Quand cesse la culture du profit

 

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f - Quand le rapport de force s’éloigne, l’empathie et la solidarité peuvent apparaître

 

Nous éloigner des attitudes qui impliquent les rapports de force va nous aider à appréhender la réalité différemment, et à utiliser plus souvent et plus consciemment nos capacités à l’empathie quand nous serons confrontés à des difficultés, tout en devenant capable d’aborder une situation par le biais de différents points de vue.

La conception que nous avons de la réalité est différente pour chacun, et est fonction des influences de notre environnement : notre éducation, notre milieu, notre culture, notre situation géographique, nos conditions de vie, etc. Et tout cela peut faire apparaître la réalité sous des tons totalement opposés selon la couleur des lunettes que nous portons. Que l'on soit politiquement de gauche ou de droite, à tendance violente ou pacifiste, écologiste, capitaliste, anarchiste ; nous avons en quelque sorte tous raison. Quand nous ne sommes pas d'accord avec l'opinion de quelqu'un, ce n'est, le plus souvent, pas tant parce qu'il a tort que parce que nous regardons la réalité, comme l'intérieur d'une maison, par des fenêtres différentes, et selon que la fenêtre donne sur le salon, la chambre, le grenier ou le corridor, nos descriptions de la réalité peuvent être totalement opposées l'une de l'autre.

Et dans ce contexte, quand une difficulté survient, et qu'il faut s'accorder - à partir de nos raisonnements opposés - pour la dépasser ; nous l'avons vu, traditionnellement, nous ne sommes capables de concevoir que deux voies qui s'offrent à nous. Ou plutôt, deux tendances : face à l'opinion de notre adversaire que nous considérons comme menaçante, la première possibilité consiste à tenter de l'empêcher de la faire valoir et/ou d'imposer la nôtre. Et dans ce cas, les moyens que nous allons utiliser - en fonction de notre statut par rapport à lui - vont être la force, la violence, la coercition, la manipulation, le mensonge. Et, dans l'alternative, si nous ne sommes pas en mesure d'utiliser de tels moyens ou s'ils ne portent pas d'effet, il ne nous restera plus que le choix de fuir la situation, de nous y soumettre ou d'accepter une forme de statu quo, voire de conflit durable.

L'alternative consiste à devenir capable de changer nos lunettes, de décaler notre regard d'une ou plusieurs fenêtres, de remettre en question notre raisonnement. Cela n'implique pas pour autant de renier ou d'abandonner notre position, mais permet de la mettre en doute et de nous ouvrir à d'autres raisonnements possibles. Alors seulement, nous pourrons choisir d'approcher l'autre différemment, avec empathie cette fois. Nous pourrons apprendre à ne plus baser nos comportements, pensées et opinions sur nos peurs et nos colères, même quand celles-ci restent bien présentes. Il sera alors nécessaire de les accepter et d'accepter aussi de les traverser. Et cela nous induira à comprendre le raisonnement de l'autre, sans y adhérer pour autant, mais sans plus ni le juger ni vouloir l'empêcher de fonctionner ainsi.

Si nous parvenons à adopter ce genre d'attitude mentale, intellectuelle, et émotionnelle, même dans des situations de crise importante, même s’il existe un rapport de force qui n’est pas en notre faveur ; nous entrons alors dans les registres du cœur, de l'empathie, de la non-violence. L’autre n’est plus considéré comme adversaire ou comme rival ou comme menaçant. Et nous devenons capable d'interpréter ses comportements et opinions non plus selon notre grille de lecture habituelle, mais en fonction de la sienne. Cela ne va sans doute pas nous amener à y adhérer, mais cela peut permettre de le comprendre et de ne plus nous sentir menacé, indigné, trahi ou autre, et aussi d'arrêter de juger la situation de manière erronée.

L'intention derrière cette attitude est nettement plus altruiste parce qu'elle prend en considération l'intérêt de l'autre au même niveau que le nôtre, voire en priorité sur le nôtre. En laissant nos peurs, nos colères, notre orgueil au placard, nous devenons capable de rejoindre l'autre. C'est plus simple avec les gens qu'on aime, mais parfois difficile tout de même. C'est nettement plus compliqué, avec les gens qui nous indiffèrent, les inconnus, et surtout avec ceux pour qui nous avons accumulé beaucoup de ressentiment.

Cette voie-là est la seule et unique qui rende capable d'aller vers des solutions constructives satisfaisantes et durables. Elle peut prendre plus de temps et elle peut coûter très cher en efforts, en énergie, voire en souffrances, dans un premier temps, mais pas forcément. Et elle implique parfois aussi qu'il faille être prêt à perdre beaucoup avant de parvenir à sortir de l'impasse. Cette approche implique une grande maîtrise des pensées et des émotions, une grande capacité à accepter ce qui est, une capacité à l'ouverture, à la bienveillance pour tous, et une solide confiance en soi.

Mais c'est la seule qui mène vers des solutions justes et durables et qui finit par faire tomber les confrontations en créant de véritables liens.

Et en évoluant, nos propres attitudes pourraient bien aider nos interlocuteurs à fonctionner dans le même registre que nous, même si cela n’est jamais garanti.

Ainsi, plus il y aura de personnes qui pratiqueront ces modes de fonctionnement, et parviendront à les pratiquer de plus en plus et de mieux en mieux ; plus cela entraînera d’autres à les rejoindre. Cela veut donc dire qu’à un certain niveau d’évolution dans les groupes de population, les nouvelles attitudes seront nettement plus facile à intégrer et à vivre. Car lorsque la personne, ou le groupe de personnes, ou encore la communauté, qui nous font face, fonctionnent dans le même registre que nous, non seulement, ils perdent la casquette d’adversaires pour devenir partenaires, mais la confiance peut s’installer et les solutions peuvent se diversifier et s’imposer bien plus facilement à notre esprit.

Quitter nos attitudes basées sur le rapport de force, aide également à développer la liberté individuelle tout en respectant davantage les libertés d'autrui et en augmentant les manifestations de solidarité. C'est tout le contexte de nos interactions dans la vie qui va alors se réorganiser.

Nous pouvons faire confiance à la nature humaine. Nous sommes des êtres sociaux, donc nous n'aurons jamais tendance à nous isoler si rien ne nous y force. Et lorsque nous vivons en société, si notre niveau de conscience s’élève, si nous abandonnons les rapports de force ; nous serons amenés à vouloir prendre part volontairement à ces nouveaux types de fonctionnement sociaux.

g - Aller vers le cœur

 

En réalité, il ne s'agit pas tant de s'efforcer à quitter les rapports de force qu'à tenter de fonctionner avec le cœur. Prendre conscience des rapports de force va bien sûr aider, et est même indispensable. Mais le réel chemin s'effectue en nourrissant nos pensées et nos émotions avec l'énergie du cœur.

Car tant que notre mental est influencé - sans que nous en soyons conscients - par toutes sortes de sources extérieures, et qu'il est également tributaire de nos conditionnements et addictions ; nous dérivons et ne maîtrisons pas bien les situations.

Quand résoudre un problème, quand réaliser un projet, est long et exténuant et que les obstacles ne cessent de se cumuler, il est alors clair que nous ne sommes pas dans la bonne démarche, pas dans le bon état d'esprit. Le cumul d'obstacles est un signe clair qu'il est nécessaire de décaler la perspective que nous avons de la situation qui nous préoccupe.

Si nous nous connectons à notre cœur, nous n'avons alors plus qu'à suivre le courant.

L'expérience va nous amener à comprendre mieux les failles de raisonnement qui se trouvent à la base des problèmes que nous rencontrons.

Seul le cœur peut être en mesure de nous ramener au bon sens. Or, pour comprendre cela il est impératif de sortir de la logique cartésienne, car aucun argument ne pourra nous en convaincre. C’est l’expérience qui est nécessaire pour appréhender cet aspect. Et c'est alors que l'appréhension de notre réalité, et notre manière d'y réagir, vont pouvoir évoluer.

C’est un phénomène que tout le monde peut connaître : quand on cesse de donner la priorité au mode de pensée purement rationnel (sans pour autant l'exclure), et qu’on redonne les rennes au cœur (et ce n’est pas réellement une métaphore, car au niveau biologique, il s’agit bien de cela, le cœur étant lui aussi très richement innervé) ; on accède à une autre forme d'intelligence, une autre manière de fonctionner, et c’est celle de laquelle émergeront les idées et les attitudes qui donneront les meilleurs résultats pour répondre à une situation donnée. Cette attitude mentale n'exclut pas la rationalité ; ce qui fait que les raisonnements qui en découlent ne sont pas rationnellement très distincts d'une attitude mentale qui fonctionne en roue libre. Par contre, ce qui différencie de manière évidente les initiatives dirigées par le cœur, c'est qu'elles portent, qu'elles mènent au succès, qu'elles rayonnent et essaiment, sur le long terme, sans avoir à être imposée d'une manière ou d'une autre, donc, sans faire appel au rapport de force.

C'est aussi et surtout la quantité de temps et d'énergie nécessaires pour la réalisation d'un objectif qui permet de faire la différence entre les actions guidées par le cœur ou pas. Car lorsque le cœur est aux commandes, la créativité et l'intelligence collective peuvent s'épanouir. Il n'y a plus de combat, de lutte. On ne doit se forcer à rien, car la motivation et l'énergie portent alors l'action sans effort, avec fluidité, équilibre, assurance. Et l'impact dans la réalité et sur les autres personnes est nettement plus important. Cet état d'esprit amène à rayonner, à avoir une forme de charisme et à influencer positivement, sans aucune tendance à la manipulation. Nous détenons alors un pouvoir qui n'est plus basé sur la force et sur l'opposition. C'est un pouvoir qui nous entraîne à agir avec, et pour ceux qu'autrement nous appelons nos adversaires, et qui peut les entraîner à faire pareil.

Je pense que cet état est en lien avec ce que l'on appelle "l'état de flow". Cet état qui nous mène à être passionné par ce que l'on fait, sans voir le temps passer, en étant hyper concentré, totalement efficace, super motivé, où le déroulement de l'action est à l'inverse des protocoles et règles, et bien plus guidé par l'intuition et la créativité. Et où la lucidité d'action est extrême et constante pendant toute sa durée. C'est un état qui ne fatigue pas, et où certains ressentent être guidés par plus grand que soi. Car l'on parvient à réaliser ou imaginer ce que, dans notre vie habituelle, on ne serait pas capable de faire. C'est un état duquel on sort plein de satisfaction et parfois même d'émerveillement, tant par rapport au résultat, qu'au plaisir qu'on a pris pour l'obtenir. Aucune émotion négative ne peuvent nous atteindre dans cet état d'esprit.

Pour en savoir plus sur l'état de flow, voir sur Wikipedia :

[Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_%28psychologie%29]

Une autre explication légèrement différente, plus scientifique, et à portée plus large, et qui donne de la perspective à ce qui précède, est proposée dans l'article suivant, en anglais, de Arjun Walia : « Scientists Show How Gratitude Literally Alters The Human Heart & Molecular Structure Of The Brain »

[Source: https://www.goodpeoplenews.com/home/scientistsshowgratitudechangehumanheartmolecular].

L'article est consacré au thème de la gratitude étudiée dans les universités, aux USA principalement. Et il y est mentionné le lien hiérarchique existant entre le cerveau et le cœur via les connexions neuronales. On a observé et mesuré que le stress et les émotions négatives perturbent le rythme cardiaque, ce qui à sont tour va diminuer la qualité des fonctions mentales (au niveau du cortex). Et en présence d’émotions positives, les fonctions mentales sont stimulées, ainsi que l’apaisement et le bien-être. De plus, pratiquer la cohérence cardiaque et chercher à vivre en fonction du langage du cœur permet de rayonner socialement différemment, et cela peut être mesuré. L’article mentionne que l’on peut s’attendre dès lors, si suffisamment d’individus élèvent leur niveau de cohérence, à ce que cela mène à une cohérence globale. Ce qui augmente notre responsabilité individuelle par rapport au fonctionnement de la société.

Fonctionner davantage avec le cœur est bien la source du changement. Il s'agit symboliquement de le muscler c'est-à-dire de développer les connexions internes et l'harmonie de fonctionnement entre le cœur et le cerveau. Pour mieux comprendre cet aspect, je vous suggère de visionner la vidéo suivante de Gregg Braden (en anglais) « The Science of Heart-Brain Harmony with Gregg Braden » :

[voir Ref 22 : https://www.youtube.com/watch?v=Hir6I-RfOiY], qui évoque des informations récentes et étonnantes concernant le fonctionnement neurologique du cœur en connexion avec le cerveau - le cœur étant à son tour un petit cerveau. Pour illustrer le propos il prend l’exemple étonnant d’une transplantation cardiaque, suite à laquelle il est devenu impossible d’ignorer la mémoire liée au cœur.

Travailler à développer le fonctionnement par le cœur peut se faire par la méditation, mais il existe pas mal d'autres méthodes ou techniques qui peuvent y aider. Je ne peux citer que celles que je connais et pratique. Je pense en premier à l'enseignement de Joe Dispenza voir le résumé de son livre « You are the placebo » que j’ai rédigé :

[voir Ref K : https://sechangersoi.be/4Articles/DispenzaYouaretheplacebo.htm] - même si je n'adhère pas à la totalité de son approche (dont le prix).

Il y a également la technique de la cohérence cardiaque qui, par la gestion de la respiration et des pensées amène à réguler la variation de la fréquence cardiaque, et aide ainsi à mettre en harmonie respiration, cœur et mental : voir l’article de Véronique Lachenaud sur le site Passeport Santé (2022) sur le sujet :

[voir Ref : 41 https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=la-coherence-cardiaque].

Une pratique régulière permet d’améliorer la santé sous de nombreux aspects, et de mieux gérer le stress, les pensées et émotions, et ainsi de surfer avec plus de facilité sur les événements du quotidien. De nombreuses vidéos sur le net permettent d’aider à s’exercer. La technique 3-6-5 : 3 fois par jour, 6 respirations de 5 secondes est la plus simple à pratiquer.

Voici une autre technique proposée par Gregg Braden, une forme de cohérence cardiaque plus accessible, et qui permet, malgré le discours très rationnel proposé, d’aller directement vivre l’expérience de la conscience dans le cœur. Elle est expliquée dans la vidéo suivante :

[voir Ref 23 : https://www.youtube.com/watch?v=oclqLaqS6n8], (que l'on peut mettre en relation avec la vidéo de Gregg Braden, plus théorique, sur le sujet, présentée plus haut dans le texte.

J'aimerais également citer encore une fois le programme de Ashok Gupta :

[voir Ref 24 https://www.guptaprogram.com/].

Cette méthode est destinée à aider à guérir de différents syndromes, tels le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie, ou encore le covid-long. L’intérêt de ce programme est la vaste panoplie d’informations, de techniques et de conseils qui sont proposés, qui ont un caractère universel, et qu’on ne retrouve que partiellement dans d’autres méthodes. Et je pense en particulier à plusieurs des techniques et méditations guidées qu'il propose (dont les méditations « Surrender » et « Soften & flow »). Elles sont véritablement efficaces pour revenir au cœur, pour calmer le mental, pour retrouver la sérénité. Ces techniques et méditations engendrent des effets quasi magiques, en tout cas très étonnants, et permettent de réellement quitter consciemment et durablement (parfois en plusieurs exercices séparés), des pensées et émotions très négatives récurrentes et destructrices pour vraiment aller vers le cœur. Ces techniques peuvent avoir un effet comparable aussi à l'EMDR : voir les paragraphes concernant ce sujet dans mon article « Gestion des pensées - Gestion des émotions » :

[voir Ref G : https://sechangersoi.be/4Articles/Gestionpenseesetemotionspage16.htm#EMDR],

et à l'EFT [voir Ref G : https://sechangersoi.be/4Articles/Gestionpenseesetemotionspage16.htm#EFT] ; deux techniques de psychologie énergétique nettement plus connues. L'EMDR est en général utilisé pour guérir de traumatismes psychologiques, et l'EFT fonctionne sur un spectre nettement plus large pour gérer le stress, les émotions, les pensées, mais aussi certains symptômes et douleurs.

J'aimerais aussi citer l’Ecoméditation de Dawnson Church, accessible, en anglais, sur le site :

[voir Ref 25 : https://www.youtube.com/watch?v=NWMTcpX4z2A]. Cette méditation de 22 minutes permet d’apaiser assez facilement le mental, d’entrer en cohérence cardiaque, et aussi d’amener à se centrer sur le cœur et les sentiments qui y sont liés. Cela établit un état d’esprit plus calme, plus positif, plus tourné vers l’empathie, durant les heures qui suivent la pratique, et permet de la sorte d’être moins impacté par des événements pouvant générer des émotions négatives.

Toutes ces méthodes et techniques peuvent constituer un bagage important, car plus on les utilise, meilleurs sont leurs effets. Et il en existe probablement des dizaines d’autres.

Malheureusement, souvent, des méthodes ou enseignements sont proposés avec un coût important, car ceux qui les initient ne les considèrent pas encore réellement comme du bien commun, et certains fonctionnent carrément dans un registre purement commercial : le prix de certaines de ces formations vous en dira plus long.

Par contre, l'EFT est totalement gratuit et peut s'apprendre via des vidéos sur internet, via des livres ou entre amis. Le programme de Ashok Gupta a un coût, mais il est honnête par rapport à ce qui est proposé ailleurs, il est proposé dans le cadre d’une association sans but lucratif (‘non profit organization’). L'Ecomeditation de Dawnson Church est proposée gratuitement sur le net (elle existe aussi en français, mais de manière payante), et la technique de Gregg Braden est gratuite elle aussi.

A l'inverse, les méthodes qui sont réellement hors de prix, ne peuvent que bénéficier à une élite alors que tout le monde devrait pouvoir en profiter car il s'agit de bien commun. Et il est déplorable, que le profit mène à ce point la danse dans les milieux d'évolution personnelle.

Outre certaines méditations guidées, certaines techniques, certaines connaissances psychologiques, ou en neurosciences, il est aussi possible de tout simplement travailler à nourrir des pensées positives : visionner en conscience des intentions pour le futur, se montrer généreux et bienveillant, donner le meilleur de soi-même, être reconnaissant (faire des exercices de gratitude), prier (pas forcément dans un cadre religieux).

Pratiquer tout cela permet de se rendre compte à quel point cela développe les facultés de cœur, et à quel point cela influence la raison et réduit les souffrances, augmente l'optimisme, la capacité au bonheur et l'indulgence envers les autres.

Il est important de faire confiance en la guidance que représente l'expérience elle-même, et dès lors, de ne pas suivre aveuglément tout ce qui nous est proposé. L'idée est de tester, varier les exercices, se laisser mener par nos intuitions et par les effets que cela procure. C'est à chacun à trouver sa voie.

Et lorsque l'on exerce les capacités du cœur, on peut alors observer autour de soi : que des événements habituels se dérouleront différemment, que les gens réagiront autrement face à nous, que l'on côtoiera d'autres personnes, ou encore que l'on interagira autrement avec l'entourage. On sera amené à observer aussi que les gens ne nous côtoient eux non plus, plus de la même manière (que ce soit dû au fait que l'on côtoie d'autres personnes ou que ce soit notre façon d'interagir avec notre entourage qui ait changé). Et c'est là que l'on peut constater que notre évolution a comme conséquence indirecte d'amener les autres à évoluer, à condition toutefois que cela n'ait pas été notre intention.

Ce n'est pas gagné d'avance que nous puissions devenir suffisamment nombreux à parvenir à temps à basculer dans le cœur, à grande échelle ; car les dysfonctionnements dans la société ainsi que le rôle des influences négatives ne vont pas s’arrêter de sitôt, et nous poussent fortement à rester dans le train, à dégrader les comportements et à perdre la conscience de qui l'on est vraiment. Pour mieux visualiser cette description, je vous propose de regarder le clip de Moby & The Void Pacific Choir avec le titre « Are You Lost In The World Like Me » (2016) :

[voir Ref 13 : https://www.youtube.com/watch?v=VASywEuqFd8].

Cependant, quoi qu'il arrive, je pense que ce choix et ce chemin sont essentiels à effectuer par ceux qui atteignent le niveau de conscience nécessaire pour les prendre en considération.

Et ce niveau de conscience implique de manière cruciale la capacité de tenter de connaître les problématiques qui nous entourent d'un côté ; et de l'autre, de connaître la part de nous-même qui y participe, en cessant de nier notre responsabilité dans ce scénario. Et il est encore plus fondamental alors d'orienter notre énergie dans la part constructive du travail d'évolution à effectuer.

Et je ne peux trop insister sur l'importance de tenir compte de notre part d'ombre. Mais ce qu'il est essentiel de saisir, c'est que, pour nous amener vers nos objectifs ou amener d'autres à coopérer avec nous et à abandonner leur pouvoir ; ce n'est pas d'un bâton qu'il faut, ni même d'une carotte, mais d'une réelle source de motivation. Et c'est bien là que les raisons du cœur interviennent.

Et motiver nos actions et intentions avec le cœur n'est qu'une part de la tâche. Atteindre les autres par le cœur, est l'autre part, en donnant, partageant, essaimant, sans attente. Car rien n'est jamais acquis. Certains interlocuteurs sont tellement aveuglés par leurs peurs, leurs habitudes, leurs conditionnements, leur soif de pouvoir, voire leur perversité ; qu'ils ne pourront pas être atteints par notre bienveillance, et risquent même de nous amener à reprendre des attitudes similaires par effet miroir. Par contre, s'ils peuvent être sensibles à nos intentions ; leur motivation à coopérer en sera décuplée.

Car quand les relations sont empreintes de respect, de coopération et même d'admiration ; elles sont non seulement nettement plus motivantes, et elles mènent à plus de succès et de réussite ; mais aussi, elles permettent de donner nettement plus de sens, tant à chacun de nos comportements, que plus généralement dans notre vie.

Et tout cela a un effet d'entraînement. Là où on participe à des modèles où l'intelligence collective fonctionne pleinement, on ne peut plus ensuite choisir de reprendre nos anciens comportements basés sur les rapports de force. Car les privilèges que ces derniers engendrent sont dérisoires à côté de la qualité de relation et de réalisation atteinte dans les communautés régies par la véritable collaboration.

On arrête de se contenter de la médiocrité lorsque l'on a pu connaître l'excellence. Et il est impossible d'accéder à cette excellence sans grandir en conscience et sans abandonner les privilèges qui ne donnent qu'une façade de bonheur, qui contentent notre raison mais pas notre cœur. C'est donc l'intelligence du cœur qui va mener à faire des concessions dans notre matérialisme effréné. Et ramener la sobriété matérielle dans nos vies, demande moins d'efforts, si elle est motivée plus par le cœur et partagée avec d'autres, que si elle est motivée par des arguments, et en solo.

Tout modèle de réussite des uns sera rapidement imité par d'autres et cela ne pourra qu'essaimer jusqu'à se généraliser.

h - Changer

 

Changer ne consiste donc plus à « lutter contre » ce qui ne va pas. Car lutter fait partie de la réaction et du mode de raisonnement qui font perpétuer les échecs, les conflits et toutes les autres difficultés – même si c’est bien ce que tous les opposants utilisent. Changer consiste alors à s'éloigner de, ou abandonner, ce qui ne va pas, et construire tout autre chose tout à côté, comme ça, l’air de rien, avec un état d’esprit qui n’a plus rien à voir avec celui lié au problème.

Changer, c’est aussi se relier à ce que l’on était avant, ou plutôt à qui on est vraiment. Se libérer de nos addictions, se désidentifier de la violence et des jeux de pouvoir, se reconnecter au cœur et à l’intuition, être capable de mettre la rationalité au second plan (et toute course à la technologisation qui va avec), comprendre que nos pensées peuvent bien trop souvent nous mener en bateau, être bien plus au clair avec nos émotions, …

Et finalement, changer, c'est aussi comprendre que ce qui ne va pas à l’extérieur, n’est que le reflet de ce qui ne va pas à l’intérieur. Et comme sur l’intérieur nous avons tout le pouvoir, cela se répercute à l’extérieur.

Car, quand on se regarde suffisamment le nombril on découvre le monde.

Cela peut paraître le summum d’une démarche égocentrique. Et pourtant, quand on commence à résoudre nos propres problèmes, à un moment, on se sent vraiment concerné par les problèmes des autres, par les problèmes du monde.

Et c’est à ce moment que l’on commence à vraiment comprendre que nos problèmes intérieurs fonctionnent en miroir avec les problèmes du monde extérieur. Et la compréhension des choses et du monde devient alors très différente. Et cela va même plus loin. Car notre transformation intérieure va permettre de se rendre compte que cela transforme intrinsèquement notre environnement tant physique que relationnel, car celui-ci est, d'une certaine manière, la projection de notre fonctionnement intérieur. Et une fois que l’on commence à modifier celui-ci, nos agissement sur l’extérieur commencent à avoir un impact tout différent, de l’ordre de nouvelles solutions qui sont cette fois de réelles solutions, ou en tout cas plus souvent de meilleures solutions, qui ne nous ramènent plus vers les difficultés, et qui, sur le long terme, portent des fruits et sont acceptées.

Et cela peut encore aller plus loin. Lorsque l'on commence à investir consciemment notre part lumineuse, par la présence, la bienveillance, la gratitude, le don de soi ; cela nous met en connexion à quelque chose de transcendant, cela nous lie au tout, au meilleur de nous-même, à quelque chose de divin (ou la part divine en nous, ou encore notre moi supérieur).

Notre monde intérieur s'élargit alors à de nouvelles dimensions.

On peut mesurer alors le chemin parcouru par rapport à nos anciens modes de fonctionnement face à chacun de nos problèmes, qui se déroulaient dans le registre du rapport de force, du matérialisme, de l'urgence, qui nous menaient trop souvent à nous leurrer, nous tromper de priorité, et à obtenir des résultats éparses, lents, et mitigés, superficiels, partiels, temporaires, qui nous coûtaient énormément d’énergie et de temps, qui exigeaient beaucoup de concessions, qui ne nous satisfaisaient jamais totalement. Ils exigeaient de nous de continuer à nous battre pour les maintenir, avec toujours le risque de revenir en arrière. (Rem : si vous ne vous reconnaissez pas dans la description, il se peut que vous étiez déjà naturellement dans le cœur, ou à l'inverse que vous faites partie des gens de pouvoir, d'une caste dominante, qui peuvent obtenir tout ce qu'ils veulent, au prix de la soumission et de la souffrance de ceux qui les servent.)

Et plus le nombre de gens qui parviennent à décaler leur mentalité grandit, plus cela devient facile pour les suivants d’effectuer ce tournant.

Décrit de la sorte cela peut paraître idyllique, et à la fois illusoire. Pourtant cela existe déjà, et plus les succès se multiplient, plus il devient facile de les atteindre, et plus cela permet à d’autres d’y avoir accès.

L’idée n’est pas de chercher à incarner de nouveaux comportements partout et tout le temps, car toutes les situations ne permettent pas d’agir dans ce registre ; mais bien de choisir d’aller de plus en plus dans cette direction. Et plus on affine son apprentissage dans ce domaine, plus il y a de situations dans lesquelles on parvient à le pratiquer.

i - Notre part d'ombre est notre alliée

 

Certains formateurs, auteurs, ou guides spirituels opposent l'amour à la peur. Nous devrions mettre de côté nos peurs et apprendre à aimer à la place. Je suis en partie d'accord. Nous pouvons guérir de beaucoup de nos peurs irrationnelles. Mais la peur reste une émotion saine. Et nous sommes aussi capables d'apprendre à vivre avec nos peurs, sans détourner cette émotion pour en externaliser les causes et en nourrissant nos sentiments de haine et nos tendances aux jugements.

Ce qui est important c'est d'apprendre à vivre avec la peur, savoir la gérer, savoir qu'elle est de notre responsabilité, savoir l'avouer et montrer notre vulnérabilité parfois, nous montrer digne de confiance, apprendre à faire plus souvent confiance, apaiser la peur des autres, les soutenir s'ils ne parviennent pas à la gérer, et créer ainsi de plus en plus de lieux, de relations, de possibilités où la peur n'est pas le maître de nos actions et de nos décisions, tout en ayant conscience de sa présence et en étant capable de l'apaiser chez soi et chez l'autre.

En ce sens, notre part d'ombre est notre alliée, il ne s'agit ni de la faire disparaître, ni de lutter contre elle, ni de la dénier, mais bien de l'accepter, d'apprendre à vivre avec elle, d'apprendre même à l'entendre sans pour autant nous soumettre aux actes impulsifs qu'elle nous dicte, mais en choisissant en conscience les comportements influencés par le cœur.

j - La différence entre la compréhension et la conscience

 

La compréhension de tout ce qui précède n'est pas le signe d'un changement et ne permet pas de se libérer du rapport de force pour autant. Car la compréhension intellectuelle du processus précède la compréhension en conscience. Et l'adoption de nouveaux comportements ne survient qu'avec la conscience. Et celle-ci ne s'éveille que rarement sur un déclic. Chaque situation nouvelle que nous avons l'occasion d'expérimenter va permettre de faire un pas de plus, rarement de longues distances.

En ce qui me concerne, il m'a été possible d'écrire tout ce qui précède car j'en ai compris la teneur intellectuelle. Et chaque jour m'amène à comprendre un peu plus. Mais cela ne veut pas dire que j'agis toujours en toute sérénité, sans traverser de doutes, en effectuant les bons choix et en adoptant les meilleurs comportements. Je me bats encore souvent contre mes propres démons, ruminant encore et encore avec des raisonnements basés sur une certaine logique rationnelle en apparence, bien que imprégnée et influencée par des émotions qui m'entraînent loin de mes objectifs. Ce chemin est long et il ne se termine jamais.

Il y a vraiment un processus d'apprentissage pratique à effectuer. Et c'est lui qui va graver notre compréhension au niveau du vécu. Notre résistance face aux aléas de la vie, face aux comportements des gens qui nous côtoient et qui n'obtiennent pas notre adhésion ; va faire que nous nous accrochons aux rapports de force et ne trouvons d'autre moyens de résoudre les conflits ou désaccords que par notre pouvoir, notre soumission, notre fuite, ou encore de la manipulation.

En cours de route, nous serons confrontés à des situations où nous serons persuadés d'agir en toute conscience, en toute honnêteté et avec beaucoup de bienveillance alors que nous serons encore dans nos schémas habituels.

Ou à l'inverse, nous serons dans la compréhension intellectuelle de l'inadéquation de nos attitudes face à une situation donnée, et resterons impuissants à nous frayer un chemin vers des comportements plus adaptés.

Mais nous pourrons voir rapidement des progrès dans les milieux qui nous sont favorables. Car il nous sera beaucoup plus facile d'agir avec le cœur (empathie, indulgence, compassion) face aux personnes que nous comprenons, que nous apprécions, et qui réagissent avec nous dans la bienveillance. Mais l'amélioration de nos comportements dans un milieu favorable ne garantit en rien notre capacité à y arriver dans d'autres situations. Car le défi est nettement plus exigeant quand il s'agit de réagir de la même manière avec ceux que nous ne comprenons pas, ou qui ne nous comprennent pas, qui abusent de leur pouvoir sur nous, nous manipulent, nous trahissent, nous ignorent, nous méprisent, ne tiennent pas compte de nous.

Face à ces attitudes, il est beaucoup plus difficile de ne pas agir en miroir, ou en écho, et de ne pas être rattrapé par nos automatismes, de ne pas laisser se déclencher le retour de vieilles blessures, de vieux blocages, qui vont nous mener tout droit à reprendre nos bonnes vieilles habitudes à réagir impulsivement, négativement. Car alors nous serons piégés à soit vouloir "rendre la pareille", ou à tout le moins à "ne pas se laisser faire", en résistant, en jouant des coudes, en louvoyant, en dédaignant ... Bref, en oubliant notre bonne volonté. Ou alors nous nous positionnerons comme victime, en fuyant, en nous soumettant, en adoptant le silence, en nous sentant impuissant, en somatisant, voire en renonçant à nos objectifs.

Le processus d'apprentissage consiste à devenir toujours plus conscient de cette tendance ancienne à réagir ou fuir, et cela, face à des situations de plus en plus épineuses ; et de parvenir aussi de mieux en mieux à pouvoir stopper net notre réaction impulsive ou notre paralysie, et prendre le temps (en s'éloignant provisoirement de la situation quand c'est possible), de faire le chemin nécessaire pour nous positionner constructivement et sereinement, avec le cœur cette fois, et dans la conscience de ce que nous faisons.

C'est tout un programme, mais il en vaut tellement la peine. Et plus nous parvenons à avancer sur cette route, plus nous aidons notre entourage à fonctionner de la même manière, sans avoir à parcourir le même chemin. C'est le cadeau bonus qu'apporte ce cheminement : non seulement il nous bénéficie directement, mais il fait aussi intrinsèquement profiter tout notre entourage, d'une part, par nos attitudes qui deviennent plus conciliantes, et d'autre part parce que ces attitudes les mènent à fonctionner en miroir, et aide ceux qui en bénéficient, à devenir eux-mêmes plus conciliants avec leur propre entourage, tout naturellement, sans avoir à faire d'efforts particuliers.

Et cet apprentissage n'a rien d'une lutte contre soi-même. Il ne s'agit pas de se forcer à agir mieux, ni de tenter d'éradiquer les comportements que nous voulons quitter. Ce changement a deux aspects.

Le premier est celui d'être plus conscient de notre part d'ombre, en la regardant en face, en observant ses conséquences et en les acceptant. Et cette partie est en réalité minime dans ce qu'elle peut occuper de nos pensées. Mais elle est immensément importante, car sans elle le changement est apparent et provisoire, du fait que nous laissons en réalité notre inconscient continuer à guider nos pas.

Le second aspect est le choix et sa mise en œuvre, d'aller vers le cœur, le positif, la non-violence, la confiance, l'intuition, la créativité, l'intelligence émotionnelle, .... Et cela peut se travailler via toutes sortes de techniques et méditations, qui existent par milliers (dont certaines citées plus haut dans le texte) et que l'on peut apprendre et utiliser via les livres, le net, les formations en évolution personnelle ou encore les thérapies. Une grande part d'entre elles sont d'accès gratuit (via le net en général), d'autres sont payantes, et certaines sont même hors de prix, montrant par là, que ceux qui les enseignent ont esquivé une partie du chemin.

k - Pour prendre de la perspective

 

Pour terminer ce chapitre sur le lâcher du rapport de force, j'aimerais évoquer une hypothèse toute personnelle, pas forcément réaliste ou probable, car des milliards d'autres scénarios sont potentiellement possibles. Je tiens tout de même à en parler dans le simple but d'interpeller. J'ai choisi de le faire en donnant une tout autre perspective aux problématiques évoquées dans le présent document. J'espère que cela pourrait aider à mieux saisir le décalage de raisonnement qui existe entre d'une part notre mentalité actuelle de fuite en avant technologique dans un contexte de conquête, de domination et de violence, qui, si elle devait persister, nous mènerait inéluctablement vers l'autodestruction ; et d'autre part une mentalité potentielle qui se libère de cette recherche à la fois technologique et de pouvoir. L'exemple choisi déborde totalement le cadre du présent document, mais il permet de se figurer l'étendue de notre incapacité à comprendre les dégâts que nous générons en restant au stade psychologique où nous stagnons encore pour le moment ; et l'évolution incontournable qu'il va nous falloir opérer vers le lâcher du rapport de force pour pouvoir dépasser ce stade.

Voici donc en clin d'œil, l'hypothèse de la visite d'êtres venus d'ailleurs sur Terre.

Dans l’histoire de notre univers, depuis sa naissance il y a plus de 13 milliards d’années, des milliers de milliards de galaxies se sont formées, contenant chacune des centaines de milliards d’étoiles et de planètes. Or notre univers ne consiste qu'en la partie qu'il nous est accessible d'imaginer ou d'observer alors que d'autres plans ou dimensions ou univers parallèles, dont nous ne connaissons pas le nombre et la taille ou la forme, ne sont pas à exclure, tant par le biais de témoignages de ceux qui y ont eu en partie accès, que par celui de la compréhension scientifique actuelle. Nous savons aussi que l’apparition de la vie sur Terre, et l’évolution des êtres vivants ne sont pas le fruit du hasard, mais l’œuvre d’une intelligence (que la majorité des gens font entrer dans la représentation divine qui correspond à leur religion).

Dans ce contexte, il est tout à fait concevable que des êtres vivants évolués se soient développés ailleurs (dans l'univers, dans d'autres univers, ou dans d'autres dimensions). Et si parmi eux, il en existe qui ont à peine 10.000, 100.000 ans, voire 1 million d’années d’avance sur nous - ce qui, à l’échelle de distance dans le temps avec la naissance de l'univers semble finalement fort peu ; et comparé à l’échelle de nos progrès durant les 200 dernières années, est à l’inverse gigantesque - ; on peut s’attendre à ce que ces être soient non seulement capables de se transporter dans l’espace sans devoir se déplacer, mais aussi qu'ils soient capables de voyager dans le temps, et sans doute qu’ils ont aussi acquis des pouvoirs d’action sur la matière, la télépathie et des dizaines, centaines, milliers d’autres aptitudes que nous ne sommes pas en mesure de pouvoir imaginer à notre propre stade d’évolution. Mais surtout, ces êtres vivants ont très probablement de très loin pu dépasser le stade d’évolution lié au rapport de force, et ont dès lors atteint une sagesse qui nous est encore totalement inaccessible. A partir de cette hypothèse, j’ose imaginer et même espérer qu’ils connaissent la Terre et les êtres qui la peuplent, et pourront nous aider (probablement à notre insu – et sans doute nous aident-ils déjà - dans l'hypothèse qu'ils existent) à dépasser l’impasse actuelle qui est intrinsèquement liée aux rapports de force (nocifs).

Et si je me permets d'émettre cette hypothèse en la considérant comme vraisemblable mais pas pour autant réelle, c'est parce que - dans l'hypothèse donc qu'ils existeraient - je conçois alors que, s’ils sont capables de venir jusqu’à nous, c’est qu’ils sont forcément nettement plus avancés technologiquement que nous (ou via des capacités non technologiques - nommons les "pouvoirs" - qui sont embryonnaires chez l'humain voire encore inconnus). Et s’ils maîtrisent ces capacités, cela signifie intrinsèquement qu'ils sont forcément aussi nettement plus évolués psychologiquement que nous ne le sommes. Car s’ils ne l’étaient pas, leurs avancées technologiques, les auraient détruits comme nous sommes sur le point de nous détruire actuellement. Et s’ils sont plus évolués que nous, ils ont forcément dépassé le problème lié aux rapports de force, et ne peuvent dès lors plus être dans une mentalité conquérante, colonialiste ou impérialiste. Ils ne peuvent être, à l’inverse, que dans une mentalité d’empathie ou d'altruisme, bien plus poussée que ce à quoi nous avons accès, nous, en tant qu’êtres humains.

Et dans ce cadre, il est à noter que notre incapacité actuelle à dépasser le niveau des rapports de force, nous mène d’ailleurs à écrire tous les scénarios possibles et imaginables de science fiction, impliquant des aliens qui, par définition, sont concurrents à l’humanité, et viennent sur Terre de manière belliqueuse, pour nous conquérir, nous soumettre, nous envahir, nous exterminer, nous faire la guerre, voire nous étudier, et rien d’autre.

Alors que, si l'on y réfléchit un tant soit peu, la probabilité que cela soit possible est infime ou inexistante, car tout qui aurait atteint un niveau d'évolution suffisant pour être capable de nous joindre en provenant d’une autre constellation ou galaxie, voire dimension ; aurait également acquis la sagesse de ne pas chercher à nous attaquer, et probablement de ne pas chercher à se faire connaître dans l’immédiat, tout en cherchant à nous aider dans notre chemin.

Il me paraît peu probable, bien que pas impossible du tout, qu’à nous seuls, nous puissions parvenir à sauver les meubles vu le nombre des enjeux qui nous menacent, vu leur taille, et vu la rapidité de leur progression et l’emballement possible qui est annoncé et qui commence à être visible. Tout cela peut déjà se voir clairement lorsque l’on suit l’actualité.

Et dans ce contexte, il nous incombe de nous acharner à tenter d’y parvenir malgré tout : c’est tout ce qui reste en notre pouvoir. Car si nous n’y parvenons pas, nous ne pourrons pas nous sauver du destin que nous nous sommes construit, et nous y entraînerons la majorité des autres êtres vivants sur Terre.

Cette parenthèse permet de proposer un autre angle de vue. Cela peut paraître pessimiste, mais le choix de l’optimisme reste pourtant le seul qui pourrait nous permettre d’arriver à dépasser toutes les problématiques intriquées qui menacent notre survie sur Terre.

Je pense également que, dans l'éventualité d'une aide - déjà actuelle ou à venir - extraterrestre ou provenant de dimensions qui nous sont pour la plupart inconnues ; elle ne pourrait en aucun cas nous être officiellement connue, actuellement. Car justement, avec notre mentalité guerrière, nous ne pourrions que nous sentir menacés par la présence d’une autre civilisation, d’autant plus que nous ne pourrions accepter leur supériorité d’évolution et serions prêts à vouloir les chasser, voire même les exterminer, prétendant qu’ils seraient là pour nous envahir et nous soumettre, plutôt que de comprendre l’aspect solidaire et bienveillant de ce qu’ils auraient à nous transmettre, enseigner ou proposer.

Je ne me suis pas intéressée suffisamment au sujet pour pouvoir en parler plus avant, mais j’ai confiance que, dans l'hypothèse qu'ils existent : en lâchant petit à petit notre mentalité anthropocentrique (basée elle aussi d’une certaine manière, sur le rapport de force), nous finirons par admettre leur existence, et leurs intentions bienveillantes, et qu’ils finiront par pouvoir nous contacter - ce qui pourrait déjà être le cas avec des personnes qui sont déjà prêtes à les accueillir (je songe en particulier à tous les contacts de type "channeling" dont certains sont effectués publiquement).

Si ce sujet vous intéresse, le documentaire « Une espèce à part » de Franck Courchamp et Clément Morin, diffusé par Arte en 2019 (30 min) évoque les mêmes thèmes, ainsi que d’autres, mais différemment, et sans évoquer une possible intervention extraterrestre dans le gâchis qui est le nôtre :

[Source : https://www.youtube.com/watch?v=stCxLxBMjYA&t=1s]

SIXIÈME PARTIE : LES FACTEURS D'INFLUENCE DU CHANGEMENT

Une portion importante de ce qui suit sur les facteurs d'influence du changement a fait l'objet de mon article « Notre influence » sur le site :

[voir Ref M : https://sechangersoi.be/4Articles/Influence.htm].

Contrairement à la croyance populaire, l'influence de l'individu sur les autres individus, sur les groupes, les communautés, les sociétés, peut s'avérer bien plus importante qu'il n'y paraît, et les chapitres qui suivent vont tenter de montrer comment cette influence s'exerce de multiples manières différentes.

1. Deux mondes parallèles

 

Malgré l’apparence utopique ou farfelue du livre que vous tenez en mains, nous pourrions bien être déjà dans un processus d’évolution assez avancé où le fracas des arbres qui tombent en lisière de forêt, masque la masse de ceux qui poussent en silence au-delà.

Car il devient de plus en plus palpable que nous vivons dans deux mondes qui fonctionnent en parallèle.

D'un côté, un monde qui fonctionne selon les références connues, celles du passé, en pleine dérive et pour lequel la situation empire de jour en jour : le monde de l’argent, du pouvoir, des paillettes, de la violence, et de tous les abus ; où l'on trouve aussi ceux qui veulent en profiter "tant qu'on le peut encore". Et s’il garde le dessus (ce qu’il a pour l’instant encore), nous n’irons plus très loin.

Et puis il y a un autre monde, une autre culture, nouvelle, paisible, sereine, qui se construit en confiance en catimini mais avec une énorme puissance pas encore tout à fait perceptible, car les premiers pas restent souvent boiteux, les essais sont souvent encore trop colorés par des méthodes de l'ancienne culture qui les condamnent à moyen terme. Mais la volonté est là, le travail d'apprentissage bat son plein.

Une partie de plus en plus grande de la population est en train de se réveiller, et comme ce réveil ne se fait pas en un jour, ces mondes sont à la fois parallèles et intriqués l’un dans l’autre.

Entre 10 et 25% environ de la population, voire au-delà, a déjà débuté et participe, à tout le moins, partiellement, à la transition. Cela se fait graduellement, tant à titre individuel qu'au niveau de la société. Les auteurs des deux livres sur les créatifs culturels, il y a 15-20 ans déjà, décrivaient en d'autres termes ce phénomène : Paul H. Ray, Sherry Ruth Anderson, « L'émergence des Créatifs Culturels », (2001 – 2006 pour la traduction en français) [Source : https://www.yvesmichel.org/livres-les-collections/], et L’Association pour la Biodiversité Culturelle, « Les Créatifs Culturels en France », (2006), [Source : https://www.yvesmichel.org/les-creatifs-culturels-en-france/].

Et plus il y a de personnes engagées dans cette métamorphose qui prend de l'importance, et où l'implication de chacun augmente ; plus rapidement la transition se produira.

Et il est vrai qu'en parallèle, le populisme, le racisme, le chacun pour soi, prennent aussi de l'ampleur. Mais l'important est bien plus de se concentrer à agir dans la direction nouvelle, sans chercher à tout prix à combattre vainement les tendances inverses, même s’il reste essentiel de maintenir coûte que coûte les limites de la démocratie.

Rien ne peut nous assurer de pouvoir réussir le virage à temps.

Toutes les crises intriquées les unes dans les autres, que nous sommes en train de traverser, forcent vers un mouvement de fond d'évolution générale.

Il ne s'agit de rien de purement organisé à grande échelle, il n'y a pas de leader, ni de hiérarchie, ni de programme préétabli. On passe d'un système pyramidal où le pouvoir et la richesse sont concentrés au sommet ; à une forme de toile d'araignée où chacun détient un pouvoir quasi égal et un rôle essentiel, et dont les lois s'apparentent plutôt au niveau de conscience et de prise de responsabilité de chacun. Et ces deux mondes ne sont pas totalement incompatibles. Espérons que le glissement de l'un vers l'autre pourra se faire en limitant les conséquences des désastres annoncés.

Dans ce schéma de transformation, notre influence individuelle est très loin d'être négligeable. Car, outre les facteurs d'influence connus qui participent à cette évolution, tels que l'éducation, les mass médias, et tout ce qui utilise les moyens de communication par la parole et l'image ; il existe d'autres moyens probablement bien plus puissants, mais que nous connaissons mal, et ne maîtrisons pas, mais qui fonctionnent bel et bien, mais en dehors de toute organisation, programme, mouvement.

2. Conscientiser, chercher à influencer : c'est se tromper

 

Et si je parle d'influence dans ce chapitre, ce n'est pas tant pour donner les clés à ceux qui voudraient chercher à s'en servir à tout prix, mais bien plus pour tenter d'insuffler quelque motivation à agir individuellement tout simplement. Car la réponse n'est pas dans la recherche à influencer autrui. Voici pourquoi.

Lorsque survient la conscience des pièges de la société : de l'argent, du pouvoir, du profit, et par conséquent, la volonté de se démarquer de ces abus ; un désir ardent d'influencer ceux qui détiennent le pouvoir - et pour cela, d'amener l'entourage et même bien plus, à faire de même - devient souvent l'objectif principal. Beaucoup de personnes se découvrent alors des vocations de missionnaire, en avançant à petit pas et en tentant de faire avancer autour d'eux à grands pas. Et cela provoque plus souvent l'inverse de l'effet recherché, à savoir : de la résistance.

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il soit vain de témoigner, d'argumenter occasionnellement (sans insister) auprès de notre entourage, en tentant de simplement interpeller, sans plus, pour ramener plus de justesse. Mais mieux vaut être prêt à ne pas en voir les effets, en tout cas, pas rapidement. Car très souvent, il existe un décalage dans le temps entre ce que l'on tente d'essaimer autour de soi, et l'intégration par l'entourage de ce contenu. Et le savoir est essentiel. On peut ainsi espérer que le message - même s'il est dénié dans le présent - puisse être malgré tout intégré, et que son souvenir, dans le futur, pourrait agir lors de crises, ou en présence d'autres sources d'influence, qui, combinées finiront par faire un travail de conscientisation. Cependant, les catastrophes annoncées qui se multiplient ne nous laissent pas le temps d'envisager de changer les choses en influençant à si long terme. Penser que conscientiser notre entourage est porteur, c'est se tromper.

Dès lors, mieux vaut apprendre à penser différemment tout en acceptant de ne pas pouvoir convaincre. Car l'évolution de ceux qui nous côtoient ne dépend pas de nous (excepté si nous avons un rôle éducatif à jouer à leur égard).

Cela ne veut pas dire qu'il faille taire nos opinions ou garder pour nous des informations. Mais nous devons savoir que leur impact peut être minime, voire inopérant au moment où nous les exprimons. Et que plus nous inondons un entourage rétif à nos discours ou arguments, plus ils tenteront de les dénier ou de les fuir, et donc de nous fuir ou nous faire taire.

Mais dans tous les cas, influencer ne peut pas être un objectif en soi. Il vaut donc mieux éviter de s'attendre à voir l'effet de notre influence autour de nous.

A l'inverse, nous avons tout pouvoir sur nos propres comportements, nos croyances, nos intentions et donc pour nous concentrer sur nos propres objectifs vers plus de conscience, plus de sens de la responsabilité, et plus de solidarité, en gérant mieux nos pulsions et notre mental afin qu'ils servent davantage les raisons du cœur.

L'influence vient en prime lorsque l'on change soi-même. L'essentiel étant de faire notre part, de donner le meilleur de nous-même, avec humilité.

Et il serait contre-productif de développer notre égo et se croire indispensable. La terre peut très bien tourner sans nous et les humains feront leur route sans nous. Mais, en prenant nos responsabilités, en conscience, nous participons à construire le monde de demain en le rendant peut-être meilleur, ou en tout cas, le moins pire possible.

Si nous savons que ceux qui détiennent le pouvoir n'en font pas souvent bon usage, que ceux qui cherchent des contre pouvoirs, ont, proportionnellement, très peu d'impact sur les décisions des premiers, il nous reste notre part à effectuer, en quittant le jeu et les règles qu'il implique.

Car, tant que nous cherchons à exercer un contre pouvoir, face aux dysfonctionnements dans tant de domaines de la société, nous resterons à nous leurrer et à brasser du vent bien plus qu'à obtenir des résultats concrets. Quand nous en avons la possibilité, mieux vaut quitter les règles d'un jeu que nous n'approuvons pas, et que nous suivons plus par inertie que par conviction. Car, rester dans le jeu, c'est participer à tous ces dysfonctionnements, c'est être complice, c'est maintenir en place ce que nous dénonçons.

Quitter le jeu c'est jouer sa part de colibri - voir le conte repris sur mon site :

[voir Ref L : https://sechangersoi.be/5Contes/colibri.htm]. Cela consiste à arrêter d'être complaisant, et aussi arrêter d'attendre que les autres s'y mettent, et à nous concentrer sur nos propres pas, si ténus soient-ils.

Et s'investir personnellement vers le changement est tout sauf inutile.

3. La réelle influence s'opère loin des discours

 

Si chercher à influencer c'est se tromper ; il n'empêche que nous exerçons bel et bien une influence, mais à un tout autre niveau.

Car, s'il n'est pas facile de convaincre ; on peut malgré tout opérer un changement autour de nous d'un autre ordre, car une force psychologique, et le rayonnement ou charisme qui découle de l'évolution personnelle peuvent influencer d'une autre manière.

Et cette influence n'est pas négligeable du tout, d'autant plus qu'elle fonctionne avec effet boule de neige, c'est-à-dire, en courbe ascendante.

A priori, il est naturel de concevoir que notre petite goutte d'eau individuelle dans l'océan des plus de 8 milliards d'individus sur la planète, est insignifiante. Presque tout le monde est convaincu que seuls les buzz, les mass médias, les opérations de marketing de grande ampleur, les lobbies, certains pouvoirs politiques, et à la rigueur certaines pétitions et manifestations, peuvent être à la source de changements à grande échelle.

Pourtant, individuellement, nous ne sommes pas impuissants du tout, mais, le plus souvent, nous ignorons à quel point notre influence peut être grande, et en général, de manière totalement inconsciente.

En dehors des aspects relativement conscients, tel que le pouvoir de convaincre, le pouvoir de l'exemple, celui du témoignage, celui de l'éducation et de l'enseignement ; l'influence peut s'opérer autrement.

Car c'est bien moins le discours que nos actes et nos pensées qui sont en jeu.

4. Notre rôle de colibri et son effet boule de neige

 

Comme cela a été souligné plus haut dans la partie 4, le rôle individuel est celui qui sera le plus grand moteur vers cette transition. Les citoyens vont petit à petit passer du sentiment d’impuissance face à la multitude de problèmes, au rôle humble de colibri qui fait sa part - voir le conte – déjà cité - repris sur mon site :

[voir Ref L : https://sechangersoi.be/5Contes/colibri.htm], et cela avec l'aide de toutes les initiatives et associations alternatives, et des médias.

L'heure n'est plus tant à dénoncer les dérives, à combattre les décisions en faveur de la croissance, de l'austérité, etc., qu'à mettre soi-même les mains à la pâte pour concrétiser à petite échelle ce que nous voulons voir se généraliser à grande échelle. Il n’est pas nécessaire d’attendre que des lois interdisent, découragent ou taxent certains comportements pour les stopper. Pas plus qu’il ne faut attendre des carottes qui encouragent ou des lois qui imposent d’autres comportements pour les adopter. Faire baisser notre empreinte écologique, retirer nos cartes du jeu capitaliste, élever notre propre niveau d'évolution personnelle sont des choix à notre portée.

Au plan personnel, cela peut prendre l'aspect d’une révolution lente, car modifier nos habitudes, nos modes de pensée, nos comportements, nos actes de tous les jours, cela ne peut se faire en un déclic tant qu'on n'y est pas forcé. Cela prend des années si aucune crise aiguë ne nous y force et si nous avançons seul sur ce chemin. C’est la germination dans nos têtes qui prend le plus de temps ; le fait de devenir conscient de la nécessité de passer à autre chose. Et la majorité des gens n’y est pas encore arrivée, mais on en est très proche. Les crises à grande échelle sont en train de se multiplier et vont finir par toucher tout un chacun, ce qui forcera l'accélération. Et les connexions qui se créent entre les gens en processus d'évolution, accélèrent elles aussi le processus par contamination et peuvent engendrer un effet boule de neige. Certains événements de l'actualité peuvent nous y aider également. Et en ce sens, ces révolutions personnelles peuvent s'avérer bien plus rapides que l'évolution des lois et des décisions en hauts lieux.

Les conséquences des changements individuels ne vont, dans un premier temps, pas arrêter les recherches de profits au niveau des multinationales avec leur train de conséquences tant qu'une majorité de citoyens persistent à suivre leur diktat. Or, nous sommes tous aux prises avec ce système à un degré ou à un autre, avec la présence d’un esprit critique plus ou moins acéré, mais malgré tout, partie prenante de cette grande mascarade.

Mais le nombre de gens qui sont tombés de ce train grandit, et forcément, ce train va finir par s’essouffler.

Avant de parler des facteurs d'influence individuels qui ne passent pas par le discours et sont moins connus, j'aimerais d'abord évoquer les facteurs d'influence connus que sont les médias de l'information, et en parallèle le reste des médias, dont les réseaux sociaux. Ce sont également, l'éducation et le système de l'enseignement. Ce sont aussi les crises qui forcent à rebattre les cartes, et souvent à changer la direction de nos choix, individuels ou sociaux. Et je m'attarderai aussi sur le pouvoir d'influence des minorités.

5. L’influence des médias de l’information

 

C'est faire peu de cas des médias de l'information que de les considérer comme le quatrième pouvoir. Leur influence est phénoménale. Or, les rédactions restent encore trop souvent soumises au pouvoir financier, soit via l'audimat (c'est-à-dire à la publicité bien plus que la demande de l'auditeur) ou encore aux pouvoirs publics lorsque ceux-ci sont leur source de financement. Et il semble que journalistes et rédacteurs ne prennent pas assez la mesure de l’influence massive qu'ils ont auprès du public, même si celle-ci se réduit actuellement, rattrapée par les influences des réseaux sociaux et du net.

Lorsque l’on écoute les gens parler de l’actualité, on peut presque savoir quelle est leur source d’information. Les gens prennent bien souvent pour argent comptant le contenu informationnel du média qu’ils suivent, et ils y sont en général extrêmement fidèles. Ce qui donne aux journalistes, pour chaque média, un pouvoir extrêmement important. Et cela, d’autant plus, si l’on tient compte de l’effet du travail des neurones miroir (évoqués dans plus loin dans le texte).

Et lorsqu’un média choisit de passer outre l'audimat et l'influence des lobbies, et qu'il se donne la peine de donner l'information et de la décrypter sans se laisser dicter le contenu par le pouvoir politique, ainsi que par les intérêts économiques ; alors il joue véritablement son rôle et cela n'éloigne pas forcément le public. Et cette transformation est en cours.

On peut déjà l’observer, car la présence de beaucoup d’autres sources d'information d'actualité sur le net aide les médias de l'information à la relayer. Alors que dans le passé certaines informations étaient tout simplement déniées ou éludées ; certaines sont à présent tout simplement transmises et prennent parfois des proportions inattendues comme on est en train de le voir actuellement au sujet de prédateurs sexuels, et dans une moindre mesure au sujet de scandales politiques ou industriels.

Et bien qu'ils l'exercent actuellement encore trop peu, les médias de l'information ont potentiellement un pouvoir immense entre leurs mains pour aider à accélérer le processus de changement actuel, s'ils acceptent de jouer ce rôle essentiel de catalyseur, s'ils choisissent de faciliter l’accès pour les citoyens aux informations qui offrent à ces derniers la capacité de prendre part aux nouvelles alternatives.

C'est un choix de rédaction que certains médias commencent à effectuer, du moins en partie,

Et ce choix peut amener les autres médias à aller dans la même direction.

Car dans le contexte actuel, plus encore que par le passé, il est du devoir des médias de faire circuler l'information concernant toutes les dérives, concernant les statistiques et connaissances scientifiques qui y sont liées, concernant la responsabilité de ceux qui en sont à l'origine, concernant l'action des ONG, des institutions et des activistes qui tentent d'agir dans de nouvelles directions plus saines, concernant l'existence ou non d'une législation sur ces sujets, et concernant l'action ou l'inaction des pouvoirs publics dans ces domaines. Mais il est encore plus essentiel de mettre en avant toutes les alternatives qui se construisent afin, non seulement de les rendre visibles, mais surtout de permettre à tout un chacun de commencer à y participer.

6. Le rôle des crises

 

Une crise consiste en une croisée des chemins, où l’on est forcé de descendre du train, et amené à reconsidérer notre direction. Si nous nous obstinons à garder le même cap en remontant dans le même train, d'autres crises se présenteront.

Et c’est dans ce sens qu’il faut considérer l’accumulation des crises qui se manifestent dans tous les domaines de la société actuellement (environnemental, économique, financier, politique, social, sanitaire, spirituel). Résister aux changements nous embourbe dans les crises.

Et pour décaler notre perspective, pour ébranler nos certitudes, le glissement se fait graduellement en général. Comme dans presque tout, le premier pas lors du changement de cap, est le plus difficile. C'est comme le premier tour de vis quand il s'agit de libérer la vis. Il faut 100 fois plus de force qu'au dernier tour de vis. Et, de la même manière, plus on tourne la vis, plus le mouvement est facile à générer.

Ce sont nos premières certitudes qui sont les plus dures à déboulonner. Et dans cette perspective, les freins les plus importants sont la culture du profit, la culture scientifique, la culture de la domination masculine, la culture du rapport de force, et tout cela est très lié à la culture occidentale.

Dans ce contexte, être un européen, ou nord-américain, homme, universitaire, scientifique, sportif, ou encore avec une éducation socio-culturelle forte (éducation stricte, grande influence de la télé, des réseaux sociaux, ou de la littérature et du cinéma) ; représente une sérieuse entrave pour changer de mentalité.

Car, plus grande est l'imprégnation culturelle dans tous ces domaines, plus le premier mouvement de déboulonnage sera rude. Raison pour laquelle, seules des crises sont capables d'atteindre une force suffisante pour bousculer nos habitudes de pensée.

Car les crises – qu’elles soient individuelles ou collectives - ont le pouvoir de nous faire évoluer plus vite. Seules elles, sont en général à même de forcer ce premier tour de vis. Et tant que les mentalités n'auront pas assez évolué pour forcer le tournant à 180°, ou plutôt pour changer de perspective et de paradigme et nous délester du bagage qui nous empêche de traverser le mur, des crises plus graves se feront jour ; qu'elles soit commises directement ou indirectement par la main de l'homme (guerres, misère, crashs boursiers et faillites nationales), ou que ce soient des catastrophes, famines, pénuries ou pandémies. Ces crises risquent de toucher de plus en plus de monde.

A titre individuel nous pouvons ne pas nous sentir concernés si nous ne sommes pas encore touchés directement. Il est vrai que, concernant les phénomènes extrêmes directement liés au climat par exemple, jusqu'il y a peu, la majorité des gens restaient encore épargnés dans les pays occidentaux. Ouragans et typhons, inondations, éboulements de terrain, sécheresses, feux de forêts restaient relativement localisés. Or les conséquences du réchauffement climatique évaluées par les scientifiques pour les années 2030, 2040 voire 2050, sont tout bonnement déjà présentes. Et tous les autres problèmes de dégradation de l’environnement (biodiversité, ressources, pollutions) qui ne sont pas encore pris très au sérieux, car les conséquences sont en apparence encore lointaines (dans l’espace et dans le temps), nous toucheront de près bien plus vite qu'on ne l'imagine. Et même sans compter les phénomènes environnementaux, et même dans les pays les plus riches, une part non négligeable de la population est directement affectée par la pauvreté, les maladies de civilisation, la détresse psychologique déclenchée par toutes nos dérives sociales, et depuis 2022 les conséquences de la guerre. Et nous risquons de plus en plus d’être touchés par les phénomènes extrêmes, mais également par des pénuries qui en seront les conséquences, voire aussi par l’arrivée d’épidémies ou encore par le déferlement de violences lié à l’effondrement du système qui se prépare. Tout qui est au fait de l'actualité peut remarquer l'accélération des crises et l'augmentation de leur taille.

L'accumulation des crises va rendre la nécessité d'évoluer non seulement de plus en plus tangible, mais incontournable pour ceux qui sont directement concernés.

Mais aux crises collectives viennent aussi se greffer les crises individuelles, qui elles aussi, insidieusement se font de plus en plus nombreuses et souvent se cumulent. Un grand nombre de personnes « tombent du train », car ils vivent une cassure dans leur vie et doivent donc s’en remettre ; que ce soit le chômage, un burn out, une maladie, un deuil, un divorce, un échec, un accident, un viol, du harcèlement, une agression, une addiction, et bien d’autres encore, voire la combinaison de plusieurs de ces événements. Chacun qui est touché de la sorte, se retrouve dans la souffrance et ne peut, de ce fait, plus continuer « comme avant ». La superficialité de notre société, le manque de solidarité dans les villes, auront pour conséquence que beaucoup auront du mal à rebondir et devront faire face à un manque de sens. Et c'est cela qui les poussera - pour certains en tout cas - au réveil, à décaler leur perspective, qui va les mener à regarder s'éloigner la majorité qui n'est pas encore concernée et reste dans une fuite en avant.

Car quand on « tombe du train », un processus de transformation est initié, bien malgré nous finalement. On ne peut plus faire comme avant. L’hypnose que la société matérialiste opérait sur nous ne fonctionne plus, et ceux qui sont concernés par ces crises retournent alors petit à petit, inéluctablement, vers des valeurs naturelles. Et ces valeurs sont bel et bien celles que prônent les religions.

En touchant le fond, ils deviennent capables de retourner la médaille, d’extirper du pire le meilleur, de prendre conscience que nous sommes tous à double facettes, et contenons tous de la peur et de l’empathie, de la haine et de la compassion. Et qu’à un moment, plutôt que de se laisser porter par les événements, de se replier sur soi, ou encore de réagir en miroir face à eux ; il faut choisir autre chose et renouer avec le meilleur de qui nous sommes.

Il ne s’agit pas de romantisme naïf, ni de religiosité. Cela part de l’expérience. C’est un chemin que l’on fait seul et qui part de soi. Les témoignages qui sont les plus explicites dans ces domaines concernent certaines personnes qui ont vécu des attentats ces dernières années ou qui y ont perdu un proche, et qui ont pu remonter la pente.

Ce seront de ces personnes que les meilleures solutions seront issues. Car une fois entré dans les modes de fonctionnement liés à l’empathie, l’altruisme, la compassion, etc., on quitte le terrain des rivalités, de la manipulation, des vengeances, des chantages, mensonges et autres dérives liées aux rapports de force.

Pour illustrer l'effet d'une crise à un niveau collectif, il me paraît tout indiqué de prendre celle de la pandémie du covid-19. Il est clair que la secousse portée au niveau mondial n'a pas suffit à changer réellement la donne. Mais il est clair aussi qu'une partie de la population a vécu un glissement dans la mentalité, et les crises qui suivront accentueront ce travail. Dans les paragraphes ci-dessous, je donne une liste des effets qu'ont eu l'arrivée de la pandémie, les confinements, et autres conséquences, sur les décisions politiques et économiques, ainsi que sur la population. L'arrivée de la pandémie covid-19 a été un catalyseur exceptionnel mais tout à fait éphémère de la montée de conscience dans la population. Malgré le côté temporaire apparent de ses effets, il surpasse, et de très loin, tous les autres facteurs d'évolution et de progrès habituels, car il a touché absolument tout le monde, à peu près en même temps, dont certains, malgré tout très nombreux, de manière très profonde et durable : personnes atteintes gravement ou durablement, personnels soignants, personnes vulnérables à la maladie ou par leurs conditions de vie, entourages des personnes atteintes gravement ou décédées, personnes dont les projets de vie ont été bouleversés par les confinements et fermetures en tous genres. Cela représente des centaines de millions de gens. Dans les premiers mois, et bien que la confusion des décideurs politiques était assez grande, c'était comme si, jour après jour, le virus nous indiquait la marche à suivre, tant au niveau individuel que collectif. Et ce qui est le plus percutant des aspects positifs, parallèles à la catastrophe des millions de morts qu'a engendré la pandémie, c'est que nombreuses des décisions prises correspondaient parfaitement, pour nombre d'entre elles, à celles nécessaires à infléchir la courbe du réchauffement climatique, elle aussi potentiellement exponentielle. Voici quelques uns de ces effets, sans être exhaustive pour autant : * Un revirement inattendu dans l'attitude des représentants politiques L'effet le plus remarquable est celui des décisions politiques fulgurantes. On décide en quelques heures ou quelques jours, ce qu'on a toujours refusé de décider depuis des décennies, sous prétexte que c'était impossible, ou qu'il fallait du temps pour les mettre en œuvre. Or la mise en œuvre est tout aussi rapide. Bruno Latour,dans l'article : « Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise » (2020), sur SeenThis en dit ceci : « La première leçon du coronavirus est aussi la plus stupéfiante : la preuve est faite, en effet, qu’il est possible, en quelques semaines, de suspendre partout dans le monde et au même moment, un système économique dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir ou à rediriger. ... il y avait bien dans le système économique mondial, caché de tous, un signal d’alarme rouge vif avec une bonne grosse poignée d’acier trempée que les chefs d’État, chacun a son tour, pouvaient tirer d’un coup pour stopper « le train du progrès » dans un grand crissement de freins. » [Source : https://seenthis.net/messages/835979] * On trouve des budgets pour répondre aux nécessités Des budgets sont libérés tous azimuts pour permettre le chômage technique, pour sauver certains commerces, comme dans l'horeca par exemple, pour maintenir à flot certaines entreprises mises à l'arrêt, pour aider les plus démunis, les sans-abris, et bien sûr pour permettre aux services hospitaliers de faire face à la pandémie. Et cela se chiffre en milliers de milliards de dollars ou d'euros ! On emprunte à taux négatifs, relativement conscient qu'il se pourrait qu'on ne rembourse jamais vraiment tous ces montants exorbitants. * La bulle administrative se dégonfle Tout en cherchant à préserver la vie privée, un grand nombre de barrières administratives ou de protocoles de santé sont assouplis. Des consultations médicales peuvent se faire par écrans interposés, des prescriptions médicales ne sont plus requises pour obtenir certains soins indispensables. Beaucoup de démarches administratives peuvent désormais être effectuées via internet ou par téléphone (comme l'aide pour remplir la feuille d'impôts par exemple). * On commence à parler de relocalisation * On parle de renationalisation aussi * Des entreprises, par centaines, ont modifié leur type de production pour proposer ce qui était nécessaire, et même urgent, et ces transformations ont même été réalisées en l'espace de quelques jours. * La dette des pays les plus pauvres est remise en question * Les représentants politiques plus unis Lors de chaque vague, les querelles politiques se voient momentanément balayées de la table afin de pouvoir s'attabler tous à un objectif commun. Les couleurs politiques, les nationalismes, sont mis en sourdine de manière à pouvoir frapper fort et décider d'une même voix ; ce qui rassure les citoyens. * On est revenu à l'essentiel Lors du plus fort de la première vague, c'est l'Italie, suivie par l'Espagne quelques jours plus tard, qui a la première décidé d'arrêter la production de tout ce qui n'est pas directement utile. D'une certaine manière, le coronavirus a imposé de manière limpide de concentrer les activités qui quasi à elles seules, devraient faire l'objet de l'économie réelle, le reste étant presque explicitement avoué superflu. Bien sûr on peut élargir un peu et passer de l'essentiel à l'utile, mais le coronavirus nous a indiqué clairement où aller vers ce qui compte vraiment. * Un revenu de base est envisagé nettement plus sérieusement On l'étudie en Allemagne, on décide de l'introduire en Espagne, et le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP) a appelé à ce qu'il soit accordé temporairement aux 2,7 milliards de personnes considérées comme pauvres dans le monde (voir le chapitre sur ce sujet) * On est même parvenu à décider de mettre les guerre en pause On touche là un point crucial des prises de conscience. Car au niveau collectif la guerre est le signe de nos attitudes les plus primitives, lorsque l'on est prêt à tuer plutôt que de discuter. Parvenir à trouver la situation qui nous fait décider, au niveau planétaire de faire une trêve dans toutes les guerres en cours, est un phénomène tout à fait extraordinaire [Source : https://www.rtbf.be/info/monde/detail_coronavirus-suite-aux-recommandations-de-l-onu-plusieurs-pays-en-conflit-adoptent-un-cessez-le-feu?id=10468882]. Et ceci ne sont qu'une part des changements qui se sont produits au niveau collectif, car au niveau individuel de gros changements sont apparus également. Ces changements ne se sont pas maintenus dans le temps. Mais une partie de la population n'a repris que partiellement ses anciennes habitudes. Et si l'on peut déplorer que tout cela n'a pas duré ; ce n'est tout simplement que partie remise lors des prochaines crises qui ne nous épargneront pas. Mais surtout, il est à présent prouvé que tout cela peut se produire, que c'est une question de volonté, et que les responsables qui nous diront à l'avenir que "c'est impossible" ou "qu'il faut du temps", ne sont pas compétents pour exercer leur mandat. De plus, l'influence de la crise pandémique sur la population, se conjugue avec tous les types d'influences décrits dans les prochains chapitres et cela contribue à une accélération générale de l'évolution des consciences.

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Table des matières

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Remarque préliminaire

INTRODUCTION

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PREMIÈRE PARTIE : POSER LE PROBLÈME – QUE SE CACHE-T-IL DERRIÈRE LES MOTS DE L'ARGENT ET DU PROFIT

A) INTRODUCTION

B) RICHESSE ET PAUVRETÉ FONCTIONNENT PAR VASES COMMUNICANTS DE MANIÈRE SYSTÉMIQUE

C) L'ARGENT - LES RÔLES INDIRECTS ET DÉTOURNÉS QUI LUI SONT ATTRIBUÉS

1. Moyen de subsistance, et bien au-delà

2. La reconnaissance et son exploitation commerciale

3. L'argent n’est pas neutre – pouvoir et autres dérives

4. L’argent donne un statut

D) LE CONCEPT DE PROFIT ET LES VALEURS QUE CELA SOUS-TEND

1. Profit équitable ou profit abusif

2. L'indécence des dividendes - quelques données chiffrées

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E) LES CONSÉQUENCES DU PROFIT ET DES RÔLES INDIRECTS DE L'ARGENT

1. Les conséquences matérielles de l'appât du gain

a - les dérives dans l'industrie : quand la fin justifie tous les moyens

b - Répartition inéquitable de l'argent - Les écarts de richesses

2. la classe la plus riche, de loin la plus destructrice

3. A l'autre extrême de l'échelle de la richesse, on meurt par millions, dizaines de millions, centaines de millions

4. C'est la richesse extrême des plus riches qui maintient la mortalité par millions des plus pauvres

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F) LES CONSÉQUENCES DE L’APPÂT DU GAIN SUR LES MENTALITÉS

1. La survie ou l'avidité

2. L’argent corrompt et pervertit

3. La course pour grimper vers plus de richesses

4. La complaisance des consommateurs

5. La violence

G) LES CROYANCES IMPLICITES CONCERNANT L'ARGENT

1. L'argent doit être une ressource limitée

2. Il faut travailler pour gagner sa vie

3. Les gens riches sont plus heureux

4. La richesse se mérite, donc implicitement la pauvreté aussi

5. Il faut travailler dur pour bien gagner sa vie

6. L'argent gonfle tout seul

7. L'augmentation du coût de la vie, l'inflation, la dévaluation de la monnaie

8. Être riche ne nuit à personne

9. En économie, ce qui est légal est moral

10. L'économie c'est une science, complexe - il faut se fier aux experts

11. Ce sont les politiques qui détiennent le pouvoir

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12. La croissance est bonne pour l'économie

a - Effet logarithmique de la croissance

b - Empreinte écologique et jour du dépassement

c - Démographie

H) LES PRINCIPAUX VÉHICULES DE LA CULTURE DU PROFIT

1. La publicité

2. Les médias de l’information

3. Les réseaux sociaux

4. Les médias du divertissement et en particulier, la télévision

5. La domination masculine

6. La culture et l'éducation

I) L'IMPLICITE ET L'EXPLICITE

J) CONCLUSION

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DEUXIÈME PARTIE : PREMIÈRES IDÉES DE SOLUTIONS : Découpler le travail et l’argent – découpler l’argent du profit

A) INTRODUCTION

B) LES ALTERNATIVES QUI RESTENT A LA MARGE

1. Nous ne sommes pas encore prêts

2. Les solutions font encore partie du problème

C) ABANDONNER NOS CROYANCES SUR LA CROISSANCE, ET BOULEVERSER LA LOGIQUE DE L'EMPLOI

D) DÉCOUPLER TRAVAIL ET ARGENT - L'ALLOCATION UNIVERSELLE

1. Moins de travail à pourvoir

2. Créer la motivation à travailler

3. Conception du travail

4. Financement de l'allocation universelle

5. L'allocation universelle donnerait du pouvoir à ceux qui actuellement n'y ont aucunement accès

E) DÉCOUPLER L'ARGENT DE LA RECHERCHE DE PROFIT

1. Créer une économie qui n'est plus régie par l'argent

- Le rôle des initiatives citoyennes

2. Une seule initiative et l'effet boule de neige

3. Construction de la nouvelle tour

4. Quelques exemples de changements concrets à venir dans la société

a - La démocratie participative

b - Le pouvoir politique se transformera et reprendra du pouvoir face au pouvoir économique et financier

c - Bourse fermée

d - Disparition des impôts

e - Les entreprises démocratiques se multiplieront, voire se généraliseront

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F) DIMINUTION DU RÔLE DE L'ARGENT

1. Evolution des mentalités

2. Le vrai rôle que devrait avoir l'argent

a - Réduire l'utilisation et le rôle de l'argent

b - Apprendre à échanger sans compter

c - La diminution de l'importance de l'argent dans nos vies

TROISIÈME PARTIE : LE CONTEXTE DU CHANGEMENT

A) AU NIVEAU POLITIQUE

B) AMENER LE VIRAGE POLITIQUE VIA LES MOUVEMENTS CITOYENS

C) BALANCE A PLATEAU : ALLER VERS L'ALTERNATIVE

D) NOS PETITS PAS INDIVIDUELS SONT CAPABLES DE GÉNÉRER DE GRANDES MARRÉES CITOYENNES

E) PROFILS DE CITOYENS : LES CONDITIONS POUR CHANGER

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QUATRIÈME PARTIE : LE CHANGEMENT DU NIVEAU DE CONSCIENCE

A) INTRODUCTION

B) LA NÉCESSITE DE PERCEVOIR L'IMPORTANCE DE L’ÉVOLUTION INDIVIDUELLE D'UNE PART IMPORTANTE DE LA POPULATION

1. Qui est en premier concerné

a - Les plus riches

b - Les plus pauvres

c - La classe moyenne

2. De quel changement individuel parle-t-on : tout d’abord, dans le concret

a - La responsabilité d’agir même si on est seul à le faire

b - Et si la notion de goutte d'eau dans l'océan s'avérait totalement fausse ?

c - Cesser de leur donner du pouvoir

d - Liberté - autonomie - solidarité

3. Au-delà des modifications de comportements citoyens ou de consommateur : l'élévation du niveau de conscience

a - Conscience et information

b - Conscience et technologies

c - Conscience et solutions nouvelles

d - Dénouer les nœuds qui sont dans nos têtes

e - Changer la couleur de nos lunettes : changer notre mode de pensée

f - Bousculer l'édifice de nos croyances

g - Saut d'évolution de l'humanité

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4. Dépasser les freins au changement :

a - Sous hypnose : nos doutes, notre passivité, notre conformisme, notre lâcheté

b - Syndrome de Stockholm

c - La difficulté d'aller à contre courant – la soumission à l’autorité de Milgram

d - Mettre des mots sur ce qui est implicite afin d’en éviter les incohérences

e - Quitter notre mentalité va nous faire peur

f - Le choix du pessimisme sous prétexte de réalisme

CINQUIÈME PARTIE : LES DEUX PILIERS PRINCIPAUX DU CHANGEMENT : Privilégier les raisons du cœur au raisonnement cartésien et lâcher le rapport de force

A) QUAND NOS SOLUTIONS MAINTIENNENT LE PROBLÈME TOUT EN LE RENDANT MOINS VISIBLE

B) PRIVILÉGIER LES RAISONS DU CŒUR AU RAISONNEMENT CARTÉSIEN

1. Introduction

2. Nous supposons à tort que toutes nos pensées sont rationnelles par essence (excepté dans la folie ou lors de certains dérapages)

3. Prendre notre rationalité pour seule référence , seul repère, comme seule valable, seule efficace, ...

4. Notre recours à la rationalité nous mène souvent en bateau : une atèle sur une jambe de bois

5. Une solution qui ne porte pas - toute rationnelle qu'elle puisse être - n'est pas une solution

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6. Un enseignement qui reflète tout notre système de pensée rationnelle et ses failles, dans un cadre éducatif qui fait souvent défaut

7. La fiabilité relative du raisonnement scientifique de l'expert - un regard sur le réchauffement climatique

8. Notre incapacité à gérer correctement nos découvertes et inventions scientifiques

9. De nouvelles références pour guider nos choix

C) LÂCHER LE RAPPORT DE FORCE

1. Introduction

2. Le rapport de force

a - En quoi consiste le rapport de force ?

b - Lâcher le rapport de force

c - Nous fonctionnons dans le rapport de force comme nous respirons

d - Les enjeux du rapport de force ou de son absence

e - La violence n'est jamais loin du rapport de force, la non-violence non plus

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f - Comment les rapports de force imprègnent toutes nos conceptions

i La mentalité basée sur le rapport de force

ii Notre incapacité à envisager les conflits en dehors du rapport de force

iii Une société de dominants et de dominés : le rapport de force est partout

iv La soumission

v La désignation d'un fautif

vi rapport de force et confiance en soi

vii rapport de force et libre arbitre

g - Comment les rapports de force définissent notre vie sociale et nos dépenses

i Les comportements, références et marqueurs sociaux résultants de la prégnance généralisée des rapports de force

ii Les sphères d’influence sociales, culturelles et commerciales

iii Rapport de force dans le cadre professionnel

iv Rapports de force et monde virtuel – école de narcissisme

v rapport de force et voiture

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vi Rapports de force, consommation, et recherche de profit sont foncièrement et intrinsèquement liés

- les comportements de survie

- les comportements d'avidité

- notre complaisance

- les comportements de compétition

- les comportements d'exigence

- les comportements de défense de nos privilèges

- les rapports de force ne sont jamais loin de nos comportements de matérialisme et de notre cupidité

vii quitter le rapport de force mène à se désintéresser des richesses et de la consommation

h - Rapport de force à l'échelle collective

3. Connaissance de soi : notre part d'ombre

a - Introduction

b - Rapport de force versus empathie - les deux facettes de l'être humain d'aujourd'hui

i Ambivalence des comportements

- l'attitude face aux inconnus

- l'attitude face à l'entourage

- Un interrupteur dans la tête et l'apprentissage de stratégies pour y remédier

ii Le moment de bascule

- Face aux inconnus

- Face à l'entourage

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iii On ne peut désinvestir nos pensées et émotions dites "négatives" uniquement par le simple choix de penser positif

iv découvrir les effets de l'interrupteur

v apprendre à gérer l'interrupteur

vi la gestion de l'interrupteur sur la durée

vii Accepter notre part d'ombre c'est accepter celle des autres

c - Le capitalisme exploite notre part d'ombre

d - La part d'ombre et le rôle des citoyens en transition

e - La part d'ombre et le rôle des crises

f - Facteurs favorisant ou non la propension à utiliser le rapport de force

i Tout d'abord, notre passé forge en grande partie qui l'on est : notre tempérament, nos conditionnements, nos blessures, nos tendances.

ii Ensuite, c'est notre situation du présent qui va aussi déterminer nos réactions face à l'adversité.

iii Niveau de conscience

g - Notre capacité à l'empathie dépend surtout de notre capacité à reconnaître ce qui nous en éloigne - l'altruisme des religions élude cet aspect

h - Evolution personnelle et déni de réalité

i Fuir totalement l'actualité nous fait perdre contact avec la réalité

ii Quand utiliser la loi de l'attraction devient magique

iii Évoluer dans un monde de bisounours

iv Évoluer spirituellement ne peut pas nous épargner d'adapter de manière intègre nos comportements à la réalité très concrète

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4. Quitter le rapport de force - accueillir notre part d'ombre via un réel travail psychologique

a - L'étape incontournable : commencer par reconnaître notre part d’ombre

b - Part d’ombre et rapport de force

c - Parvenir à déjouer l'emprise négative de certaines de nos émotions et de leurs conséquences sur nos pensées et nos comportements

d - Les attitudes mentales à privilégier

i accepter

ii persévérer à demander

iii Faire évoluer les demandes et propositions en traversant les échecs, en apprenant de nos erreurs

iv Accepter dans certains cas la solution de l'autre qui ne nous satisfait pas, mais peut mener vers nos objectifs

e - Se mettre dans la bonne disposition d'esprit

i La détermination

ii L'absence d'exigence

iii L’absence d’urgence

iv Exploiter l’émotion sans agir sous son emprise

v Une forme de connaissance de soi

vi Le détachement

vii La présence de doutes dans la confiance

viii Le respect et la bienveillance absolue

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f - Quand le rapport de force s’éloigne, l’empathie et la solidarité peuvent apparaître

g - Aller vers le cœur

h - Changer

i - Notre part d'ombre est notre alliée

j - La différence entre la compréhension et la conscience

k - Pour prendre de la perspective

SIXIÈME PARTIE : LES FACTEURS D'INFLUENCE DU CHANGEMENT

1. Deux mondes parallèles

2. Conscientiser, chercher à influencer : c'est se tromper

3. La réelle influence s'opère loin des discours

4. Notre rôle de colibri et son effet boule de neige

5. L’influence des médias de l’information

6. Le rôle des crises

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7. L’éducation et l’enseignement – y compris le rôle qu’y joue le web

8. Le pouvoir de la minorité

9. Catalyseurs d’un autre genre

a - L'intelligence collective

b - Les neurones miroir

c - L’épigénétique

d - La contagion de l'altruisme

e - Les champs morphiques (ou morphogénétiques)

f - La transmission de toutes nos pensées et émotions

g - L'auto-contagion

10. Conclusion

VERS UNE UTOPIE NON DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ

- La métaphore du flocon

- Un dernier petit coup de pouce

ANNEXE Un détour par la théorie polyvagale

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ICI COMMENCE LE DEUXIÈME VOLET DE CE LIVRE

RÉFÉRENCES

REMERCIEMENTS