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Pour mieux gérer "l'interrupteur" mental qui nous fait basculer dans les émotions et entraînent des comportements plus impulsifs de survie, et génère les rapports de force ; il est utile, non seulement d'en prendre conscience, mais également de savoir comment éviter et dépasser ce processus. Et je pense que c'est une erreur de croire que s’investir totalement dans la direction positive va effacer comme par magie tout ce que nous vivons encore de manière négative. Une partie de cette démarche est en effet correcte. Il n’est en général pas nécessaire de se tourner vers le passé pour en guérir. Par contre, il est indispensable de reconnaître les conditionnement et effets du passé sur le présent, afin de ne pas les maintenir actifs. Et cela exige de mettre les mains dans le cambouis. De vivre ces effets du passé dans le présent, de les regarder bien en face, et de les reconnaître, mais sans plus les investir, sans plus leur donner de l’importance pour nos choix et attitudes du présent, sans plus croire en eux. Il s'agit d'un choix, d'un choix de tous les instants. Car ne pas les regarder en face consiste à leur donner les rennes de notre vie.
Comme exprimé précédemment, nos pensées sont pour la plupart automatiques, malgré notre croyance que nous les gérons toutes. Et nos émotions, elles, ne sont pas souvent conscientes et nous n'avons en général pas appris à les gérer, même si nous le prétendons. Nous sommes souvent capables de les faire taire ou de les ignorer ; ce qui est assez éloigné de la capacité à les gérer.
Face à des situations ou événements qui éveillent des émotions douloureuses (peur, colère, honte, culpabilité, tristesse, ...) ; notre tendance habituelle consiste à vouloir agir pour les faire disparaître, ou en tout cas ne plus y penser. Et cette attitude nous rend incapable de gérer ces mêmes émotions. Pourtant, lorsque l'on apprend à regarder en face et traverser une émotion désagréable, en l'identifiant consciemment mais sans la nourrir en pensées, elle finit par se calmer et on commence alors à apprendre à mieux vivre avec elle quand elle se présente, plutôt que de tenter de la fuir, la nier, la contrôler ou la brimer. Car une émotion que l'on brime va s'imposer encore plus à notre mental, prendre en otage nos pensées, qui vont en retour la nourrir. Et cela va nous pourrir la vie en faussant notre perception de la réalité. Et si nous parvenons à faire taire cette émotion, elle risque bien de réapparaître de manière plus insidieuse.
A l'inverse, une émotion acceptée finit par être apaisée et cela permet pour l'avenir d'être capable de mieux la gérer, car nous en aurons moins peur.
Cela nécessite d'être vraiment présent quand l'orage menace, pour le repérer. Il s’agit d’apprendre à déceler l'émotion lorsqu'elle surgit, ou encore déceler les pensées qui peuvent la faire surgir, afin d'être en mesure de ne pas les investir de manière automatique, sans pour autant les dénier. Et cela permet alors de devenir capable de choisir d'investir nos pensées du côté positif, plutôt que de se laisser envahir par les pensées négatives sans en avoir fait le choix.
Mais avant de pouvoir s'investir dans des attitudes constructives, donc positives, il est donc primordial de connaître nos tendances à retomber systématiquement ou automatiquement dans des attitudes inverses, liées à des réactions réflexes déclenchées dans certaines circonstances. Cela exige de les connaître chacune, et d'être capable de les reconnaître quand elles s'imposent à nous. Et cela n'est pas facile, car nous sommes alors en général, comme pris au piège de spirales mentales pouvant nous entraîner dans la direction opposée à notre volonté habituelle. Et qui, si nous ignorons ces mécanismes, si nous ne sommes pas préparés à y réagir, vont en quelque sorte kidnapper notre volonté, de la même manière que lorsque nous sommes pris dans une situation stressante et que nous ne songeons même pas à prendre le temps de nous relaxer pour la traverser plus sereinement. Lorsque l'interrupteur est actionné, notre cerveau limbique (celui des émotions) prend notre cortex en otage et pervertit tous nos raisonnements jusqu'à ce que l'émotion se soit calmée, et que nous puissions récupérer la justesse de nos raisonnements. Car les raisonnements induits par l'émotion sont colorés par elle, et ont, sur le moment, l'apparence de la vérité la plus indiscutable qui soit, alors qu'ils ne sont que des mirages. Et dans la durée, lorsque un type d'émotion a tendance à se répéter fréquemment, nous mettons en place des stratégies mentales afin d'éviter de vivre cette émotion. Et ces stratégies seront déclenchées par le cerveau émotionnel dès que surviendra un événement susceptible d’éveiller l'émotion à éviter. Nous pourrons dès lors, sans être atteint par l'émotion, être pris dans des raisonnements et des comportements qui ne nous correspondent pas réellement mais que nous sommes incapables d'empêcher : c'est plus fort que nous. Et très souvent, nous les regretterons ensuite. Et la plupart du temps, ces stratégies deviennent une habitude de fonctionnement que nous ne questionnons plus, sans bien nous rendre compte que nous n'en avons pas fait le choix.
Ce n'est qu'en mettant tout cela en lumière que nous pourrons retrouver une forme de liberté dans nos choix de penser, et de fonctionner.
Et cet apprentissage demande une vigilance dans le temps. Nous ne pourrons jamais tout à fait baisser la garde, même si, avec le temps, les retours vers des réflexes négatifs, vont se faire de plus en plus rares et de moins en moins intenses. Notre conscience doit donc se maintenir dans le temps car en faire fi, c'est nous offrir à retomber dans nos travers à la première occasion. De la même manière que lorsque l'on quitte une addiction, il ne nous sera jamais permis de considérer comme acquis la guérison.
Et si la première étape - qui consiste à découvrir ces mécanismes - est primordiale ; elle occupera, avec la durée, de moins en moins de temps et d'énergie dans nos pensées, car l'investissement mental principal consiste à l'entraînement vers des conditionnements positifs. Et comme tout apprentissage, cela se fait pas à pas, extrêmement lents et plus difficiles au début, et de plus en plus automatiques, faciles et rapides par la suite.
Ce qu'il est essentiel de comprendre, c'est l'aspect similaire à l'addiction. Dénier le retour possible à des réactions négatives revient à rouvrir la porte tout grand à leur retour.
Les attitudes illuminées, consistant à prôner l'amour, l'amour, l'amour, du prochain comme si nous étions des saints, se révèle alors être d'une grande naïveté.
Nous n'avons ni à subir inconsciemment nos émotions et pensées qui nous éloignent de nos intentions et projets, et nous n'avons pas non plus à nous en sentir victimes. Car il existe des moyens d'échapper à ces mécanismes qui nous emprisonnent malgré nous dans ce qui ne nous convient pas et qui kidnappent notre conscience vers des choix et comportements qui nous nuisent et nuisent à autrui.
Pour apprendre à gérer l'interrupteur, il faut d'une part bien comprendre le mécanisme en jeu, et ensuite, il est nécessaire de devenir capable de le repérer lors du déclenchement d'une émotion. Et puis enfin, on peut apprendre à devenir capable d'accueillir l'émotion, de la traverser, sans croire les pensées qu'elle nous impose et sans la laisser dicter notre comportement.
Le Dr Ashok Gupta propose un programme, en vidéo, pour guérir du syndrome de fatigue chronique, de la fibromyalgie et de bien d'autres syndromes similaires,
[voir Ref 24 : https://www.guptaprogram.com/]. Dans ce programme, il explique très clairement le processus cérébral en cause et propose certaines techniques susceptibles d'aider à cet apprentissage.
Lors de la présence de pensées et émotions qui nous font du tort, il préconise en premier d'identifier le chemin que cela va nous mener à emprunter (la maladie et le mal-être dans le cas des gens dont la santé est atteinte). Il propose ensuite une technique qui permet alors de stopper le processus et de choisir consciemment d'entrer dans une autre voie, le chemin qui mène à la guérison et au bien-être. C'est la conscience de l'existence d'une autre voie possible, et l'apprentissage pour parvenir à faire répondre nos pensées et émotions à cette nouvelle voie, qui permet réellement la guérison.
On peut utiliser le même raisonnement face à nos tendances à rentrer dans des émotions et pensées automatiques et non désirées qui mènent à des comportements de type rapports de force, de manière à pouvoir apprendre à les repérer, les stopper, et choisir l'autre voie, celle de l'altruisme, du cœur.
Ce concept de double voies que le programme Gupta permet de rendre plus palpable, est fondamental. Pour changer de perspective, et devenir capable de détourner les pensées et émotions de la voie de la souffrance ou de la survie ; et qui a pour conséquence de nous rendre capable d'opter pour des pensées et des comportements plus appropriés ; il est nécessaire de nous observer et de prendre conscience du contexte négatif ou nuisible dans lequel nous nous trouvons. Sans avoir fait ce constat, il est impossible de faire le choix d'aller ailleurs et donc de bifurquer.
Une part de la démarche consiste donc à observer nos automatismes qui s'activent, à traverser ce passage difficile, dans l'inaction et la présence. On se retrouve alors dans la situation du verre d’eau où la vase a été secouée. Et le mieux que nous puissions alors faire est d'apprendre à observer encore et encore jusqu’à ce que la vase se dépose au fond du verre (des techniques de méditation et de psychologie énergétique peuvent aussi y aider et rendre cette décantation quasi instantanée). Et c’est alors seulement que - lorsque l’eau redevient limpide - ces effets du passé (émotions difficiles, et pensées qu’elles engendrent) vont se dissoudre et disparaître pour laisser place à la clarté et la lucidité, en permettant de voir au-delà des parois du verre. Mais tant que les pensées et les émotions ne se seront pas apaisées, cela nous demandera du courage, des efforts, de les subir sans les investir.
Un autre aspect qui aide à mieux connaître et gérer les émotions inadéquates qui peuvent nous submerger ou nous harceler, est la maîtrise de la respiration. Le souffle et le sourire que l'on peut lui faire accompagner peuvent ramener le corps à une état plus paisible (activer la branche ventrale du nerf vague), désamorcer les pensées négatives envahissantes, dissoudre les émotions qui les accompagnant.
Comme le dit Stéphanie Brillant dans son livre, « L’incroyable pouvoir du souffle » (2021), Ed. Actes Sud :
« Chaque émotion est juste, et il est normal de passer à travers elle. Le souffle aide à ce mouvement sans que nous restions bloqués éternellement dans l’un ou l’autre de ces ressentis. Certaines émotions néanmoins viennent nous entraver. La colère par exemple n’a nulle nécessité sur le long terme. Elle peut servir de sursaut personnel, néanmoins elle risque davantage de nous paralyser, de nous bloquer dans une vision erronée d’une situation et de nous enfermer en nous sortant de notre axe, nous détournant de nous-mêmes. Nous sommes conçus pour l’équilibre, le déséquilibre vient nous apprendre à retrouver la stabilité. »
...
« L’émotion se doit d’être passagère, sinon elle n’est plus une émotion mais un état. »
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« Quand nous sommes empêtrés dans un état négatif, l’émotion ne nous est pas utile, puisqu’elle ne nous met pas en mouvement, et dans ce cas le souffle est salvateur, une porte de sortie. Il saura apporter la clarté quand l’envahissement deviendra trop grand, si la peur devient obsédante et qu’elle ne nourrit plus la vie, si la douleur écrase. »
...
« La respiration est la clef d’accès à notre capacité à maîtriser notre existence. »
La plupart des méditations guidées proposent d'ailleurs une attention particulière sur le corps, et le plus souvent sur la respiration, en la ralentissant, l'approfondissant et l'apaisant, sans jamais rien forcer, afin de calmer l'esprit et porter l'attention sur le corps, sur les ressentis, et sur le moment présent.
Dans son livre, Stéphanie Brillant explique aussi que la respiration maîtrisée, exercée, permet de guérir ou plutôt d'accompagner et accélérer la guérison de multiples pathologies et souffrances, telles que le stress, le stress post-traumatique, toutes sortes de douleurs, mais également l'asthme, les troubles du sommeil, l'anxiété, la dépression et bien d'autres.
Une autre technique intéressante est celle de l'élastique. Elle peut être utilisée dans le même but, pour désamorcer des pensées et émotions négatives.
Elle rappelle celle de Ashok Gupta mentionnée ci-dessus. Je ne connais pas l'origine de cette technique, mais plusieurs vidéos en parlent sur le net. Elle consiste à porter un élastique (en caoutchouc) au poignet, et le faire claquer à chaque fois que nous émettons une pensée négative ou amorçons une émotion douloureuse inutile. En général une pensée amène l'émotion, et inversement, et c'est donc le couple pensée/émotion que la technique permettra de gérer.
Pour être assez concrète, j'inclus dans les pensées négatives :
Le claquement de l'élastique, s'il est en caoutchouc, est désagréable sans être trop douloureux. La répétition de cette douleur va nous conditionner à vouloir l'éviter. Il est important, en parallèle d'exprimer mentalement le souhait de stopper ce type de pensée à chaque fois que l'on claque l'élastique. Un grand "STOP" exprimé mentalement permettra d'envoyer clairement un message au cerveau en parallèle à la douleur. Il s'agit donc de créer un réflexe pavlovien sur soi-même, par notre propre volonté, pour apprendre à éviter de rentrer ou de rester dans des automatismes de pensées et/ou émotions qui nous nuisent.
L'utilisation d'un stimulus physique apportant une douleur furtive, en même temps que la pensée négative, va conditionner notre mental, et donc notre système neurologique, à en effet abandonner ce type de fonctionnement qui nous induit à nous maintenir dans ce qui nous empêche d'aller vers ce que nous désirons vraiment. Car, la douleur sera encodée dans notre biologie et sera, au niveau neuronal, directement liée à ce type de pensées et émotions. Et un conditionnement d'évitement sera induit par cette technique. Cet évitement peut alors, avec l'entraînement, devenir spontané sans avoir à y porter l'attention. La survenue de telles pensées et émotions va commencer par se raréfier puis carrément disparaître. Et le processus est relativement rapide.
Et comme cela peut concerner énormément de types de pensées nocives différents, il est préférable de toujours porter cet élastique. L'apprentissage se fait petit à petit au fur et à mesure que l'on devient plus conscient de chaque type de pensées en question. Le commencer consiste à lancer un engrenage, car la conscience d'une forme de pensée ou émotion nocive, entraînera de découvrir ensuite une pensée ou émotion proche ou similaire tout aussi néfaste, et de les traiter successivement.
Au début, le jeu consistera bien plus à détecter ces pensées et émotions au moment où elles surviennent, et comme cette conscience n'apparaît pas directement, on claquera assez peu l'élastique. Ensuite, pour chaque type de pensée c'est une affaire de quelques jours pour la faire diminuer.
Et l'on découvre ainsi que l'on peut réaliser notre potentiel à penser positivement, de plus en plus ; alors que les efforts dans cette direction s'avéraient plutôt vains auparavant. Et cela s'explique par le fait que, tant que nous baignons dans nos pensées négatives, donc que nous regardons du côté du verre à moitié vide sans même le remarquer, il nous est totalement impossible de le considérer comme à moitié rempli, et de le remplir. Peu importe nos belles intentions, et l'intensité de celles-ci ; ce sont nos conditionnements qui nous rattraperont au tournant, et nous aurons beau le déplorer, investir et investir encore notre côté positif. Il ne fera pas le poids, tant que le conditionnement négatif n'aura pas été évacué.
Et c'est tout à fait logique, car si notre cerveau est saturé en pensées négatives, cela ne laisse pas la place à des pensées positives. Tant que nous ne nettoyons pas ce terrain, nous ne pourrons rien faire pousser de satisfaisant ou bénéfique. Car chaque pensée positive que nous tenterons de semer dans ce bain mental négatif sera vouée à être instantanément noyée.
Il ne sert à rien de s'informer, se former, s'entraîner, à la pensée positive, tant que nous restons submergés par des automatismes de pensées négatives inconscients. Et c'est quelque chose qu'il est vraiment difficile de comprendre - en tout cas au niveau du vécu - tant qu'on baigne en continu dans des pensées négatives.
David Lefrançois, qui explique la technique de l’élastique, dans un contexte un peu différent, donne la métaphore suivante :
« Si vous mettez un super logiciel dans un ordinateur qui est bourré de virus, votre logiciel, il ne va pas marcher longtemps. Maintenant si vous supprimez tous les virus, vous faites un gros reset, et vous réinstallez les bons logiciels, vous allez voir que ça va marcher tout seul, ça sera efficace, et vous n'aurez pas des temps de latence, vous aurez la réponse que vous voulez. Bref, cela fonctionnera. »
[Source : https://www.youtube.com/watch?v=KC9JRCxJBSE]
Le choix de penser et d'agir de manière plus vertueuse ne peut fonctionner par la seule volonté d'aller dans ce sens. Car il est impératif de ne jamais perdre de vue toute potentielle tempête ou stratégie mentale et émotionnelle - activation de l'interrupteur - qui peut nous saisir au détour du chemin et nous amener à prendre des décisions ou poser des actes qui nous ramèneront à la case de départ. Même s'il s'agit de tempête dans un verre d'eau, elle nous rendra aveugle à la réalité au-delà du verre.
Et il est difficile de comprendre cette nécessité de ne jamais prendre pour acquis nos apprentissages. Car, si dans les faits, nous allons pouvoir nous investir de plus en plus massivement (tant en temps, qu'en préoccupations privilégiées dans nos pensées) dans la direction positive, constructive ; nous devrons toujours cultiver une attitude d'alerte. Et c'est elle qui va nous garantir les progrès et leur stabilité. Car en son absence nous sommes dans un leurre, un mensonge. Être alerte face à nos démons, ne consiste pas à les investir mais bien plus à veiller sur leur sommeil, pour être sûr de ne pas les écouter s'ils se réveillent.
Cet apprentissage nous oblige en quelque sorte à quitter l'insouciance de notre enfance, la confiance en nos certitudes. Et s'il est réellement réalisé en conscience, il ne va pas hypothéquer notre spontanéité, nos élans, nos passions. Car il ne consiste pas à nous convertir en des "machines à faire le bien".
Au contraire, il nous mène à découvrir le réel libre arbitre, et dans son sillage, à manifester plus de cohérence, d'intégrité et d'authenticité.
Connaître et accepter notre part d’ombre, et d’une certaine manière, les effets du passé sur notre caractère au présent, c’est aussi nous accepter tel que nous sommes sans tenter de masquer nos défauts. Sans cette acceptation, nous resterons dans le jugement des autres, et ne pourrons parvenir à faire épanouir nos véritables tendances positives - voir à ce sujet aussi mon article : « Les qualités de nos défauts » :
[voir Ref I : https://sechangersoi.be/4Articles/Lesqualitesdenosdefauts.htm].
Cela aussi est un aspect que les religions et autres mouvements spirituels ont trop souvent tendance à délaisser. D’une certaine manière, si nous faisons fi de nos propres défauts, nous ne pourrons pas apprendre à aimer notre prochain en l’acceptant avec ses défauts à lui. Et plus nous acceptons de nous confronter à tous nos propres aspects négatifs, sans les combattre ; plus l’altruisme, l’empathie, et l'indulgence se font jour, naturellement, avec une force nouvelle qui vient de l'expérience et de la compréhension de ce que l'on vit, et c'est cela qui nous transforme, et permet de surcroît de faire grandir notre confiance en nous-mêmes.
Être capable de regarder la poutre qui est dans notre œil, la réduit en paille, et nous permet de ne plus trop nous laisser chatouiller par la paille qui est dans l'œil du voisin. Alors que passer outre cet aspect, nous fait buter sur toutes les pailles de nos voisins, aveuglés que nous sommes par celle qui nous est propre car nous omettons d'y porter notre attention.
Tant que nous resterons des êtres qui écoutent leurs impulsions pour exercer du pouvoir sur les autres, quitte à pratiquer la violence, physique ou psychologique ; ou tant que nous resterons des être soumis et obéissants : nous serons incapables de lâcher les jeux de pouvoir dans toutes leurs manifestations.
Et c’est ce que la société capitaliste exploite d’une façon extraordinaire.
Le capitalisme, la recherche de croissance, l'argent qui gonfle tout seul, l'existence de la bourse, le renvoi des migrants dans leur pays d'origine, la fraude fiscale, les politiques d'austérité, l'acceptation que les plus riches détiennent ce qui pourrait sortir les plus pauvres de la misère, le consumérisme à tout crin, toutes nos addictions, l'obsolescence programmée, et bien sûr toutes les guerres ; sont tous des processus, parmi bien d'autres, qui sont issus directement de l'emploi des rapports de force. La disparition de ces derniers rendrait automatiquement caduque tous ces aspects de nos sociétés qui nous sont devenus habituels et qui sont pourtant dysfonctionnels, nuisibles, ou destructeurs.
De la même manière, la violence, la soumission, la manipulation, le mensonge..... ; pour n’en citer que quelques-uns, sont tous des comportements qui sont en lien avec les aspects plus sombres de nos personnalités, et dont chacun, nous faisons preuve tous les jours. Or, en l'absence de rapport de force, ils n'ont plus de raison d'être et pourraient plus facilement disparaître de nos mentalités.
Tant que nous ne serons pas conscients des émotions qui nous gouvernent et contrôlent une part de nos comportements, nous resterons dans l'incapacité au niveau individuel de concevoir des relations hors des jeux de pouvoir. Or, derrière chaque dérive dans notre société, s'inscrit un rapport de force.
Si les nouvelles voies vers une société plus juste restent encore à l'état d'embryon, ou en grande partie inapplicables, c'est parce que, une part trop grande de nos raisonnements, chez la plupart des humains, fonctionnent encore sous le registre de nos comportements plus primitifs.
Et c'est sans doute là une des raisons essentielles qui font que de nombreuses innovations ne prennent pas et que nous ne cessons de reproduire les vieux schémas, en tentant de regarder le passé pour ne pas le reproduire, mais sans y parvenir. Cette notion a été évoquée plus haut dans le texte.
Tant que nous ne l'aurons pas compris, nous maintiendrons ces dérives, ou les résoudrons par de nouvelles dérives.
Et ce ne seront certainement, ni les gens de pouvoir, ni les personnes les plus riches qui seront les plus à même de nous mener vers de nouvelles voies capables de nous sortir des chaos annoncés. Ils ne seront capables que de résister à toute volonté citoyenne de changement, ou au mieux, à suivre les mouvements citoyens de transition si ceux-ci s'avèrent suffisamment impactant.
Car les « gens de pouvoir » (politique comme économique et financier), sont justement ceux qui sont, plus souvent qu'à leur tour, les plus attachés aux rapports de force, par l’essence même de leur fonction. Et dès lors, sauf exceptions - car il y en a - ils feront partie des derniers à être capables de quitter ces registres de comportements dominants. Et dans cette logique, leur demander de mener une autre politique consiste plus à les pousser dans leurs derniers retranchements qu’à les soutenir pour atteindre les objectifs escomptés. Cela peut expliquer aussi en partie l’incapacité des responsables publics à implémenter de nouvelles politiques quelle que soit la pression que tentera d’exercer la population.
Et pour ceux qui sont au sommet de la pyramide sociale en particulier, leur part d'ombre est hypertrophiée. Ce n'est pas qu'ils soient tant victimes de leurs impulsions, car à leur niveau, ils se sont construits toute une personnalité basée sur l'appât du gain, sur l'habituation aux privilèges et sur les stratégies pour maintenir leur statut. Et c'est donc plutôt leur côté prédateur qui aura tendance à l'emporter. Cela s'installe petit à petit, et rares sont ceux qui sont épargnés. Et malgré leur attachement aux convenances, ils ont souvent très peu d'égards pour ceux qui ne partagent pas leurs privilèges, et en général pour tous ceux qui dépendent de leurs pouvoirs. Or ce sont eux qui prennent une majorité des décisions et des orientations de la société.
Et cela permet de se poser la question, pour ceux qui vivent de manière aisée, donc, qui ont quitté une situation de survie : quand vous payez pour un objet ou un service, vous arrive-t-il parfois d'être exigeant et intransigeant, quitte à vous montrer agressif, méprisant, exagérément critique face au vendeur, producteur ou prestataire de service, et donc d'adopter une attitude de domination, rien que parce que c'est vous qui avez l'argent ?
Si cela vous est arrivé, ne fut-ce qu'une seule fois, il est alors assez simple de comprendre que lorsque l'on a beaucoup d'argent, les occasions d'adopter une telle attitude se multiplient. Et quand l'argent coule à flot, si l'on n'y prend pas garde, cela devient coutumier et l'empathie et l'altruisme finissent par disparaître.
Ce sera donc aux citoyens que reviendra le rôle d'effectuer la transition. Et une minorité importante de la population, qui n’est pas en situation de survie, pratique déjà ou apprend à pratiquer en conscience des comportements d’un autre type, donc plus empathiques ou solidaires, même dans des situations plus menaçantes. Et cette part de la population devient capable de choisir en conscience de ne vouloir pratiquer que ces comportements-là. Et c'est bien là que se trouve l'alternative vers une société plus juste et tout simplement viable.
Plus nous devenons conscient de ce dans quoi nous baignons et de l'effet que cela a sur nous-même, plus il nous devient possible, au quotidien, de choisir d’autres voies. Il s’agit alors d’un acte volontaire qui remplace les automatismes.
Ce petit conte Cherokee illustre cet aspect :
Nourrir le loup
Un vieil Indien Cherokee racontait la vie à ses petits-enfants...
Il leur dit : « Je ressens un grand tourment.
Dans mon âme se joue présentement une grande bataille.
Deux loups se confrontent.
Un des loups est méchant : il "est" la peur, la colère, l'envie, la peine,
les regrets, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité,
les ressentiments, l'infériorité, le mensonge, la compétition, l'orgueil.
L'autre est bon : il "est" la joie, la paix, l'amour, l'espoir, le partage,
la générosité, la vérité, la compassion, la confiance.
La même bataille se joue présentement en vous,
en chacun de nous, en fait. »
Silencieux, les enfants réfléchissaient... Puis l'un d'eux dit :
« Grand-papa, lequel des loups va gagner ? »
Le vieux Cherokee répondit simplement :
« Celui que tu nourris ».
Il est donc dans notre intérêt d'apprendre, ou réapprendre à être capable de donner une direction à nos comportements. C'est un choix qui implique de devenir au préalable conscient des comportements que nous utilisons par habitude, par automatisme ou de manière réflexe. Et il ne s'agit pas simplement d'un choix dans une direction ou l'autre, mais bien d'une capacité à rester conscient c'est-à-dire, présent à notre possibilité de choisir, quand nos pensées et émotions nous imposent l'inverse et nous empêchent d'avoir le contrôle sur nos attitudes et comportements.
Les situations de crise importante sont susceptibles d'opérer un bouleversement chez ceux qui les vivent. Aucun travail de prise de conscience n'est alors à effectuer. Le réveil est instantané. Mais selon l'importance de la crise, et sa durée, ce réveil peut s'avérer n'être que temporaire. Cependant, même temporaire, il facilite les prises de conscience ultérieures.
Les générations qui ont vécus la guerre 40-45, n'ont cessé de répéter aux générations plus jeunes : "Vous n'avez pas connu la guerre". Lorsque l'on a connu une crise de société de grande ampleur, telle que celle-là, on ne peut revenir totalement à la mentalité qui prévalait juste avant.
La crise du covid nous a profondément ébranlés dans nos mentalités, mais de manière toutefois éphémère. Cependant, les gros événements imprévisibles, de grande ampleur vont continuer à survenir et nous guideront sur le chemin, par la souffrance une fois encore, si nécessaire. La guerre en Ukraine, et les famines qui en sont la conséquence, la crise de l'énergie, les catastrophes climatiques qui se multiplient de manière crescendo, et ce que nous n'avons pas encore vu venir, ne peut en effet, à quelques exceptions près, que nous pousser tous dans la même direction.
Il existe de nombreux facteurs qui vont définir notre approche du rapport de force : des facteurs principalement physiques, psychologiques, liés à notre passé, à notre situation présente, et à notre niveau de conscience. Ces facteurs sont très différents d'une personne à l'autre. Ils vont influencer la taille de l'emprise qu'auront sur nous les événements que nous traversons, et donc la rapidité avec laquelle nous entrerons dans le rapport de force, la sérénité avec laquelle nous y résisterons, ou encore la prégnance avec laquelle nous nous y accrocherons. Car le choix d’un mode de fonctionnement plutôt que l’autre, est rarement véritablement conscient.
Et, à une niveau plus large, on peut réellement esquisser deux tendances fondamentales, deux états d'esprit relativement antagonistes, que nous connaissons tous. Le premier état d'esprit va favoriser le choix du rapport de force. Le second état d'esprit nous ouvrira à d'autres manières de résoudre nos problèmes. D'une certaine manière, dans le premier état d'esprit, l'interrupteur est en mode veille, alors que dans le second, il est nettement plus difficile à déclencher.
Et ce n'est pas que l'utilisation du rapport de force qui est en jeu ; car cet état d'esprit influence nos conceptions de la réalité au présent, nos attitudes mentales qui en résultent, et dès lors les comportements que nous choisirons d'adopter face à ce que nous concevons de cette réalité. Avant de détailler les facteurs qui vont influencer vers l'utilisation du rapport de force, voici une liste de quelques caractéristiques décrivant l'état d'esprit dans lequel s'inscrit ou non ce rapport de force ; de manière à se forger une idée de la différence entre les deux perspectives. Le premier état d'esprit nous encourage à recourir au rapport de force, et le second nous en préserve :
Certains vivent la majorité de leur vie dans la tendance la plus positive, d'autres vivent à l'inverse bien plus souvent dans l'autre état d'esprit nettement moins agréable et constructif. Et nous traversons tous des périodes plus ou moins longues dans l'une et dans l'autre tendance. Lorsque ces tendances s'inscrivent dans le temps, elles forgent notre personnalité, et on pourrait les définir comme un tempérament plus sombre et un tempérament plus lumineux. Mais il ne faut jamais oublier que ce sont alors des tendances, qui donc peuvent être renversées, et que dès lors, rien n'est jamais définitif, sauf, parfois, avec l'âge, quand les automatismes prennent le dessus sur la volonté, que les blessures accumulées dans le temps ont figé certaines de nos réactions, et que la négativité l'emporte presque toujours.
Et bien que l'on puisse manifester des caractéristiques des deux états d'esprit à la fois, on est, à un moment donné, en général clairement dans une tendance ou l'autre. Et le meilleur apprentissage que l'on puisse faire est de parvenir à se maintenir de plus en plus souvent dans la tendance à l'ouverture, et donc aussi, à être conscient quand on se trouve dans l'autre état d'esprit, et à parvenir à le quitter le plus rapidement possible.
Ces deux tendances relativement opposées dépendent en réalité bien moins de notre volonté, et de notre personnalité de base, que de l'état de notre corps, de nos neurones et de nos automatismes.
Rien ne sert de faire mille séances chez le psy si au niveau biologique ces attitudes restent inscrites dans notre corps.
On peut lier tout cela à la théorie polyvagale de Stephen Porges. Pour plus d'information à ce sujet, voir l’annexe. Je citerai cette théorie à plusieurs reprise dans la suite du livre.
Voici toute une série - non exhaustive - de critères qui vont nous influencer à favoriser l'une ou l'autre tendance, et dès lors nous encourager à utiliser le rapport de force ou nous en prévenir. Il est impossible d'être exhaustif, car cela concerne toutes sortes de domaines. Mais je vais tenter de tracer quelques grandes lignes.
Ces facteurs nous définissent en grande partie, et nous avons généralement relativement peu de contrôle sur eux si nous n'en prenons pas conscience, si nous les dénions, et si ne cherchons pas à les faire évoluer.
Sur le présent, nous n'avons qu'en partie prise, car notre liberté, non seulement est tributaire de notre passé comme on vient de le voir, mais aussi de certaines règles : d'une part, liées aux lois, aux conditions de travail, pour la part explicite ; et d'autre part, les injonctions qui sont en général nettement plus floues et implicites dans la sphère privée. En dehors de ces règles, nous pouvons faire des choix et donc modifier notre présent.
la respiration
et le diaphragme : si la respiration n'est pas ample (flexibilité
ou blocage du diaphragme), si elle n'est pas fluide (voies respiratoires
encombrées) et si elle est principalement supérieure (quand on gonfle
plus la poitrine que l'estomac) ; cela porte à conséquence sur
beaucoup de fonctions du corps et en particulier sur la capacité à déstresser,
à lâcher prise. Et cela fonctionne en sens inverse : travailler
sur la respiration va permettre de faciliter la relaxation. Notre état
d'esprit peut changer du tout au tout si nous faisons un exercice de
respiration qui augmente son ampleur et en ralentit la fréquence. Et
cela influence la manière dont nous réagirons aux événements et notre
ouverture envers les autres.
l'alimentation
et plus particulièrement le sucre et la malbouffe : L'alimentation
peut être indirectement un vecteur de violence. Le sucre, par exemple,
peut favoriser le stress, l'agressivité. Cela est de plus en plus étudié,
entre autre dans des écoles où l'on a comparé les comportements des
élèves selon qu'on leur donnait un régime alimentaire habituel (malbouffe)
ou équilibré [Source : http://malikant.centerblog.net/211633-alimentation-et-violence-a-ecole-].
L'hygiène alimentaire peut fortement influencer notre cerveau, d'une
part car l'intestin est notre-deuxième cerveau, et d'autre part, car
le contenu du bol alimentaire lui-même deviendra le contenu de nos cellules.
Plus richement sont alimentées nos cellules (en termes de qualité),
meilleures seront nos réactions.
la qualité du
sommeil : dormir dans le bruit, dans la lumière, sur un mauvais
matelas, dans la chaleur ou le froid, ou encore manquer de sommeil,
nuit forcément à la santé sur le long terme, et engendre non seulement
de la fatigue, mais aussi une plus grande tendance au stress, à la réactivité
face aux événements négatifs, et donc à l'agressivité, ainsi qu'à la
dépression.
l'exercice
physique : Cela est plus connu, l'exercice physique permet
d'évacuer le stress en plus de tous les autres bienfaits sur la santé
qu'il génère, et il freine le vieillissement. Le mouvement agit sur
l'état de notre corps mais aussi sur la production de certaines hormones,
sur la détoxination, sur la qualité du transit intestinal, etc. Ces
éléments, une fois encore peuvent nous influencer à aller vers le rapport
de force ou à nous en éloigner.
l'occlusion dentaire :
cela est nettement moins connu, mais une mauvaise occlusion dentaire
(et cela peut être provoqué par un tout petit déséquilibre dans la forme
ou le placement des dents) est une énorme cause de stress. La force
des mâchoires est énorme, et lorsque l'on serre les dents, si la force
est concentrée sur très peu de surface de contact entre les dents, cela
impacte tout le fonctionnement du corps en l'affaiblissant principalement.
Rééquilibrer l'occlusion, non seulement fait disparaître la fatigue,
mais également opère un énorme lâcher prise, puisque on arrête en quelques
sorte de "serrer les dents" jour et nuit. Et, serrer les dents correspond
à être en permanence sur le qui-vive, donc baigner dans un état mental
de survie.
Les traitement dentaires
se cumulant chez de nombreuses personnes avec l'âge ; ils ont pour
conséquences dans de nombreux cas de détériorer l'occlusion dentaire.
Car tout simplement, les dentistes qui traitent des caries, vont forer
dans la dent et ensuite poser un amalgame dentaire sur la partie détruite
de la dent, en recomposant le volume de la dent, mais rarement de manière
similaire à ce qu'elle était auparavant. Et instantanément, l'occlusion
dentaire peut ainsi être bouleversée. L'utilisation des petits papiers
carbone pour vérifier l'occlusion dentaire une fois le traitement terminé,
sont loin d'être une manière parfaite d'éliminer un déséquilibre dans
les contacts entre les dents des deux mâchoires. Et cela d'autant plus
que ce petit exercice est effectué dans une position qui n'est pas une
position habituelle de notre tête et de notre corps. L'occlusion des
dents est différente dans chacune des positions de notre tête et de
notre corps. Que le corps soit debout, assis, couché, sur le dos, le
côté, ou le ventre ; il va pour chaque orientation, positionner
les mâchoires différemment. Or le petit papier carbone ne teste l'occlusion
que dans une position semi couchée qui exclut toutes les autres. De
plus, notre maintien, nos habitudes, et toutes sortes d'autres facteurs
dans la vie vont permettre de faire évoluer cette occlusion dans le
temps. Donc, à nouveau, c'est quand l'on prend de l'âge que ces aspects
se manifestent. Ainsi l'état de notre occlusion dentaire peut non seulement
influencer notre état de stress, de fatigue, mais plus loin aussi, notre
santé, et notre humeur.
Le sourire est un aspect peu connu qui influence notre état d'esprit.
Il est nettement plus difficile de penser négativement lorsque l'on
sourit, même lorsqu'il s'agit d'un sourire forcé. Le fait même de sourire,
bien que cela contracte les muscles du visage, provoque un effet de
détente. Il y a décrispation, on desserre les dents. Et le sourire provoque
la libération : d'endorphines (l'hormone du plaisir), de dopamine
(l'hormone de la motivation et de sensation de plaisir), de sérotonine :
(l'hormone empêchant la dépression). A l'inverse il va inhiber la production
de cortisol (l'hormone du stress). Le sourire stimule également le système
immunitaire et réduit la tension artérielle en situation de stress.
En d'autres termes, sourire rend plus positif, même lorsque nous n'avons
pas de raisons pour sourire.
De plus, le sourire, s'il n'est pas hypocrite, est également contagieux
et peut rassurer les personnes que nous côtoyons. Et cela peut donc
aider à des relations plus agréables, et à rendre plus conciliant nos
"adversaires" (cf. l’article de Sophie Guittat : « Les
10 vertus thérapeutiques du sourire »,(2021) [voir Ref 36 : https://www.mieux-vivre-autrement.com/les-10-vertus-therapeutiques-du-sourire.html].
Et comme toutes ces conditions sont variables dans le temps, cela peut amener à vivre des périodes où nous ne cesserons de ronger notre frein, en tombant rapidement dans les pièges de l'agressivité et de l'impuissance.
Et en dehors des situations de vie trépidantes ou menaçantes, si notre survie est assurée, tant matériellement que psychiquement, nous pourrons agir dans l’apaisement, et cela nous donnera accès à manifester plus facilement de l’altruisme, de l'indulgence et de l’empathie envers autrui.
Nous avons vu que notre facilité ou non à entrer dans les rapports de force était fonction, pour chacun, à la fois de notre passé, et de notre situation dans le présent. Elle est également fonction de notre niveau de conscience.
Il est à remarquer que, en Occident, et même partout dans le monde, si la longévité a très fortement augmenté ces dernières décennies, grâce à un système de santé technologiquement plus performant ; la qualité de nos pensées et émotions s'est plutôt en général dégradée. Car nous sommes devenus capables, par les connaissances rationnelles et la technologie, de soigner nos corps comme on répare une voiture chez le garagiste, mais nous n'avons absolument pas soigné nos esprits et nos âmes et n'avons pas évolué d'un iota dans notre niveau de conscience.
Or, c'est notre niveau de conscience, la capacité d'observer et gérer nos émotions et nos pensées, et de mener nos relations ; qui va - entre autres - nous permettre d'être conscient que nous sommes au point d'entrer dans des jeux de pouvoir et d'être capable de choisir de ne pas y entrer et de s'en éloigner.
Tous ces éléments (et j'en ai probablement omis bien d'autres) permettent de comprendre l'aspect multi-facettes d'une tendance nocive quasi généralisée, qui concerne chaque individu, mais que l'on retrouve en filigrane dans tout ce qui est collectif comme les communautés, les institutions, les autorités, les entreprises, associations etc. On les retrouve clairement dans les tendances politiques qui favorisent :
- soit l'individualisme, les aspects sécuritaires, l'exclusion (racisme et nationalisme) l'économie de croissance et de profit ;
- soit la solidarité, l'éducation et la prévention, une économie plus orientée vers le partage, l'équité, l'inclusion.
Et cela peut paraître beaucoup de choses à apprendre à maîtriser pour choisir d'aller vers les aspects positifs et constructifs de la vie – donc loin des rapports de force. Cependant, tous ces facteurs jouent entre eux et se stimulent réciproquement. En travaillant sur l'un on améliore certains autres. En travaillant sur plusieurs, on améliore tous les autres. Pas forcément immédiatement, mais cela fonctionne comme une boule de nœuds. Desserrer un premier lien aide à desserrer les autres, dénouer un premier nœud, aide à dénouer les autres. Quand quelques nœuds sont dénoués, cela devient un jeu d'enfant de récupérer la ficelle intacte. Et le faire avec d'autres motive davantage et accélère le processus.
Il me paraît inconcevable de parvenir à devenir altruiste et plein d’empathie, de pratiquer la solidarité et la coopération, d’accéder à l’intelligence collective, de pratiquer la non-violence, et de se comporter comme tel de manière fiable et permanente, tant que nous ignorons notre tendance intrinsèque à retomber dans nos travers de rapports de force, d’égoïsme, de peur, de colère, qui fonctionnent de manière réflexe, conditionnée, apprise, ou encore en conséquence de blessures traumatiques. C’est un leurre de le croire.
Cela équivaudrait à croire qu'un alcoolique ou héroïnomane serait capable d'abandonner son addiction par simple choix et sans même avoir reconnu qu'il était dépendant.
Et c’est pourtant ce que proposent la plupart des religions (celles qui sont les plus pratiquées dans le monde - excepté peut-être certaines pratiques bouddhistes).
Les religions ainsi que la plupart des tendances philosophiques et spirituelles nous proposent de pratiquer l’altruisme et l’empathie, bien que cela soit exprimé en d’autres termes : « aimez-vous les un les autres » chez les chrétiens, « compassion » chez les bouddhistes, « non-violence » avec Gandhi et Luther King et dans la religion Jaïne, « Faites l’amour pas la guerre » chez les hippies, ….. Tous et toutes l’ont décliné. Et cela aide bon nombre de croyants à donner en effet le meilleur d'eux-mêmes. Mais, d'une certaine manière, le message est incomplet, le mode d'emploi manquant.
Car les religions ne nous parlent presque jamais des raisons qui nous font retomber dans nos travers. Elles se contentent de les interdire en les condamnant, mais sans donner les clés qui vont permettre de s'en éloigner, et ainsi de cesser de faire appel à la culpabilisation pour parvenir à accéder à la responsabilisation par la conscience.
Et il n’est dès lors pas étonnant de rencontrer parmi les gens très religieux (représentants, ou simples pratiquants), des personnes qui prônent l’amour du prochain, et se comportent parfois ou souvent, comme des dictateurs, ou de manière perverse envers les gens qui les entourent.
D’une certaine manière, les religions ne nous ont jamais prémunis de la violence et des injustices. Les guerres religieuses jalonnent l'histoire. La maltraitance des enfants et des vieillards dans les institutions religieuses ne sont pas forcément plus rares qu'ailleurs. La religion chrétienne, en particulier, a été imposée par la force sur presque tout le continent d’Amérique du Sud, ainsi que dans la plupart des colonies en Afrique. La religion permettait l’esclavage, les croisades. Le clergé s’enrichissait sur le dos des croyants. Et même si beaucoup de choses se sont améliorées, on rencontre encore aujourd’hui régulièrement des abus dans les milieux religieux. Et la domination masculine y est encore plus présente que dans la société puisque la femme est totalement écartée de tous les niveaux de pouvoir de la plupart des hiérarchies religieuses. Je me limite à citer quelques propos sur la religion chrétienne car c’est celle dans laquelle j’ai été éduquée et que je connais trop peu les pratiques dans les autres religions.
Je ne suis pas en train de dire pour autant que les religions seraient à l’origine de tous les maux, loin de là. Car nombres de fidèles, en suivant les préceptes religieux sont bel et bien plus altruistes que la moyenne. Mais le modèle religieux, qui impose ses normes, ses dogmes, ses rites, dans un système où persiste le rapport de force, avec une hiérarchie stricte, une domination masculine quasi universelle, ne parviendra jamais à permettre, à grande échelle, de pratiquer véritablement l’amour du prochain tel qu’il le prône, du fait même que la majorité de ceux qui le représentent n’ont pas effectué le travail d’introspection sur leur part d’ombre, et persistent à prôner l’Amour avec un grand « A » sans tenir compte du fait que la haine et la violence ne cessent de revenir les titiller par la porte arrière, et sans en comprendre la raison. Ils ne peuvent donc enseigner ou transmettre ce qu'eux même n'ont pas réussi à intégrer, et les prêches tout positifs qu'ils soient, ne peuvent dès lors que rester en partie lettre morte, puisque le mode d'emploi adéquat n'y a pas sa place. Et je tiens à ajouter qu'il ne s'agit pas de généraliser cette description à tous les représentants religieux.
Et actuellement, adopter les attitudes bienveillantes, l'altruisme, la compassion, l'empathie, semble être plus inaccessible que jamais alors que cela fait des milliers d’années que ces thèmes nous sont prêchés d’une manière ou d’une autre.
Non seulement, ce message ne parvient pas à se généraliser au niveau de la pratique, mais actuellement depuis une quarantaine d’années, les religions sont en perte de vitesse dans les pays occidentaux, principalement en Europe de l’Ouest. Et elles ont été remplacées par de nouvelles tendances - les principaux marqueurs des sociétés actuelles - très loin d’être spirituelles, mais qui font actuellement office de religion pour beaucoup, et sapent toutes les valeurs prônées par le passé par les religions.
L'apparition récente du smartphone, combinée à celle des réseaux sociaux ne sont pas non plus étrangères aux influences négatives sur les mentalités. Cette combinaison fait, pour ainsi dire, office de prothèse pour nos cerveaux conditionnés à ces marqueurs. Et c’est une prothèse envahissante. Ce que nous sommes vraiment, n’a rien à voir avec ces leurres qui trompent nos esprits.
Mais le réveil n’est pas loin, et si le chemin ne passera probablement pas par le retour à nos dogmes religieux ; les valeurs prônées par les religions et certaines théories psychologiques pourraient bien reprendre de la force. Mais il ne s’agira plus de suivre des rites, dogmes et croyances. Il est probable que chacun qui portera le changement pourra accéder à une nouvelle grille de valeurs et de compréhension par nécessité, par l’expérience, et parce que finalement nous n’avons plus le choix. Mais aussi, parce que, lorsque un nombre suffisamment important d’individus l’auront intériorisé, cela commencera à couler de source pour tout le monde.
En d'autres mots : si les religions et autres tendances philosophiques et spirituelles, ne parviennent pas à nous transformer, c’est probablement parce qu’elles nous proposent de les suivre et d’adopter des comportements qui nous sont proposés de l’extérieur, sans avoir pris conscience des raisons internes qui font obstacle à leur mise en application. Tant que nous suivons des préceptes, nous agirons correctement à certains moments, et ce seront des comportements appris, conditionnés, voire imposés, et cela nous demandera des efforts, cela restera en grande partie superficiel. Et dès qu’un événement déstabilisant ou frustrant nous touchera, nous reviendrons à des comportements plus automatiques, plus impulsifs. Car tant que nous ne nous connaîtrons pas nous-mêmes, nous continuerons à faire fi de notre part d’ombre, qui ne cessera de se rappeler à nous malgré tous nos efforts.
Et s’il est judicieux d’éclairer le chemin pour sortir de l’obscurité, je pense qu’il est nécessaire de comprendre l’obscurité pour saisir la nécessité de choisir la lumière. Sinon, la lumière n’aura qu’un effet de mirage, et nous suivrons la source de luminosité, sans savoir le chemin que nous parcourons. Or le chemin est plus important que le but. Et connaître notre part d’ombre ne fait pas partie du chemin religieux. Il est probable que le bouddhisme soit la religion ou philosophie qui soit la plus proche de reconnaître les pièges dont il nous faut sortir ou guérir.
Si vivre selon les valeurs positives que sont l’empathie et l’altruisme, et tout ce qui tourne autour, fait partie du chemin, il nous faudra éclairer aussi toutes nos croyances, nos conditionnements, peurs, impulsions, émotions négatives, qui nous éloignent systématiquement et de manière impulsive des attitudes empathiques pour nous faire retourner au rapport de force.
Sinon nous allons tenter de lutter contre nous-même en essayant de masquer notre part d’ombre. Alors que c’est en la regardant bien en face, et en la laissant s’apaiser comme de la vase au fond de l’eau (effet de la méditation entre autres), qu’elle va nous permettre de retrouver la lucidité de choix plus vertueux.
Regarder notre part d'ombre ne consiste donc surtout pas à lutter contre elle, mais bien à l'accepter et nous donner les moyens de l'apaiser.
Le refus de la négativité ne l'élimine pas et consiste à fuir nos responsabilités.
Beaucoup de personnes qui cheminent psychologiquement, mais surtout spirituellement, ont tendance à décoller les pieds de la réalité. Elles se sentent inspirées par les enseignements de maîtres, de philosophies ou de religions, mais n'ancrent pas leurs apprentissages dans leur expérience du quotidien et dans le contexte qui l'accompagne. Leur évolution est dès lors plus intellectuelle et sentimentale que concrète et tournée vers le monde. Et cela maintient dans des comportements égoïstes qui rendent indifférents à la réalité. C'est aussi une des conséquences de l'incapacité à rejoindre notre part d'ombre et aussi de notre tendance à suivre, plutôt qu'à vivre par l'expérience. Voici trois dérives assez courantes en ce sens.
J'aimerais commencer par mentionner le cas de personnes, assez nombreuses, qui effectuent un cheminement spirituel et qui, dans ce cadre, refusent net de suivre l'actualité afin de ne pas se nourrir de toutes les énergies négatives que cela véhicule. Cela me paraît assez sensé en effet de s'éloigner de tout ce qui porte de la négativité (violence, nouvelles déprimantes, etc.) afin de nous aider à fonctionner plus sainement.
Car il est vrai que s'abreuver au quotidien du détail de toutes les horreurs qui nous sont servies dans les mass médias n'est pas constructif. Car non seulement il est impossible de les connaître toutes, mais en être informé ne nous aide pas à les éviter, nous pompe temps et énergie que nous ne pouvons consacrer à autre chose. Et c'est aussi terriblement déprimant.
Cependant il n'y a pas que les journaux (parlés, télévisés ou papier) pour s'informer. A l'heure du net, nous avons le choix des sources et le choix des sujets. Lire les titres des dépêches permet d'en faire le tri.
Et je pense qu'il est possible de choisir de nouvelles manières de nous informer et qu'il est malgré tout essentiel de connaître l'état du monde, de connaître les grandes lignes de son fonctionnement et de ses dysfonctionnements ; ce qui est différent de se nourrir de toutes les nouvelles au quotidien.
Car en restant dans l'ignorance de ce qui se passe dans notre société et au-delà de nos frontières, nous sommes amenés à vivre et à agir dans une société dont nous ne connaissons plus la réalité, et nous ne sommes plus en adéquation avec elle. La plupart des personnes qui s'éloignent de l'actualité dans le cadre d'un cheminement spirituel, sont en général financièrement privilégiées, et ignorent la nocivité de leurs privilèges sur la société. Nombreuses sont celles qui ignorent quasi tout du réchauffement climatique et elles poursuivent leurs activités très productives en CO2, et ainsi de suite. Et d'une certaine manière, leur ignorance de l'actualité les pousse à vivre de manière relativement irresponsable par rapport aux faits de l'actualité. La spiritualité qui ne s'enracine pas dans la réalité n'est alors qu'un mirage.
Car non seulement se couper totalement de l'actualité, nous fait décoller de la réalité : mais c'est aussi un bon moyen de se dédouaner de nos responsabilités. Car il est, à mon sens, indispensable de savoir dans quelle direction va le monde. Et malgré le fracas des mauvaises nouvelles au quotidien, commencent à émerger des nouvelles plus souriantes, signes d'un mutation profonde et silencieuse qui s'opère actuellement de manière moins visible, mais que le paysage médiatique commence pourtant à relayer. Je pense que si l'on veut agir sur le monde, il faut le faire, un tant soit peu, en connaissance de cause. Ceux qui refusent totalement l'actualité, ne font pas partie de ceux qui vont aider à éviter le gouffre qui nous menace.
Un autre aspect de certaines tendances spirituelles, moins liées aux religions (plus vers le new age, ou certaines interprétations de la loi de l’attraction), consiste à investir dans l’illusion de notre toute puissance. L’idée serait qu’en nous libérant de notre part d’ombre, nous aurions accès à plus de liberté de faire et devenir ce que l’on veut « no matter what ». Un peu comme si tous nos désirs pouvaient se réaliser comme dans un conte de fée, sans que cela ne puisse nuire autour de nous. C'est à nouveau, en partie vrai. Mais selon certains - dont une part de ceux qui enseignent ces savoirs spirituels - cela implique bien souvent, une liberté infinie.
J'ai souvenir avoir vu un documentaire dans ce registre, où il était expliqué que la réalité se trouve dans notre tête, et selon la manière dont nous gérons nos pensées, c'est à dire nos croyances, mais aussi et surtout nos visualisations ; la réalité extérieure va s'aligner à notre réalité intérieure. Cela est en grande partie vrai. Mais on nous expliquait que la réalité extérieure pouvait être comparée à l'écran de cinéma sur lequel était projeté le résultat de notre réalité intérieure. Et il est donc impossible de changer la réalité extérieure car cela consiste à vouloir tenter de changer l'image projetée sur l'écran. Et dans ce contexte, selon ces explications, non seulement nous vivons tous des réalités différentes, mais la réalité extérieure et la réalité des autres finalement importe assez peu. Elle ne serait que le guide pour nous apprendre à gérer notre réalité intérieure. Or ce n'est pas aussi simple que cela. Nous ne vivons pas seul sur la planète et nous formons partie d'un tout. Et nous avons aussi un pouvoir concret sur la réalité extérieure, par nos comportements. Les personnes qui vivent de grands succès, de grands bonheurs, font probablement fonctionner parfaitement la loi de l'attraction. Mais s'ils le font en tout égoïsme, ils auront malgré tout un effet très néfaste sur tout ce qui les entoure.
La véritable évolution spirituelle implique que nous devenions conscients que nous faisons partie d'un tout, et que toutes nos actions interfèrent bel et bien sur la réalité de ce tout, sur la réalité de ce qui nous entoure, et donc sur la vie des autres, humains ou non. Certains prêcheurs, dans le cadre de la loi de l'attraction, parlent d’abondance, mais ils traduisent souvent cette abondance en centaines de milliers de dollars.
Je pense que dans ce cas, on quitte le plancher des vaches. Évoluer spirituellement implique d’évoluer psychologiquement. Et lorsque l’on évolue psychologiquement, inéluctablement, on atteint un stade où ce qui nous importe va au-delà de notre personne et concerne tous. Il devient alors évident que, prendre une part du gâteau importante, consiste à spolier une part de celles des autres, car tout simplement, nous vivons sur une planète limitée.
Or, dans les milieux de l'évolution personnelle il existe une ambiguïté persistante parmi ceux qui travaillent sur eux-mêmes, et plus encore ceux qui proposent de les y aider, lorsqu'ils ne tiennent pas compte de ces réalités. Et ce déni de réalité fonctionne d'autant mieux que ce sont en général les mêmes qui prennent de la distance par rapport à l'actualité, et ne se sentent dès lors plus trop concernés par les problèmes du monde.
Trop souvent aussi, quand on regarde du côté spirituel, on est confronté à des ambiances, des attitudes, des influences qui se veulent positives, pleines d’amour, que certains qualifieront de bisounours, mais qui dénient totalement la présence des émotions négatives ; qui pourtant bien souvent nous envahissent.
Lorsque la vie spirituelle est dictée par le mental : philosophie, idéologie, rites et croyances ; on ne peut rejoindre le cœur et on reste dans des actes guidés par nos raisonnements. Pour rejoindre le cœur, il est nécessaire de passer par le corps ; soit la respiration, soit "les tripes" via nos émotions. Et c'est pour cela que beaucoup de démarches spirituelles dérapent vers ce que les rationnels appellent "bisounours". Quand le chemin spirituel est guidé par la raison uniquement, on prend en effet la direction des "bons sentiments", mais pas vraiment celle du cœur, car cela n'est pas enraciné dans l'expérience, qui passe inéluctablement par le corps. On prend alors de la hauteur sans plus être ancré dans la réalité et on est alors empêché de prendre la voie de la sagesse et de la conscience.
Quel que soit le chemin psychologique et spirituel que nous effectuons ; si nous ne nous préoccupons pas en parallèle de l'aspect matériel, que j'aurais tendance à résumer par notre empreinte écologique, mais cela va bien plus loin que cela ; nous continuons à nous fourvoyer.
Avancer spirituellement et psychologiquement ne suffit pas. Il est nécessaire de faire correspondre cela aussi à notre vie matérielle, par rapport à notre corps, notre environnement, notre entourage, l'humanité tout entière, et simplement la vie.
Et les crises qui nous atteignent tout comme celles qui se préparent, nous font non seulement avancer dans nos têtes, mais elles nous confrontent de la manière la plus évidente qui soit, afin que nous agissions aussi au niveau de notre vie matérielle.
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE : POSER LE PROBLÈME – QUE SE CACHE-T-IL DERRIÈRE LES MOTS DE L'ARGENT ET DU PROFIT
B) RICHESSE ET PAUVRETÉ FONCTIONNENT PAR VASES COMMUNICANTS DE MANIÈRE SYSTÉMIQUE
C) L'ARGENT - LES RÔLES INDIRECTS ET DÉTOURNÉS QUI LUI SONT ATTRIBUÉS
1. Moyen de subsistance, et bien au-delà
2. La reconnaissance et son exploitation commerciale
3. L'argent n’est pas neutre – pouvoir et autres dérives
D) LE CONCEPT DE PROFIT ET LES VALEURS QUE CELA SOUS-TEND
1. Profit équitable ou profit abusif
2. L'indécence des dividendes - quelques données chiffrées
E) LES CONSÉQUENCES DU PROFIT ET DES RÔLES INDIRECTS DE L'ARGENT
1. Les conséquences matérielles de l'appât du gain
a - les dérives dans l'industrie : quand la fin justifie tous les moyens
b - Répartition inéquitable de l'argent - Les écarts de richesses
2. la classe la plus riche, de loin la plus destructrice
F) LES CONSÉQUENCES DE L’APPÂT DU GAIN SUR LES MENTALITÉS
2. L’argent corrompt et pervertit
3. La course pour grimper vers plus de richesses
4. La complaisance des consommateurs
G) LES CROYANCES IMPLICITES CONCERNANT L'ARGENT
1. L'argent doit être une ressource limitée
2. Il faut travailler pour gagner sa vie
3. Les gens riches sont plus heureux
4. La richesse se mérite, donc implicitement la pauvreté aussi
5. Il faut travailler dur pour bien gagner sa vie
7. L'augmentation du coût de la vie, l'inflation, la dévaluation de la monnaie
8. Être riche ne nuit à personne
9. En économie, ce qui est légal est moral
10. L'économie c'est une science, complexe - il faut se fier aux experts
11. Ce sont les politiques qui détiennent le pouvoir
12. La croissance est bonne pour l'économie
a - Effet logarithmique de la croissance
b - Empreinte écologique et jour du dépassement
H) LES PRINCIPAUX VÉHICULES DE LA CULTURE DU PROFIT
2. Les médias de l’information
4. Les médias du divertissement et en particulier, la télévision
B) LES ALTERNATIVES QUI RESTENT A LA MARGE
1. Nous ne sommes pas encore prêts
2. Les solutions font encore partie du problème
C) ABANDONNER NOS CROYANCES SUR LA CROISSANCE, ET BOULEVERSER LA LOGIQUE DE L'EMPLOI
D) DÉCOUPLER TRAVAIL ET ARGENT - L'ALLOCATION UNIVERSELLE
1. Moins de travail à pourvoir
2. Créer la motivation à travailler
4. Financement de l'allocation universelle
5. L'allocation universelle donnerait du pouvoir à ceux qui actuellement n'y ont aucunement accès
E) DÉCOUPLER L'ARGENT DE LA RECHERCHE DE PROFIT
1. Créer une économie qui n'est plus régie par l'argent
- Le rôle des initiatives citoyennes
2. Une seule initiative et l'effet boule de neige
3. Construction de la nouvelle tour
4. Quelques exemples de changements concrets à venir dans la société
a - La démocratie participative
e - Les entreprises démocratiques se multiplieront, voire se généraliseront
F) DIMINUTION DU RÔLE DE L'ARGENT
2. Le vrai rôle que devrait avoir l'argent
a - Réduire l'utilisation et le rôle de l'argent
b - Apprendre à échanger sans compter
c - La diminution de l'importance de l'argent dans nos vies
TROISIÈME PARTIE : LE CONTEXTE DU CHANGEMENT
B) AMENER LE VIRAGE POLITIQUE VIA LES MOUVEMENTS CITOYENS
C) BALANCE A PLATEAU : ALLER VERS L'ALTERNATIVE
D) NOS PETITS PAS INDIVIDUELS SONT CAPABLES DE GÉNÉRER DE GRANDES MARRÉES CITOYENNES
E) PROFILS DE CITOYENS : LES CONDITIONS POUR CHANGER
QUATRIÈME PARTIE : LE CHANGEMENT DU NIVEAU DE CONSCIENCE
1. Qui est en premier concerné
2. De quel changement individuel parle-t-on : tout d’abord, dans le concret
a - La responsabilité d’agir même si on est seul à le faire
b - Et si la notion de goutte d'eau dans l'océan s'avérait totalement fausse ?
c - Cesser de leur donner du pouvoir
d - Liberté - autonomie - solidarité
b - Conscience et technologies
c - Conscience et solutions nouvelles
d - Dénouer les nœuds qui sont dans nos têtes
e - Changer la couleur de nos lunettes : changer notre mode de pensée
f - Bousculer l'édifice de nos croyances
g - Saut d'évolution de l'humanité
4. Dépasser les freins au changement :
a - Sous hypnose : nos doutes, notre passivité, notre conformisme, notre lâcheté
c - La difficulté d'aller à contre courant – la soumission à l’autorité de Milgram
d - Mettre des mots sur ce qui est implicite afin d’en éviter les incohérences
e - Quitter notre mentalité va nous faire peur
f - Le choix du pessimisme sous prétexte de réalisme
A) QUAND NOS SOLUTIONS MAINTIENNENT LE PROBLÈME TOUT EN LE RENDANT MOINS VISIBLE
B) PRIVILÉGIER LES RAISONS DU CŒUR AU RAISONNEMENT CARTÉSIEN
4. Notre recours à la rationalité nous mène souvent en bateau : une atèle sur une jambe de bois
5. Une solution qui ne porte pas - toute rationnelle qu'elle puisse être - n'est pas une solution
8. Notre incapacité à gérer correctement nos découvertes et inventions scientifiques
9. De nouvelles références pour guider nos choix
a - En quoi consiste le rapport de force ?
b - Lâcher le rapport de force
c - Nous fonctionnons dans le rapport de force comme nous respirons
d - Les enjeux du rapport de force ou de son absence
e - La violence n'est jamais loin du rapport de force, la non-violence non plus
f - Comment les rapports de force imprègnent toutes nos conceptions
i La mentalité basée sur le rapport de force
ii Notre incapacité à envisager les conflits en dehors du rapport de force
iii Une société de dominants et de dominés : le rapport de force est partout
vi rapport de force et confiance en soi
vii rapport de force et libre arbitre
g - Comment les rapports de force définissent notre vie sociale et nos dépenses
ii Les sphères d’influence sociales, culturelles et commerciales
iii Rapport de force dans le cadre professionnel
iv Rapports de force et monde virtuel – école de narcissisme
vi Rapports de force, consommation, et recherche de profit sont foncièrement et intrinsèquement liés
- les comportements de compétition
- les comportements d'exigence
- les comportements de défense de nos privilèges
vii quitter le rapport de force mène à se désintéresser des richesses et de la consommation
h - Rapport de force à l'échelle collective
3. Connaissance de soi : notre part d'ombre
b - Rapport de force versus empathie - les deux facettes de l'être humain d'aujourd'hui
i Ambivalence des comportements
- l'attitude face aux inconnus
- l'attitude face à l'entourage
- Un interrupteur dans la tête et l'apprentissage de stratégies pour y remédier
iv découvrir les effets de l'interrupteur
v apprendre à gérer l'interrupteur
vi la gestion de l'interrupteur sur la durée
vii Accepter notre part d'ombre c'est accepter celle des autres
c - Le capitalisme exploite notre part d'ombre
d - La part d'ombre et le rôle des citoyens en transition
e - La part d'ombre et le rôle des crises
f - Facteurs favorisant ou non la propension à utiliser le rapport de force
h - Evolution personnelle et déni de réalité
i Fuir totalement l'actualité nous fait perdre contact avec la réalité
ii Quand utiliser la loi de l'attraction devient magique
iii Évoluer dans un monde de bisounours
4. Quitter le rapport de force - accueillir notre part d'ombre via un réel travail psychologique
a - L'étape incontournable : commencer par reconnaître notre part d’ombre
b - Part d’ombre et rapport de force
d - Les attitudes mentales à privilégier
iii Faire évoluer les demandes et propositions en traversant les échecs, en apprenant de nos erreurs
e - Se mettre dans la bonne disposition d'esprit
iv Exploiter l’émotion sans agir sous son emprise
v Une forme de connaissance de soi
vii La présence de doutes dans la confiance
viii Le respect et la bienveillance absolue
f - Quand le rapport de force s’éloigne, l’empathie et la solidarité peuvent apparaître
i - Notre part d'ombre est notre alliée
j - La différence entre la compréhension et la conscience
k - Pour prendre de la perspective
SIXIÈME PARTIE : LES FACTEURS D'INFLUENCE DU CHANGEMENT
2. Conscientiser, chercher à influencer : c'est se tromper
3. La réelle influence s'opère loin des discours
4. Notre rôle de colibri et son effet boule de neige
5. L’influence des médias de l’information
7. L’éducation et l’enseignement – y compris le rôle qu’y joue le web
9. Catalyseurs d’un autre genre
d - La contagion de l'altruisme
e - Les champs morphiques (ou morphogénétiques)
f - La transmission de toutes nos pensées et émotions
VERS UNE UTOPIE NON DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ
- Un dernier petit coup de pouce
ANNEXE Un détour par la théorie polyvagale
ICI COMMENCE LE DEUXIÈME VOLET DE CE LIVRE