SE CHANGER SOI

POUR CHANGER LE MONDE

 

traduction partielle du site en anglais et en espagnol

 

7) pensées semi-conscientes = le plus gros frein pour se libérer de l'addiction

Un autre aspect encore, concerne les pensées semi-conscientes. Plus on fonctionne de manière automatique, conditionnée, insouciante; moins nous avons conscience des pensées qui traversent notre esprit. Aux côtés des pensées qui occupent notre attention, il existe toutes sortes de pensées secondaires parallèles qui viennent s'y greffer mais auxquelles nous ne sommes pas réellement présents, et qui nous influencent pourtant bel et bien.

Ce sont par exemple ces pensées qui surgissent pendant une conversation, et qui même parfois réussissent à nous déconcentrer, et à devoir demander à l'interlocuteur de répéter. Tant que ces pensées ne remontent pas à la surface, nous sommes incapables de les percevoir, mais c'est bien parce qu'elles émergent parfois que nous pouvons les détecter et tenter de mettre à plat le processus qui les engendre.

Ce peuvent être des pensées liées à des sensations dans le corps en plein milieu d'une activité. Elles sont plus facilement captables lorsqu'il s'agit de symptômes qui éveillent notre inquiétude par exemple. Dans ce dernier cas, ce type de pensées est très néfaste, en ce sens qu'elles vont nous préoccuper en sourdine alors que notre concentration principale est dirigée sur tout autre chose.

Ce peuvent être aussi des pensées jugeantes sur soi-même, sur autrui, ou encore sur base de l'observation de l'environnement présent ou récent, qui elles aussi font leur chemin en sourdine pendant une occupation qui retient le principal de notre attention. Elles peuvent mener à construire des schèmes de pensées négatives à propos d'une personne ou d'une situation.

Ce peuvent aussi être, par exemple, des observations parallèles qui vont nous rendre critique lors d'une réunion, d'un cours, ou d'une activité de groupe. La critique sera basée sur l'activité principale a priori, mais également sur la somme d'indices glanés en sourdine en parallèle.

Comme ces pensées sont moins conscientes, elles peuvent réellement creuser tout un chemin de préoccupations, qui vont nous nuire le plus souvent. Car les films que l'on se crée, l'auront été en dehors de notre attention réelle. Et ne deviendra pleinement conscient que le résultat d'un raisonnement que nous n'aurons pas mené intentionnellement. Et qui, dans bien des cas, nous pourrira la vie. De plus, avec le temps et les répétitions de ce mode de fonctionnement, nous aurons créé des habitudes de pensée et de raisonnement inconscientes (semi-conscientes en général) et creusé des sillons indélébiles. Et ces habitudes seront stimulées, conditionnées par des circonstances similaires que nous ne sommes plus capables de détecter consciemment, car l'automatisme aura fait tout le travail préliminaire avant que notre attention réelle ne soit portée sur ce qu'il en advient.

Plus marquant encore, le cas du symptôme et du film lié à la peur de la maladie, en particulier pour le peur du cancer ou de la maladie d'Alzheimer.

Énormément de gens fonctionnent normalement dans les pensées conscientes, mais souffrent d'un symptôme très diffus, qui vient et qui va. Ce symptôme les inquiète par moment, mais il n'est franchement pas assez prégnant pour faire la démarche de consulter. Pourtant par moment, il se fait remarquer et nous distrait de notre occupation. Mais nous évacuons vite fait l'inquiétude et nous nous concentrons sur ce qui nous retient sur le moment. Mais les pensées d'inquiétude, souvent liées à une maladie grave ou un problème de santé important, persistent. Par exemple : « j'ai mal à l'estomac » ... « et si c'était un ulcère ? » «  et si c'était un cancer ? » ... idem pour des crampes intestinales, des maux de tête récurrents ou tout autre mal dont nous ne connaissons pas la signification, et qui atteignent forcément tout le monde un jour ou l'autre en avançant en âge.

Ces pensées-là vont tracer des sillons dans notre mode de fonctionnement. Non seulement leur répétition automatique, sur le même symptôme, ou sur le prochain quelques mois plus tard, devient presque inéluctable, mais leur présence-même trace le chemin pour créer réellement la maladie, alors qu'au départ elle est inexistante. Nous créons encore une fois notre propre réalité.

Dans un domaine encore différent, dans la vie sociale, lorsque nous en voulons à des personnes pour un comportement que l'on juge inacceptable à notre encontre, il arrive que nous restions bloqué à y repenser souvent, et à imaginer tous les moyens ou réponses possibles que nous aurions pu utiliser lors de la confrontation qui a eu lieu, mais auxquels nous n'avons pas pensé sur le moment. Ou alors nous nous faisons des films sur les événements à venir, sur ce qui nous fait peur, ou sur des vengeances que nous aimerions concrétiser, même lorsque nous sommes conscient qu'il est hors de question de les utiliser. Et nos ruminations tournent et tournent et tournent, et avec elles le tourment, la peur, la hargne, ou tout à la fois, c'est selon.

Et, lors d'une rencontre ou confrontation suivante, nos réactions, attitudes, comportements, réponses, seront à l'image des ruminations que nous aurons nourries, bien plus qu'en réponse à la situation réelle; ce qui ne pourra qu'aggraver la situation, et la faire tourner au cercle vicieux. Nous créons notre propre réalité.

Toutes les assuétudes sont directement liées à une incapacité à gérer, à la fois les émotions et les pensées, en l'absence d'une volonté pleinement éveillée. Car on se dirige vers le comportement addictif par fuite de l'émotion : incapacité de la traverser, de la reconnaître, de la comprendre, de l'exprimer sainement, donc de l'évacuer, et donc de résoudre les problèmes qui sont à sa source. Mais aussi car les pensées la concernant fonctionnent en roue libre et qu'il n'y a pas capacité d'utiliser une volonté supérieure à elles : la conscience, pour enrayer le cercle vicieux.

Les pensées qui accompagnent les actes d'addiction ne sont pas inconscientes, mais elles sont relativement superficielles, nous ne sommes pas pleinement présent à ce que nous sommes en train de faire, et c'est la raison-même pour laquelle nous le faisons.
Lorsque le comportement compulsif n'est pas lié directement à une dépendance physique importante et que nous connaissons l'existence du problème, si nous sommes pleinement conscient au moment de poser un acte d'addiction, nous aurons accès à la volonté de ne pas le poser. Seule la conscience permet de modifier le comportement durablement.

C'est donc la pleine conscience qui peut aider à quitter nos addictions : cigarette, alcool, comportements compulsifs : dépressifs, colériques, sexuels, alimentaires etc. ; et tous les comportements de fuite en avant.
Et paradoxalement, plus on fonctionne dans un registre addictif ou de fuite en avant, plus il est difficile d'accéder à la conscience; le comportement empêchant lui-même de s'arrêter, d'observer, d'accepter, de traverser et de lâcher prise.

La plupart des addictions, qu'elles soient ou non liées à de réelles drogues, fonctionnent de la sorte. Cela rend les rechutes toujours possible même après sevrage, car ce n'est pas uniquement le produit assimilé qui rend dépendant, c'est aussi tout le mode de pensée qui entoure la prise de la drogue, et son ancrage dans le mental profondément, qui force la répétition.

On peut sans doute aussi expliquer de la sorte la mise en place de comportements tels que les TOC, certaines formes de harcèlement brut, le syndrome de stress post-traumatique, la jalousie, les phobies, l'impulsivité, la boulimie, l'anorexie et tout autre comportement de type névrotique; et dans une moindre mesure, le bégaiement, la tendance à rougir, la timidité, certains comportements défensifs ou agressifs. .
La pathologie s'installe lorsque l'automatisme de pensée va jusqu'à prévoir - au point de s'y attendre – une situation problématique déclenchant un comportement automatique lui aussi, pour faire face à cette situation, avant même que la situation problématique ne survienne, et surtout dans les cas où la probabilité qu'elle survienne est infime.

La pensée, ou plutôt l'automatisme de pensée pathologique crée donc lui-même le problème (émotion, manque), de façon préventive en quelque sorte, induisant le comportement de réponse que la situation problématique appelle, mais en absence du problème et sans comprendre réellement les raisons du déclenchement de ce comportement.

Et ce qui renforce ce dysfonctionnement, c'est que, lorsqu'on a tendance à privilégier coûte que coûte l'utilisation du mental par rapport aux autres facettes de notre personnalité, cela nourrit, en quelque sorte, l'inconscience face à tous les autres aspects psychologiques, et cela aveugle et opacifie passablement le regard sur la réalité.

Nous sommes tous concernés, même si nous n'avons pas mis en pratique de tels automatismes, nous en sommes tous capables.

Pour parer aux conséquences de ces pensées semi-conscientes, il est nécessaire d'apprendre à les voir de plus en plus finement, de manière à pouvoir ne pas se laisser envahir par elles en toile de fond, mais aussi à pouvoir immédiatement les traiter à la source. Ce qui importe c'est de repérer ce qui en est à l'origine afin d'en faire disparaître la cause pour ainsi tenter de freiner leur répétition automatique une fois que le sens qui les habitait a été balayé.

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Gestion des pensées
Gestion des émotions

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Avant-Propos

Introduction

Première partie : Quand le mental et les émotions posent problème

1) Qu'appelle-t-on le mental ?
2) Que se cache-t-il derrière le concept d'émotion ?
3) Les automatismes de pensée
4) Croire les pensées et s'identifier au mental
5) Quel est le rapport entre le mental et les émotions ?
6) Incapacité à gérer les émotions sans que la conscience soit aux commandes
7) Pensées semi-conscientes = le plus gros frein pour se libérer de l'addiction
8) Considérer le mental comme chef d'orchestre renforce le mental

Deuxième partie : Éveil de la conscience

1) Observer
2) Repérer les émotions dysfonctionnelles – ne pas croire les pensées qui les accompagnent
3) Ne pas agir
4) Traverser
5) Lâcher prise
6) Parvenir à éviter le déclenchement de l'émotion
7) Changer nos films
8) Sortir des cercles vicieux
9) L'inversion psychologique
10) Nouvelles croyances – désidentification au mental
11) Déjouer certains pièges du mental - un pas vers l'humilité et l'honnêteté intellectuelle
12) Prendre de la hauteur – troisième dimension : additionner les poires et les pommes
13) Décalage entre la compréhension intellectuelle et la compréhension en conscience

Troisième partie : Moyens et techniques pour sortir du mental et apprendre à gérer le mental et les émotions

1) La méditation
2) La douleur / souffrance
3) Autres techniques

1. L' EFT
2. L'EMDR
3. Tipi

4. La Cohérence Cardiaque
5. L'écriture
6. L'expérience du riz
7. La Communication Non-Violente
8. La pensée positive via le carnet de gratitude
9. La psychothérapie de la parole
10. Ho'oponopono
11. Lectures

Plus loin que notre évolution personnelle

En complément

 

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