expérience et la résilience, quand on parvient à gérer nos propres blessures, et donc, le plus souvent, avec l'âge.
Je ne peux prétendre connaître ce thème, et ce paragraphe a d’ailleurs été ajouté après l’écriture du reste du document, car il m’a été soufflé par la lecture du livre (déjà cité) « Pour vivre heureux, vivons égaux ! » de Richard Wilkinson et Kate Pickett, (2019),
[voir Ref 10 : http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Pour_vivre_heureux,_vivons_%C3%A9gaux_!-556-1-1-0-1.html], ainsi que ce qu’en dit Joe Dispenza dans ses livres, conférences et formations. En peu de mots, voici ce que j’en ai compris par rapport au présent sujet. Si nous naissons avec un ADN défini, qui compose nos gènes et ne peut être modifié au cours de notre vie ; nos gènes eux peuvent être modifiés par nos expériences. Ils peuvent être activés ou désactivés. Et leur état, fonction de notre vécu, peut se transmettre tel quel pendant plusieurs générations.
Dès lors que nous apprenons des modes de fonctionnement nouveaux dans la vie, avant de devenir parent, cela peut engendrer l'activation ou la désactivation de certains gènes. Notre évolution va ainsi bénéficier à nos futurs enfants sans qu'ils aient à effectuer tout le travail de transformation que nous aurons eu à effectuer.
Et à l'inverse, l'épigénétique peut renforcer les inégalités sociales, car si la pauvreté génère seulement des comportements de survie, elle peut également créer une forme de cercle vicieux. Car, étant éduqué dans un milieu défavorisé, cela génère des conditionnements aux comportements de survie chez les enfants, et au-delà, cela peut également être légué aux générations suivantes par hérédité.
Dès lors l'évolution dans les comportements, dans les fonctionnements mentaux et émotionnels chez des parents potentiels, peut assurer aux générations futures le maintien de cette évolution dans le temps.
La contagion de l’altruisme pourrait être la conséquence des neurones miroir. Cependant cette contagion a une force plus grande encore, car lorsque l’on assiste à un geste d’altruisme, on est imprégné d’une émotion positive, un sentiment qui donne du sens. Et cette impression génère l’envie de faire pareil. Il n’y aura pas forcément imitation du comportement, mais l’acte d’altruisme observé est en quelque sorte le déclencheur d’une chaîne d’actes altruistes qui seront posés ensuite par l’observateur. L’article suivant de Ilios Kotsou, (2018) nomme cela « L’élévation ».
Un autre article cite plusieurs études qui ont été faites à ce sujet :
[Source : https://www.neonmag.fr/c-est-prouve-la-gentillesse-est-contagieuse-417292.html].
Cette contagion est également réflexive : être généreux, bienveillant, donner de soi, nous fait du bien et nous pousse à continuer en ce sens. Plus on l'expérimente, plus il devient facile de quitter les registres plus égoïstes de l'individualisme qui consistent à persévérer à faire ce qui nous plaît sans tenir compte des autres, etc.
L'altruisme, s'il n'est pas feint, s'il est initié par de la véritable bienveillance et de l'empathie, peut faire un effet important de contre-poids aux habitudes, aux conditionnements, aux pulsions et aux addictions. C'est aussi la lumière qui peut nous aider à dissoudre notre part d'ombre. Car notre bienveillance par rapport à nous-même, en acceptant nos parts plus sombres, nous ouvre à accepter l'autre de la même manière, et permet d'apprendre à donner sans compter.
Tous les comportements qui consistent à sortir du système économique tel que nous le connaissons actuellement, peuvent être empreints d’une intention altruiste, d’une soif de justice, d’une motivation solidaire. En ce sens, non seulement ils peuvent générer automatiquement l’imitation, mais ils vont probablement aussi consister en une stimulation à aller plus loin encore, pour ceux qui en sont les témoins. D’une certaine manière, la solidarité et tous les comportements humanistes, sont des moteurs d’une spirale positive, constructive, créative vers plus de comportements de ce genre. On peut aisément alors imaginer que plus il y aura de citoyens qui les pratiqueront, et donc de citoyens qui en seront témoins ; plus facilement ces comportements finiront par se généraliser.
Plus loin encore, il existe un autre niveau d’apprentissage collectif automatique et inconscient.
Rupert Sheldrake, biologiste britannique, a émis toute une théorie à ce sujet, que j’ai tenté de décrire dans l’article : « Du centième singe aux champs morphiques – de la légende à l’hypothèse scientifique »,
[voir Ref N : https://sechangersoi.be/4Articles/Sheldrake01.htm]. Sa théorie est basée sur le constat en biologie, que lorsqu'une communauté effectue un apprentissage, et une fois que cet apprentissage est acquis par un nombre suffisant des membres de cette communauté, il devient automatiquement acquis par tous les membres de cette communauté, mais également par tous ceux des communautés de la même espèce ; et cela, même en l'absence de toute communication matérielle entre ces communautés. Et cela vaut tout autant pour les êtres humains.
Alors que nous avons coutume de penser que notre mémoire est localisée dans notre cerveau, que nos gènes sont responsables des caractères héréditaires et que nos pensées sont la conséquence uniquement de phénomènes chimiques et électriques siégeant dans le cerveau, Sheldrake postule qu'il en est autrement.
Les modifications que nous introduisons dans notre vie à un niveau individuel auraient ainsi un impact sur notre entourage, et bien plus loin, même si nous ne les montrons ou ne les communiquons pas.
Cette théorie permet d’envisager l’accélération des transitions à venir. Plus les groupes concernés seront importants, plus rapidement les transformations interviendront et à grande échelle. Cela permettrait d’envisager que face à l’effondrement de notre civilisation qui devient de plus en plus visible, la renaissance d’une nouvelle civilisation, celle du changement de paradigme, est déjà en train d’advenir. Chaque fois qu’une masse critique est atteinte pour un progrès à implémenter, c’est-à-dire qu’un nombre suffisamment important de personnes deviennent capables de l'intégrer dans leur vie personnelle, alors le progrès peut se généraliser.
« Everything that we are thinking and feeling is being broadcasted » Anna Breytenbach
« Human consciousness seems to be like a leaky bucket, with our thoughts spilling out of us, getting embedded in everything from other people to our food. » Lynne McTaggart
En complément aux autres facteurs d'influence précédemment cités, vient celui de notre capacité à transmettre nos pensées et émotions en dehors des canaux du langage verbal et écrit, qui peut recouper en partie celui des champs morphogénétiques. Cela se passe à un niveau inconscient, tant de la part des émetteurs que des récepteurs que nous sommes.
Pour mieux comprendre le concept, je vous suggère de visionner la vidéo suivante (en anglais - 14’36’’) d’une interview de Anna Breytenbach « Anna Breytenbach communicates with Great White Shark » (2015), qui s'exprime à propos des requins, et leur raison d’attaquer des humains (ce qui se produit malgré tout très rarement en fait) :
[voir Ref 8 : https://www.youtube.com/watch?v=HTdlMC6NZU4&feature=youtu.be&inf_contact_key=3fbd6de52deeb21be013a14a9ce48df1680f8914173f9191b1c0223e68310bb1].
Bien que le sujet évoqué semble assez éloigné du propos traité ici, elle explique de manière très claire à quel point tout ce que nous pensons et ressentons est émis (broadcasted) vers l'entourage ou les êtres concernés par ces pensées et émotions. Contrairement aux croyances communément admises, nos pensées et émotions n'influencent pas que nous-mêmes, et cela en toutes circonstances et à propos de tout. Comprendre cela implique que ce ne sont pas tant nos actes qui agissent sur la réalité, que ce que nous en pensons et ressentons. Choisir la direction de nos pensées (et en particulier de nos intentions) et de nos ressentis va influencer la réalité dans ce sens.
Si l’on écoute attentivement la totalité de la vidéo, elle donne un relief tout différent à tout ce qui est dit sur le rapport de force plus haut dans le texte. Tout ce que nous pensons, ressentons et effectuons dans le cadre du rapport de force et/ou de la peur, agit sur notre environnement. Tout ce que nous pensons, ressentons et effectuons dans le cadre de l'empathie, l’amour, la compassion, l'appréciation, l’altruisme, la générosité, la justesse, la cohérence, l'entraide, l’intégrité, le respect, la solidarité, …. agit aussi sur notre environnement.
Et la frontière entre les deux types de pensées et ressentis n’est pas forcément toujours claire. Il est donc essentiel de bien comprendre ce en quoi consiste le rapport de force, les intentions qu’il implique, et la manière dont nous l’utilisons - notre part d’ombre - avant de devenir capable de faire les bons choix, un à un, pour tous nos actes et pensées, au quotidien.
D’une certaine manière, mieux vaut d’abord faire le ménage chez soi, avant de songer à regarder chez les autres.
Nous aurons beau tenter d'agir de manière respectueuse, non violente, et dans la bienveillance ; si nos pensées ne correspondent pas à nos actes, ne fut-ce qu'en partie, les effets de nos actions ne porteront pas comme nous le souhaitons.
Et pour illustrer cette nuance difficile à percevoir entre des pensées et actions appartenant au registre du rapport de force, ou à l’inverse au registre de l’altruisme, je vais prendre l’exemple de nos achats. Outre le fait que consommer perd tout son sens quand nous cherchons à quitter le monde des richesses matérielles ; le choix de nos achats va lui aussi être impliqué.
Pour faire stopper une politique abusive, discriminatoire, injuste, pratiquée dans un pays, ou par une multinationale, nous pouvons choisir de boycotter les produits qui y sont fabriqués. La liste est longue des produits que nous pouvons ainsi boycotter si l’on est un peu au courant des pratiques politiques et commerciales dans le monde.
L’attitude de boycotter consiste à s’affronter directement à l’autorité qui assure la production de ces produits. Et la demande d'abandonner la politique ou pratique commerciale en question consiste en une exigence, avec comme force celle de tenter de jouer sur les profits que nous voulons empêcher en nous abstenant de les acheter. L'intention qui est en général sous-jacente au boycott, est un esprit de revanche.
Le rapport de force est, la plupart de temps, très inégal, car le nombre de gens participant au boycott est le plus souvent tellement infime qu’il est très loin de pouvoir influencer la politique ou la pratique mise en question.
A l’inverse, lorsque l’on effectue des choix qui ne sont plus basés sur le rapport de force, il y a de grandes chances que nous n’achetions pas non plus les produits issus d’une politique ou pratique abusive, discriminatoire ou injuste. Mais l’intention qui présidera nos achats, ne sera plus dans l’opposition avec les autorités qui en sont responsables. L’intention sera tout d'abord d'arrêter d'acheter tout et n'importe quoi, ce qui réduit de manière abrupte notre consommation ; et de quitter les circuits commerciaux basés uniquement sur le profit, en achetant dans des lieux qui proposent des produits éthiques, écologiques, locaux, en vrac, etc. L'esprit de revanche est alors totalement absent dans cette attitude.
Or, c’est l’intention qui se trouve derrière l’acte et la pensée, qui va faire toute la différence quant à l'impact du comportement qui, dans les deux cas, sera probablement quasi le même, sauf que le boycott est très limité comme action, et que la consommation alternative ratisse nettement plus large. Et l’intention qui oriente l'acte est guidée, selon le cas, par le rapport de force ou par l’altruisme.
Le fait de vivre très sobrement, de réparer, recycler, etc., et celui d'acheter des produits alternatifs, entraîne de facto qu'on n'achète plus les grandes marques mais sans chercher à revendiquer quoi que ce soit à leur encontre. Ce qui est tout l'inverse du boycott.
Le boycott, à côté de cette attitude, paraît alors dérisoire. Nos achats lorsqu'ils sont orientés vers l'alternative, ne sont dès lors pas guidés par l'opposition à des grandes entreprises, en tentant d'exiger qu'elles changent leur fusil d'épaule. La démarche consiste à tout simplement quitter la consommation dans son ensemble dans le but de se respecter soi (manger sainement par exemple), et respecter les autres, la planète.
Pourtant les comportements de boycott et d'achats alternatifs, sont dans les faits très similaires. C'est la démarche sous-jacente qui est très différente. Or si nos pensées, émotions, et dès lors intentions, sont transmises au-delà de nous-même, l'impact sera alors diamétralement opposé pour des actes similaires, selon les intentions qui en sont à la source.
Un autre exemple que j'avais déjà mentionné, est celui des manifestations et autres actions militantes. Tant que l’on milite et manifeste en étant dans l’exigence, on reste à un niveau contre-productif, car on se fait entendre dans un cadre d’opposition et de rapport de force. Si à l’inverse on manifeste dans le contexte d’une demande, d’un soutien vers une politique plus juste, et dans celui de mettre nos intentions en convergence avec celles de tous les autres manifestants et en cohérence avec nos comportements citoyens et privés en général ; on crée alors un tout autre contexte qui risque de porter bien plus loin. Et quand on est dans ce registre, il est très probable que l’on ne se contente pas de manifester, mais qu'on agisse aussi à beaucoup d’autres niveaux, en fonction de la même intention, via la méditation et le travail sur soi, la sobriété, la participation à des actions citoyennes alternatives, etc.
Agir à un niveau individuel, n’est donc pas du tout si anodin et inutile qu'il n'y paraît.
Lorsque l'on comprend l'impact des pensées et émotions que nous diffusons, rien qu'en les laissant traverser notre esprit ; nous pouvons comprendre alors que tourner sept fois la langue dans notre bouche avant de parler, n'est qu'une première étape. Il faut également tourner 7 fois nos neurones et 7 fois nos hormones dans notre cerveau et dans notre corps pour apprendre à dissoudre les pensées chargées de poison, les bouffées d'émotions négatives : qui peuvent les unes comme les autres, être néfastes tant pour l'autre que pour nous-même.
Il ne s'agit pas de les dénier lorsqu'elles sont présentes, mais de les regarder en face, de les accepter, de les apaiser, et d'en générer de nouvelles plus positives.
Cela va non seulement changer notre perspective face aux problèmes que nous rencontrons, entraînant un changement de comportement et de choix dans nos décisions. Mais cela va également changer la réponse de ceux qui nous font face, qui peuvent alors s'avérer ne plus être à la source des problèmes mais devenir parfois même des collaborateurs pour la mise en place de toutes nouvelles solutions.
On peut lier ce qui suit également aux champs morphogénétiques, dans le sens où, Rupert Sheldrake parle d'auto-résonance morphique lorsque l'apprentissage ou le changement opéré sur un individu, opère une influence sur cet individu lui-même pour ancrer ces changements (habitudes) ou favoriser des changements futurs.
Il y a une forme d'auto-stimulation dans la démarche d'évolution vers le changement. Notre regard, lorsqu'il est éveillé à tous les sujets qui nous permettent d'approfondir ou avancer par rapport à nos intérêts du moment, va être mis devant des propositions de lecture, de conférences, voire de formations, de vidéos ou documentaires, ou interviews, ou encore de pratiques, d'expériences, de rencontres, qui mènent à avancer sur ce chemin. Cela peut bien sûr se produire parce que nous nous inscrivons sur des listes de diffusions ou comme membre d'associations, mais il y a aussi le fait que nous serons automatiquement attirés, dans n'importe quelles circonstances, à remarquer ce qui concerne les sujets sur lesquels nous avançons. Et nous serons plus facilement amenés à vivre des expériences qui nous poussent à continuer sur ce chemin.
L’auto contagion peut aussi être comprise via une autre perspective qu'illustre parfaitement le conte des oiseaux noirs et oiseaux blancs que voici :
Les oiseaux blancs et les oiseaux noirs
Les
hommes sont, les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés
face à face. Chaque mur est percé d’une multitude de petits trous où se
nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.
Les oiseaux noirs ce sont les pensées et les paroles négatives.
Les oiseaux blancs ce sont les pensées et les paroles positives.
Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans
les trous d’oiseaux blancs. Les oiseaux noirs, eux, ne peuvent nicher que
dans des trous d’oiseaux noirs.
Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l’un de l’autre.
Appelons-les Youssouf et Moïse... Un jour, Moïse, persuadé que Youssouf
lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très
mauvaise pensée. Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère
un trou correspondant. Son oiseau noir s’envole vers Youssouf et cherche,
pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.
Si, de son côté, Youssouf n’a pas envoyé d’oiseau noir vers Moïse, c’est-à-dire
s’il n’a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide.
Ne trouvant pas où se loger, l’oiseau noir de Moïse sera obligé de revenir
vers son nid d’origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal
qui finira par ronger et détruire Moïse lui-même.
Mais imaginons que Youssouf a lui aussi émis une mauvaise pensée. Ce faisant,
il a libéré un trou où l’oiseau noir de Moïse pourra entrer afin d’y déposer
une partie du mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps
l’oiseau noir de Youssouf volera vers Moïse et viendra loger dans le trou
libéré par l’oiseau noir de ce dernier.
Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à
détruire l’homme auquel ils étaient destinés. Mais une fois leur tâche accomplie,
ils reviendront chacun à leur nid d’origine, car il est dit : « Toute
chose retourne à sa source ».
Le mal dont ils étaient chargés n’étant pas épuisé, ce mal se retournera
contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.
Ce conte ou cette parabole exprime assez clairement l'importance de nos pensées et paroles que nous envoyons à autrui, comme expliqué au chapitre précédent, en mettant en évidence que ce que nous pensons a non seulement un effet de communication avec autrui ; mais cela implique également que le registre sur lequel nous choisissons de fonctionner a un effet d'entraînement sur nous-même. Et cet effet aide à rester dans le même registre de pensées, émotions, intentions - que cela soit positif ou négatif. D'où l'importance de pratiquer des techniques telles que la méditation et bien d'autres, pour ancrer nos automatismes de pensée du côté positif. Penser et ressentir de façon heureuse consiste à voir la vie selon un verre à moitié rempli, et pouvoir observer qu'il se remplit. Penser et ressentir de façon malheureuse, et/ou dans le ressentiment, consiste à considérer la vie selon un verre à moitié vide, et s'infliger inconsciemment de le voir se vider. Mais cela peut renforcer également le verre de notre entourage - ou bien plus loin - à se remplir ou se vider, si nos pensées font écho aux leurs. L'optimisme peut donc devenir un choix conscient et efficace, pour soi, et bien plus.
Ainsi, l'auto-contagion et la transmission des pensées fonctionnent en quelque sorte de concert. Car, lorsque l'on intègre l’importance de la gestion de nos pensées et émotions, il devient alors accessible de comprendre l’immense responsabilité que nous avons à le faire.
Et en accédant à cette compréhension nous aidons déjà d’autres à y accéder. En concrétisant cet apprentissage, nous aidons d’autres à le concrétiser. Travailler sur soi, faire un cheminement d’évolution personnelle consiste en un cercle vertueux qui nous permet non seulement d'évoluer, de faire grandir notre bien-être, notre santé, de nous rapprocher du bonheur, d'améliorer nos relations et notre rapport au monde, de nous rendre capable d’œuvrer plus efficacement et positivement dans ce monde ; mais cela consiste surtout et avant tout à aider ce monde à aller mieux.
Et dans ce cadre, le rôle de la méditation (et de toutes les techniques qui travaillent dans le même sens, et elles sont très nombreuses et diverses) est fondamental et totalement incompris par la majorité des gens, et même par certains méditants.
Dans un message adressé aux membres du « World Tai Chi & Qigong Day », son fondateur William Douglas, cite le Tao Te King dit ceci :
« Il n'y a pas plus grande illusion que la peur... Qui peut voir au travers des peurs sera toujours dans la quiétude. »
et il ajoute ceci :
« Les données révèlent que l'état méditatif rétrécit en fait les parties de "stress/peur" de notre cerveau, et développe les parties "empathie/compassion" de notre cerveau. Nous cultivons alors un sens de la quiétude dans notre conscience .... et comme le révèle la science ... dans nos vie et dans notre monde. »
Je peux témoigner moi-même à ce sujet. Lorsque j'étais en grande difficulté au niveau de ma santé tant physique que mentale, les professionnels qui m'ont aidée : médecin, ostéopathes et autres, m'ont presque tous répété que j'étais "trop dans le mental", et me conseillaient de méditer pour remédier à cela.
Je tentais parfois de méditer. J'ai suivi un cours de méditation zen, j'ai suivi une formation de méditation de pleine conscience. Mais cela restait pour moi assez inaccessible, peu convainquant. Je ne considérais plus la méditation comme une affaire de bobos, ou de new age, mais je n'en saisissais absolument pas les effets. J'ai aussi lu pas mal d'articles et même de livres sur le sujet. Mais je comprenais tout cela avec mon "mental" encore une fois. Je ne parvenais pas à l'expérimenter.
Or j'ai eu le malheur de lire à plusieurs reprises que la méditation ne devait pas être pratiquée pour servir à quelque chose, mais juste pour revenir au présent, à soi, à la réalité du moment. J'en ai compris qu'elle ne devait pas être pratiquée avec un objectif, et je me demandais donc bien pourquoi alors tant de gens méditaient.
En réalité, certains types de méditations (en général guidées) ont bien un effet immédiat. Cela peuvent être la relaxation, un travail sur l'humeur, un lâcher prise par rapport à des émotions de colère, de peur, ou autres. Mais mon expérience actuelle m'amène vraiment à conforter ce qu'en dit William Douglas. Depuis que je médite quotidiennement et assidûment ; mes peurs, mes colères, mes tendances à la critique et à l'agressivité ou encore à la rumination et à me plaindre, mes ressentiments, mes baisses de moral, etc. glissent, perdent lentement, mais sûrement, de leur importance, ont moins d'impact dans ma vie. Ils sont toujours présents, et reviennent en effet régulièrement par la porte arrière, me torturent encore assez souvent. Mais j'en suis nettement plus consciente. Je les écoute moins. Mais surtout, je retrouve mes capacités à l'empathie, ma confiance en moi, mon indulgence, une capacité à surfer sur les difficultés, un enthousiasme de vie, une forme d'humanité ; que les coups et blessures de la vie m'avaient petit à petit fait perdre. Plus je médite, plus je quitte la mentalité du verre à moitié vide, pour passer à celle du verre à moitié rempli. Depuis que je médite : mon verre se remplit. Et cela fonctionne en cercle vertueux. Mais arrêter de méditer peut amener à inverser cette tendance. Cela rend à présent la méditation incontournable à mes yeux.
La perspective d'avoir une influence autour de soi peut être un moteur de motivation important.
Si ce n'est pas l'intention à nourrir pour effectuer des changements dans nos vies, cela peut malgré tout contribuer à donner beaucoup plus de sens à ce que nous réalisons. Car cela permet de cadrer notre changement dans un changement général. Cela peut nous donner du courage.
Cependant, tenter d'influencer autour de nous, n'est pas quelque chose qui est à rechercher lorsque l'on est sur un chemin d'évolution personnelle, ou alors de manière très secondaire, ou encore uniquement par rapport à ceux qui sont sur le même chemin. Le comprendre permet de s'éloigner des attitudes combattantes, militantes ou missionnaires. Et si l'on sait qu'un autre type d'influence s'opère de manière inconsciente ; cela permet de baisser les armes et orienter nos actions loin de tels combats.
Le plus difficile consiste à savoir avancer en silence, et parfois seul, avant que l'effet boule de neige ne se produise. Car cela fonctionne comme la contagion. Plus il y a de personnes touchées par une évolution, plus celle-ci s'accélère pour finir par atteindre tout le monde. Mais avant cela, le fait de garder à la conscience ce que l'on doit quitter, et ce vers quoi nous nous dirigeons (les solutions nouvelles en coopération avec toutes celles et ceux qui agissent dans la même direction) ; peut nous aider à persévérer, à rester patient, et à nourrir notre motivation et notre détermination.
Donc connaître les facteurs d'influence décrits ci-dessus peut nous faire comprendre que nous ne faisons pas du sur-place, que notre goutte d'eau dans l'océan pourrait bien s'avérer avoir l'effet d'une vague, voire d'un tsunami. Métaphoriquement, notre transformation de chenille en papillon, pourrait, par un mouvement d'aile - en chœur avec d'autres qui agissent ailleurs et que nous ne connaissons pas - avoir pour conséquence, un ouragan de transformations bienfaisantes et constructives qui modifiera totalement le paysage dans lequel vivons encore.
Lorsque ce qui est en train de germer actuellement sans trop de bruit, deviendra visible, les changements s'accéléreront très rapidement.
Idéalement, dans un monde où l'humain aurait évolué dans sa conscience, sa maturité, ses capacités à la communication, à l'empathie ; nous pourrions imaginer la disparition de l'argent.
Ne serait produit que ce qui correspond aux besoins de tous, dans le respect de tous, pour être acheminé là où cela est nécessaire, dans le respect de l'environnement et de manière harmonieuse. Le jardin d’Éden en quelque sorte. La richesse quitterait notre culture et serait remplacée, entre autres, par l'abondance. Cela nécessiterait que tous partagent un tronc commun de valeurs et que tous les respectent.
Ce monde verrait disparaître tous nos fléaux : l'armement et les guerres ; les viols, incestes, prostitutions ; les dominations, abus, harcèlements, provocations, mensonges, et manipulations ; les prisons, asiles psychiatriques, drogues, casinos, mais aussi les banques, bourses, spéculations, mutuelles, et la majorité de nos administrations et législations. Tout d'abord, ce monde-là existe déjà ou quasi, dans certaines cultures, dites "premières".
Par contre, pour notre culture occidentale, ce monde-là est encore très loin ; mais sans doute moins loin que l'évolution qu'a constitué l'acquisition du langage et de l'écriture.
Y rêver permet de pointer la direction dans laquelle nous choisissons d'orienter chaque pas que nous faisons aujourd'hui.
Plus concrètement et proche de nos préoccupation actuelles, vous l’aurez compris, le profit n’est qu’un des bouts par lequel les problèmes de notre société peuvent être abordés. Je l’ai choisi car c’est celui qui a rencontré mon chemin et m’a paru le plus évident à aborder, et aussi parce qu’il peut être compris par le plus de gens (car ils se sentent directement concernés).
J’aurais pu en choisir d’autres que je cite d’ailleurs extensivement dans le document : la domination masculine, la dictature de l’esprit rationnel, et bien sûr, le réchauffement climatique. Mais le profit est un sujet central, qui relie en quelque sorte tous les autres, et qui concerne tout le monde. Et c'est aussi le thème qui permet le mieux de mettre en évidence la problématique du rapport de force. Je peux même avouer que lorsque j’ai commencé à écrire, je n’avais pas l’idée bien claire que tout cela allait m’amener si loin dans la compréhension des tenants et aboutissants de ce que je tentais de développer. C’est à force de débrouiller les nœuds du sujet, que cela s’est petit à petit véritablement révélé à moi.
Et il est vrai que les raisonnements et les pistes de solutions que je propose, peuvent paraître comme pure utopie.
Mais cette utopie est déjà gravée dans la réalité actuelle et se réalisera probablement de manière beaucoup plus subtile que nous ne pouvons la prévoir. Elle nous apparaîtra de plus en plus logique et évidente et prendra forme de manière naturelle et sans doute plus rapidement qu’on ne l’imagine.
On ne peut pas prédire avec précision ce qui se passera, mais il est important de commencer à entrevoir ce qui est en train de naître déjà, et ce qui est possible ; et de clairement orienter nos choix actuels pour aller dans ces directions. Quand les intentions, les efforts, se combinent de manière constructive, les résultats obtenus dépassent de loin les espérances. Ce qui est impératif, c'est de choisir la bonne direction, c’est-à-dire, actuellement, au pied du mur :
de nous délester du bagage qui nous empêche de le traverser, et de travailler ferme sur ce chemin-là à notre niveau ;
ou, symbolisé autrement, d’effectuer un tournant à plus de 90° : mais représenté ainsi, cela implique une forme de retour en arrière, alors que je pense que c’est un immense bond en avant qui nous attend.
Bien que le cercle vicieux du système capitaliste soit encore en train de nous mener vers la catastrophe ; le cercle vertueux de l'évolution des consciences est déjà en train de nous en sortir - sans garantie pour autant d'y arriver à temps - vu que nous sommes au pied du mur.
Malgré tous les doutes qui m'habitent en écrivant tout ceci, je garde confiance que cela vaut la peine de l'exprimer.
Car, quand bien même, une partie du raisonnement devrait être erronée ; cela ne changerait rien à la base du problème :
la richesse crée la pauvreté
l'argent qui gonfle tout seul est un non sens
la recherche ad vitam de croissance est la meilleure voie vers un suicide collectif
et tant que nous lierons travail et revenus, nous perpétuerons tous ces problèmes.
La bouteille est quasi pleine, et il est temps de sortir du déni pour sauver ce qui peut l'être encore.
Or je pense que les solutions résident plus dans la démarche - le processus mental pour les découvrir - que dans des conseils très concrets prédéfinis. Car il n’y aura pas « une » ou « dix » solutions, il y en aura des millions.
L'être humain s'est jusqu'à présent pas mal fourvoyé sur sa raison d'être, sur qui il est vraiment, sur le sens que doit prendre sa vie. Nous ne cessons de nous laisser prendre par les mirages de paillettes, de possessions, de pouvoirs. Nous n'avons pas accès à notre fluidité. Nous restons figé dans notre état reçu à la naissance, conditionné à faire comme si nous étions des cristaux de neige, et rien que ça.
Mais nous sommes bien plus que ça, nous sommes l'océan.
Nous avons été conçus dans un nuage d'amour, dans la majorité des cas. Notre gestation a eu lieu en flottant entre ciel et terre, en prenant la forme du flocon, et notre atterrissage fut bouleversant, même si nous ne nous en souvenons plus. Nous avons été accueilli dans la société humaine : la neige. Une société où chaque flocon tente de briller au mieux de tous ses éclats. Paillettes, richesses pouvoirs, sont nos références. Ceux qui sont en surfaces sont ceux qui brillent, et qui écrasent tous ceux du dessous et se transforment en glaçon qui supportent ceux du dessus, sans être libres de quitter leur position.
Et nous n'avons pas vu le temps passer.
Les saisons changent et nos préoccupations à comparer nos galons cristallins sont en train de passer de mode. Nous sommes appelés à fondre, mais nous luttons pour rester dans le confort du tapis blanc que nous avons formé tout l'hiver. Et quand bien même nous tentons de détrôner les flocons de surface ; nous ne faisons qu'inverser les rôles entre ceux qui prennent le soleil en surface, ou se font écraser dans l'obscurité.
Tant que nous ne comprendrons pas que nous sommes l'océan, nous ne parviendrons pas à passer au stade suivant. Mais le changement de saison va nous y forcer. L'atmosphère se réchauffe et forcera de plus en plus d'entre nous à fondre et prendre le chemin de la vallée, des rigoles, des ruisseaux, des rivières et des fleuves. Et si tout va bien, nous atteindrons tous l'océan. Nous ne ferons plus qu'un, tout en participant chacun à faire notre part, notre part de goutte d'eau.
Nous avons donc à comprendre que notre état actuel n'est qu'un stade de notre évolution. Nous nous sommes pris pour des sapiens sapiens : ceux qui savent, et qui savent qu'ils savent. Mais nous ignorons encore quasi tout. Nous ne sommes pas des flocons, nous sommes simplement au stade flocon, passés pour un temps des airs à la terre, et notre destin prochain est la fonte, le chemin vers l'océan, et nous ne pourrons que le faire ensemble sinon nous ne l'atteindrons jamais.
Passer au stade suivant ne consiste pas à s'indigner, se rebeller, à pétitionner, manifester, renverser les dominants pour prendre leur place. Notre rôle est de laisser disparaître nos cristaux, nos galons, nos soifs de pouvoir et de richesse, et abandonner tout rapport de force envers les autres. Devenir liquide, c'est devenir capable de participer en harmonie au jeu humain, en rejoignant notre fluidité pour entrer dans le courant, en nous adaptant à toutes les formes qui nous contiendront, sans jamais plus nous y opposer. Cette transformation de chenille en papillon n'est pas simple affaire de décision, c'est également une gestation au long terme. Ce n'est pas qu'un changement d'habitudes, qu'un changement de croyances, qu'un changement de comportements. C'est une métamorphose dans notre rapport au monde qu'on ne peut imaginer lorsqu'on entame le chemin. C'est un chemin qui ne termine jamais vraiment, mais qui entraîne de facto les autres autour de nous. Les flocons qui ont fondu entraînent inexorablement les flocons qui les entourent, sans aucun appel à le faire. Et il n'y a aucun retour en arrière possible.
L'enjeu principal est d'écouter son cœur en mettant consciemment la raison en deuxième priorité. Et pour écouter notre cœur, nous devons d'abord sortir de l'ombre tous nos fardeaux émotionnels. Car ces fardeaux ne cesseront de se rappeler à nous, le plus souvent sournoisement, par leur tintamarre infernal rendant impossible l'écoute de notre cœur.
Décider d'écouter le cœur, sans calmer le tintamarre est peine perdue. Le cœur ne tentera jamais de s'imposer face au tintamarre de nos émotions. Il ne jouera jamais aucun jeu de pouvoir. C'est notre conscience qui doit faire des choix, et calmer les tintamarres pour apprendre à entendre les chansons du cœur qui nous induiront à nos plus beaux gestes, nos plus belles actions ; que ce soit la part du colibri ou le coup d'aile du papillon.
« Le monde que nous avons créé est un produit de notre pensée. Nous ne pouvons pas le changer sans changer notre façon de penser. » Albert Einstein
La théorie quantique et les récentes découvertes en neurosciences nous apprennent que nous sommes tous connectés (intrication) ; que la réalité de ce que nous observons est impactée par notre observation, et bien d'autres aspects encore. Si nos observations, et donc nos pensées ont un impact sur le déroulement de la réalité, il est alors nécessaire de changer notre façon d’observer, et donc de penser pour transformer la réalité.
« Notre action, l'action de regarder dans l'attente de voir quelque chose, est une action de création dans l'univers simulé qui est le nôtre. » Gregg Braden
Gregg Braden dans ses enseignements, dont le livre « La divine matrice », (2007), Ed. Ariane,
[Source : https://editions-ariane.com/livre/divine-matrice-la], explique que la réalité extérieure s'apparente à une simulation, un terrain d'expérience en quelque sorte, dont notre enveloppe corporelle serait notre avatar. Notre conscience y est connectée, mais ne fait, elle, pas partie de cette simulation. En ayant accès à notre conscience (méditation, travail sur soi, distanciation par rapport à nos pensées et émotions), nous pouvons alors devenir capable de choisir l'expérience, la vie que nous voulons mener dans ce scénario.
« ...il n’y a qu’environ 5 % de conscience en nous et les 95 % restants sont des programmes psychosomatiques subconscients. »
Joe Dispenza dans le livre « Devenir Super-conscient » (2018), Ed. Tredaniel
[Source : https://www.editions-tredaniel.com/devenir-super-conscient-p-7481.html]
Et enfin, Joe Dispenza, dans son livre « Devenir Super-conscient » explique que déjà à l’âge de 35 ans, il est possible que 95% de nos pensées soient le fruit de nos automatismes inconscients ; et que nos pensées conscientes - c'est-à-dire, là où les choix sont possibles - se limitent à 5% de la totalité des pensées qui nous occupent. Ce n’est pas tant l’âge et le pourcentage qui importent, mais le phénomène de répétition de nos pensées et de nos émotions, la présence de conditionnements, d’automatismes. Ce sont nos habitudes de fonctionnement tant physiques, que émotionnelles, que mentales, qui finissent alors par dicter nos pensées, et induire notre volonté pour les diriger. Si nos conditions de vie ne fluctuent pas beaucoup : même travail, mêmes rituels, même entourage, même environnement ; et que nous n’y apportons pas d’imprévus, de changements, d’évolution ; nous nourrissons alors bien davantage les engrenages de pensées inscrits dans nos cellules, et les habitudes de comportements, inscrits dans le corps. Pensez par exemple à la manière dont vous encodez votre code pin. C’est le mouvement qui est en mémoire bien plus que le nombre de 4 chiffres. Nos habitudes sont donc bien inscrites dans notre corps, au point de ne plus avoir à être influencées par une pensée volontaire, une présence d’esprit. Et nos réactions conditionnées deviennent alors similaires à des réflexes.
Ces trois conceptions évoquées par les mots de Albert Einstein, Gregg Braden, et Joe Dispenza, sont très riches de sens. Car cela signifie que : ce sont bien nos pensées qui créent notre réalité par la présence de "l'expectative" dans laquelle elles s'inscrivent. Et cette dernière est fonction à la fois de nos croyances et de nos automatismes.
Un exemple très représentatif de cette conception des choses, est celui des gens qui "réussissent". Dans leur toute grande majorité, ces gens "s'attendaient » à réussir avant d'y parvenir alors qu'ils n'avaient aucune preuve rationnelle en mains qui en donnait la garantie. Et inversement, les gens qui échouent, dans leur toute grande majorité, sont des gens qui "s'attendaient" à échouer.
Ou peut-être pas tout à fait. Les gens qui réussissent sont des gens qui ont échoué souvent. Mais comme ils s'attendent à réussir, ils ont recommencé, encore et encore, en se relevant après chaque échec, en apprenant chaque fois, en améliorant leurs compétences, avec persévérance et détermination ; car ils savaient qu'au bout du compte ils allaient réussir. Ils "savaient", dans le sens que leur expectative par rapport à la réussite potentielle de leur projet était très proche de 100%. Le contenu de leurs pensées était donc défini par cette expectative.
Et c'est dans ce sens que nos pensées créent notre réalité :
Si d'une part, nous choisissons de penser positivement, nous choisissons d'être optimistes, et nous posons les actes pour réussir nos entreprises ; mais d'autre part nos pensées sont occupées par des conditionnements et croyances en la difficulté ou l'impossibilité de réussir, ou par le fait que c'est le hasard qui définira le résultat, avec tous les doutes et les peurs que cela suppose, etc. ; alors nous serons en train de mettre en place notre échec.
Dès lors, tant que nous pensons en fonction de nos croyances et de nos habitudes de pensée, nous nous destinons à ne pas maîtriser notre vie. La présence, la conscience, le travail sur soi pour guérir de nos blessures émotionnelles du passé (qui sabotent nos pensées positives et nous submergent d'émotions négatives), la méditation bien sûr, l'information que nous intégrerons concernant la manière dont nous fonctionnons ; tous ces facteurs pourront nous aider à transformer notre manière de penser, et de ce fait à nous apprendre à créer notre réalité.
Et cela fonctionne au niveau individuel comme au niveau collectif. Si nous voulons survivre et aider les autres à survivre dans le monde actuel qui est encore sur la voie de courir à la catastrophe, nous n'avons d'autre choix que de créer cette nouvelle réalité, c'est-à-dire, travailler à notre manière de penser. Plus nous serons nombreux à y travailler, plus nous multiplierons les chances d'y arriver. Mais, encore une fois, c'est bien à titre individuel qu'il faut s'y mettre ; et le faire ensemble, ne peut que nous y aider.
Et vous n'auriez pas tort en me disant qu'il se pourrait que je m'illusionne en concevant les choses de la sorte. Sauf que, ne pas choisir cette direction, c'est déjà se garantir d'aller vers l'échec. Car, que je sache, il n'y a pas de miracle qui se profile à l'horizon, et le stade où nous en sommes, sans les bouleversements de conscience que je décris ci-dessus, nous condamne d'office à notre disparition. Dès lors, nous n'avons rien à perdre à choisir la direction décrite ci-dessus, car c'est la seule qui garantit que nous donnerons le meilleur de nous-même pour réussir, et qui permettra de garder le cap, de le faire ensemble, et de tenter d'amener tout le monde à y participer.
La théorie polyvagale de Stephen Porges peut paraître un sujet bien trop éloigné de tous ceux qui sont évoqués dans ce livre. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de le mettre en annexe. Néanmoins, personnellement, je conçois de mieux en mieux le lien avec tous ceux évoqués dans le livre. Et même s'il n'est pas évident à établir à la base ; plus on approfondit ce thème, plus cela apparaît comme incontournable. Dès lors l'éviter serait une erreur.
En très simplifié :
Le nerf vague est le plus long de tous les nerfs. Il part du cerveau et parcourt la plupart des organes de notre thorax et de notre abdomen. Son influence implique presque toutes nos fonctions et tous nos organes : oreilles, langues, muscles du cou, cœur, poumons, foie, estomac, pancréas, reins, intestins ...
Il fait partie du système nerveux autonome et son action, bien que multiple, peut être répertoriée en 2 vecteurs. La partie ventrale du nerf vague est active quand rien de suspect n'est perçu au niveau sensoriel et émotionnel. La partie dorsale quant à elle s'active quand des signaux de danger clignotent.
Selon la théorie polyvagale, le système nerveux autonome peut être représenté en 3 modes de réactions. Ce sont des réactions involontaires, suite à des stimuli extérieurs que notre conscience ne perçoit pas forcément, mais que notre système nerveux capte et que l'on appelle neuroception.
Lorsque notre corps et nos sens ne perçoivent pas de danger, c'est la branche ventrale du nerf vague qui sera activée. Elle permettra de se sentir en sécurité et favorisera nos aptitudes a établir des liens sociaux.
Si un danger est perçu, le système nerveux orthosympathique va être stimulé et provoquera une réaction automatique de protection par des réactions de fuite ou de défense, au travers de nos réflexes, de nos émotions, et des comportements que cela induit.
Et si un danger plus important nous menace, c'est la branche dorsale du nerf vague qui va être activée et provoquera un figement ou un effondrement : perte de conscience, incapacité de réagir, ou pour des situations plus durables : syndrome de fatigue chronique, dépression, etc.
A priori nous fonctionnons la plupart du temps en mode sécurité, donc en vertu de l'activation de la branche ventrale du nerf vague. Mais selon les événements difficiles que nous traversons, leur diversification, leur durée, leur répétition ; nous pouvons rester plus souvent et/ou plus longuement dans les deux autres modes de fonctionnement, et parfois sans plus parvenir à retourner vers le premier. C'est en particulier le cas lors de traumatismes importants.
Le fonctionnement du nerf vague n'est pas volontaire, mais il est possible de stimuler la branche ventrale ; ce qui permet d'influencer notre santé tant mentale que physique.
Je pense intéressant de faire ici le lien entre, d’une part, notre capacité à gérer l'interrupteur (tel que décrit dans le chapitre sur le rapport de force), impliquant notre capacité à nous éloigner des rapports de force, à gérer nos pensées, nos émotions et nos comportements ; et d’autre part, l'existence de cette réaction autonome qui peut nous en empêcher.
Mieux connaître tout ce système, et apprendre à le gérer, peut être une clé pour apprendre la sérénité, faciliter l'empathie, et surtout apprendre à diminuer ou nous éloigner de toutes nos réactions de survie quand nous ne sommes pas directement menacés ; et par conséquent, nous éloigner du rapport de force et de tout ce qu'il implique.
Tout un chacun vit des traumatismes petits ou grands, régulièrement, tout au long de sa vie, mais certains vivent des chocs nettement plus conséquents, ou vivent de bien plus nombreux traumatismes que d'autres. Et cela, avec le temps, opère une tendance à avoir le système orthosympathique nettement plus actif et une sous-stimulation de la branche ventrale de nerf vague, et parfois de manière continue ou quasi.
Cela va influencer toutes les fonctions du corps (digestion, respiration, circulation du sang, tension musculaire dans la gorge, ...) et donc aussi notre niveau de stress, notre qualité de sommeil, notre capacité à encaisser les événements de la vie, notre réactivité à tous les stimuli, etc.
En parallèle, lorsque les traumatismes s'accumulent, un autre organe, dans le cerveau : l'amygdale, qui fait partie du cerveau limbique - celui des émotions - va lui aussi devenir plus souvent actif, au point de s'hypertrophier, c'est-à-dire de grandir et donc de surfonctionner lui aussi. Cela implique que, la gestion des émotions - déjà plus difficile à apprendre car dépendante de fonctions réflexes - devient dans ce cas encore nettement plus difficile à gérer vu que le surfonctionnement de l’amygdale et l'hyperactivité du système nerveux orthosympathique sont alors inscrits dans le corps.
Bref, plus nous prenons des coups dans la vie - sans avoir l'occasion d'apprendre à gérer nos émotions - plus nous aurons tendance à vieillir en nous rigidifiant, en ayant trop de stress et surtout en acquérant une propension à réagir aux aléas de la vie par un type de réaction en mode survie, assez loin de la sagesse.
Cela a pour conséquences, autres que sur la santé, d'amener à rester dans des comportements plus primitifs : de combattre, fuir, ou s’effondrer à la moindre menace. Et énormément de stimuli sont alors perçus comme des menaces. Donc on vit dans l’hypervigilance, toujours sur le pont, prêt à se défendre ou à choisir la fuite, l'évitement.
Or, les attitudes de combat ou de fuite ne sont adaptées que quand le danger est immédiat : donc quand la catastrophe réelle (non imaginée ou potentielle pour le futur) est au présent.
D'une certaine manière, comme il est rare que la vie ne nous malmène pas ; si notre éducation ne nous a pas appris à gérer nos émotions, nous nous transformerons de plus en plus, en nous réfugiant dans les rapports de force et en préférant l'argumentation rationnelle à la communication relationnelle.
En extrapolant, je pense que notre tendance à utiliser des comportements combatifs - qui est très répandue, quasi généralisée chez les humains - est liée au fait que nos apprentissages sont très souvent jonchés de petits traumatismes, et c’est tout notre développement psychologique qui alors se construit sur ces comportements liés au trauma. Et cela se transmet de générations en générations.
Nous avons à en guérir. L’humanité ne se survivra pas tant qu’elle ne sera capable que de faire la guerre, de combattre tout opposant, et tant qu’elle ne sera capable de coopérer que quand tout va bien.
Et à plus large échelle encore, je pense que collectivement, les réactions dans la gestion de la crise climatique, des conséquences de la guerre en Ukraine, de la pandémie du covid, et aussi de la crise de l'énergie, ... ; toutes les réactions actuelles prises par les dirigeants de la plupart des pays, et en particulier en Occident, sont bien plus portées sur l'urgence, donc, la survie ; au point d'occulter, les conséquences de ces réactions sur le moyen et le long terme. La solidarité entre pays est pratiquement absente, chaque pays défend ses intérêts, et l'inertie reste la tendance majeure. Exactement comme lorsque la branche ventrale du nerf vague est désactivée.
Et je vais prendre pour exemple la situation de la guerre en Ukraine, où, (en Occident) plutôt que de tempérer la situation, on ne cesse de mettre de l'huile sur le feu (au sens quasi propre du terme) en envoyant massivement des armes à l'Ukraine, et en tentant d'asphyxier l'économie russe. C'est une pure attitude de survie qui aggrave la situation, éloigne les solutions, stimule la Russie de plus belle dans son bellicisme, et qui a pour conséquences de tuer plutôt que de sauver des vies, d'autant plus que cela génère des pénuries, tant alimentaires qu'énergétiques et envoie des centaines de millions de personnes dans la pauvreté, et presque tout autant vers des famines et pour partie d'entre eux, vers la mort. Et c'est sans compter le risque nucléaire.
Je ne suis pas en train de souhaiter/approuver que l'Ukraine soit occupée par la Russie ; mais ce que je vois, ce sont les conséquences de cette escalade sans fin à l'armement, à l'attitude belliqueuse, qui ne contiennent pas une seule once de début de solution au conflit et qui créent catastrophe sur catastrophe même au niveau planétaire. Et ces attitudes sont à l'image d'un système nerveux autonome dont la branche ventrale du nerf vague n'a plus voix au chapitre.
Pour en revenir au nerf vague et à nos tendances à privilégier les comportements de survie, c'est en quelque sorte une rééducation de tous qu'il faudrait envisager.
Concrètement, la jeunesse n'étant majoritairement pas encore impactée par de trop nombreux traumas, ce serait au niveau de l'éducation et de l'enseignement que les apprentissages devraient être proposés. Mais ce n'est pas encore le cas. Faute de cela, le moyen le plus performant qui peut être accessible déjà dans l'enfance et tout au long de la vie, c'est la méditation. Celle-ci devrait être intégrée le plus rapidement possible au quotidien dans l'enseignement. Et de nouvelles techniques, peuvent avoir un impact encore plus rapide que la méditation. Lorsque ces techniques seront enseignées à tous, nous commencerons peut-être à changer de niveau de civilisation.
Pour mieux comprendre la théorie polyvagale et le lien avec les traumatismes, voici une excellente vidéo traduite de l’anglais et publiée The Trauma Foundation et traduite par Quantum Way :
[ref 15bis : https://www.youtube.com/watch?v=HVVpa_-pLkE]
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Table des matières
PREMIÈRE PARTIE : POSER LE PROBLÈME – QUE SE CACHE-T-IL DERRIÈRE LES MOTS DE L'ARGENT ET DU PROFIT
B) RICHESSE ET PAUVRETÉ FONCTIONNENT PAR VASES COMMUNICANTS DE MANIÈRE SYSTÉMIQUE
C) L'ARGENT - LES RÔLES INDIRECTS ET DÉTOURNÉS QUI LUI SONT ATTRIBUÉS
1. Moyen de subsistance, et bien au-delà
2. La reconnaissance et son exploitation commerciale
3. L'argent n’est pas neutre – pouvoir et autres dérives
D) LE CONCEPT DE PROFIT ET LES VALEURS QUE CELA SOUS-TEND
1. Profit équitable ou profit abusif
2. L'indécence des dividendes - quelques données chiffrées
E) LES CONSÉQUENCES DU PROFIT ET DES RÔLES INDIRECTS DE L'ARGENT
1. Les conséquences matérielles de l'appât du gain
a - les dérives dans l'industrie : quand la fin justifie tous les moyens
b - Répartition inéquitable de l'argent - Les écarts de richesses
2. la classe la plus riche, de loin la plus destructrice
F) LES CONSÉQUENCES DE L’APPÂT DU GAIN SUR LES MENTALITÉS
2. L’argent corrompt et pervertit
3. La course pour grimper vers plus de richesses
4. La complaisance des consommateurs
G) LES CROYANCES IMPLICITES CONCERNANT L'ARGENT
1. L'argent doit être une ressource limitée
2. Il faut travailler pour gagner sa vie
3. Les gens riches sont plus heureux
4. La richesse se mérite, donc implicitement la pauvreté aussi
5. Il faut travailler dur pour bien gagner sa vie
7. L'augmentation du coût de la vie, l'inflation, la dévaluation de la monnaie
8. Être riche ne nuit à personne
9. En économie, ce qui est légal est moral
10. L'économie c'est une science, complexe - il faut se fier aux experts
11. Ce sont les politiques qui détiennent le pouvoir
12. La croissance est bonne pour l'économie
a - Effet logarithmique de la croissance
b - Empreinte écologique et jour du dépassement
H) LES PRINCIPAUX VÉHICULES DE LA CULTURE DU PROFIT
2. Les médias de l’information
4. Les médias du divertissement et en particulier, la télévision
B) LES ALTERNATIVES QUI RESTENT A LA MARGE
1. Nous ne sommes pas encore prêts
2. Les solutions font encore partie du problème
C) ABANDONNER NOS CROYANCES SUR LA CROISSANCE, ET BOULEVERSER LA LOGIQUE DE L'EMPLOI
D) DÉCOUPLER TRAVAIL ET ARGENT - L'ALLOCATION UNIVERSELLE
1. Moins de travail à pourvoir
2. Créer la motivation à travailler
4. Financement de l'allocation universelle
5. L'allocation universelle donnerait du pouvoir à ceux qui actuellement n'y ont aucunement accès
E) DÉCOUPLER L'ARGENT DE LA RECHERCHE DE PROFIT
1. Créer une économie qui n'est plus régie par l'argent
- Le rôle des initiatives citoyennes
2. Une seule initiative et l'effet boule de neige
3. Construction de la nouvelle tour
4. Quelques exemples de changements concrets à venir dans la société
a - La démocratie participative
e - Les entreprises démocratiques se multiplieront, voire se généraliseront
F) DIMINUTION DU RÔLE DE L'ARGENT
2. Le vrai rôle que devrait avoir l'argent
a - Réduire l'utilisation et le rôle de l'argent
b - Apprendre à échanger sans compter
c - La diminution de l'importance de l'argent dans nos vies
TROISIÈME PARTIE : LE CONTEXTE DU CHANGEMENT
B) AMENER LE VIRAGE POLITIQUE VIA LES MOUVEMENTS CITOYENS
C) BALANCE A PLATEAU : ALLER VERS L'ALTERNATIVE
D) NOS PETITS PAS INDIVIDUELS SONT CAPABLES DE GÉNÉRER DE GRANDES MARRÉES CITOYENNES
E) PROFILS DE CITOYENS : LES CONDITIONS POUR CHANGER
QUATRIÈME PARTIE : LE CHANGEMENT DU NIVEAU DE CONSCIENCE
1. Qui est en premier concerné
2. De quel changement individuel parle-t-on : tout d’abord, dans le concret
a - La responsabilité d’agir même si on est seul à le faire
b - Et si la notion de goutte d'eau dans l'océan s'avérait totalement fausse ?
c - Cesser de leur donner du pouvoir
d - Liberté - autonomie - solidarité
b - Conscience et technologies
c - Conscience et solutions nouvelles
d - Dénouer les nœuds qui sont dans nos têtes
e - Changer la couleur de nos lunettes : changer notre mode de pensée
f - Bousculer l'édifice de nos croyances
g - Saut d'évolution de l'humanité
4. Dépasser les freins au changement :
a - Sous hypnose : nos doutes, notre passivité, notre conformisme, notre lâcheté
c - La difficulté d'aller à contre courant – la soumission à l’autorité de Milgram
d - Mettre des mots sur ce qui est implicite afin d’en éviter les incohérences
e - Quitter notre mentalité va nous faire peur
f - Le choix du pessimisme sous prétexte de réalisme
A) QUAND NOS SOLUTIONS MAINTIENNENT LE PROBLÈME TOUT EN LE RENDANT MOINS VISIBLE
B) PRIVILÉGIER LES RAISONS DU CŒUR AU RAISONNEMENT CARTÉSIEN
4. Notre recours à la rationalité nous mène souvent en bateau : une atèle sur une jambe de bois
5. Une solution qui ne porte pas - toute rationnelle qu'elle puisse être - n'est pas une solution
8. Notre incapacité à gérer correctement nos découvertes et inventions scientifiques
9. De nouvelles références pour guider nos choix
a - En quoi consiste le rapport de force ?
b - Lâcher le rapport de force
c - Nous fonctionnons dans le rapport de force comme nous respirons
d - Les enjeux du rapport de force ou de son absence
e - La violence n'est jamais loin du rapport de force, la non-violence non plus
f - Comment les rapports de force imprègnent toutes nos conceptions
i La mentalité basée sur le rapport de force
ii Notre incapacité à envisager les conflits en dehors du rapport de force
iii Une société de dominants et de dominés : le rapport de force est partout
vi rapport de force et confiance en soi
vii rapport de force et libre arbitre
g - Comment les rapports de force définissent notre vie sociale et nos dépenses
ii Les sphères d’influence sociales, culturelles et commerciales
iii Rapport de force dans le cadre professionnel
iv Rapports de force et monde virtuel – école de narcissisme
vi Rapports de force, consommation, et recherche de profit sont foncièrement et intrinsèquement liés
- les comportements de compétition
- les comportements d'exigence
- les comportements de défense de nos privilèges
vii quitter le rapport de force mène à se désintéresser des richesses et de la consommation
h - Rapport de force à l'échelle collective
3. Connaissance de soi : notre part d'ombre
b - Rapport de force versus empathie - les deux facettes de l'être humain d'aujourd'hui
i Ambivalence des comportements
- l'attitude face aux inconnus
- l'attitude face à l'entourage
- Un interrupteur dans la tête et l'apprentissage de stratégies pour y remédier
iv découvrir les effets de l'interrupteur
v apprendre à gérer l'interrupteur
vi la gestion de l'interrupteur sur la durée
vii Accepter notre part d'ombre c'est accepter celle des autres
c - Le capitalisme exploite notre part d'ombre
d - La part d'ombre et le rôle des citoyens en transition
e - La part d'ombre et le rôle des crises
f - Facteurs favorisant ou non la propension à utiliser le rapport de force
h - Evolution personnelle et déni de réalité
i Fuir totalement l'actualité nous fait perdre contact avec la réalité
ii Quand utiliser la loi de l'attraction devient magique
iii Évoluer dans un monde de bisounours
4. Quitter le rapport de force - accueillir notre part d'ombre via un réel travail psychologique
a - L'étape incontournable : commencer par reconnaître notre part d’ombre
b - Part d’ombre et rapport de force
d - Les attitudes mentales à privilégier
iii Faire évoluer les demandes et propositions en traversant les échecs, en apprenant de nos erreurs
e - Se mettre dans la bonne disposition d'esprit
iv Exploiter l’émotion sans agir sous son emprise
v Une forme de connaissance de soi
vii La présence de doutes dans la confiance
viii Le respect et la bienveillance absolue
f - Quand le rapport de force s’éloigne, l’empathie et la solidarité peuvent apparaître
i - Notre part d'ombre est notre alliée
j - La différence entre la compréhension et la conscience
k - Pour prendre de la perspective
SIXIÈME PARTIE : LES FACTEURS D'INFLUENCE DU CHANGEMENT
2. Conscientiser, chercher à influencer : c'est se tromper
3. La réelle influence s'opère loin des discours
4. Notre rôle de colibri et son effet boule de neige
5. L’influence des médias de l’information
7. L’éducation et l’enseignement – y compris le rôle qu’y joue le web
9. Catalyseurs d’un autre genre
d - La contagion de l'altruisme
e - Les champs morphiques (ou morphogénétiques)
f - La transmission de toutes nos pensées et émotions
VERS UNE UTOPIE NON DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ
- Un dernier petit coup de pouce
ANNEXE Un détour par la théorie polyvagale
ICI COMMENCE LE DEUXIÈME VOLET DE CE LIVRE