SE CHANGER SOI
POUR CHANGER LE MONDE
12) Prendre de la hauteur - 3ème dimension : additionner les poires et les pommes
La résolution de tout ce qui est psychologique, via notre mental, ne peut qu'aboutir à faire du sur-place, voire, à faire grossir les problèmes.
Commencer à reconnaître que notre mental n'est qu'une part
de nous-même, et qu'il nous a cloîtré en nous piégeant
à n'utiliser que lui, pour enfin découvrir qu'il y a d'autres
dimensions dans le fonctionnement humain, ouvre la porte à l'épanouissement
dans tous les domaines.
Et cela représente un travail sur soi de longue haleine; mais très
motivant car le monde non rationnel est bien plus passionnant encore que
le monde rationnel.
Notre mental constitue une prison s'il ne s'ouvre pas à la part affective, corporelle et spirituelle de notre vie.
En devenant nettement plus conscient des processus mentaux, nous nous ouvrons à de nouvelles possibilités et conceptions :
1/ choisir de ne pas tenir compte de ce qui est apparu automatiquement sur notre écran de pensées
2/ choisir de remplacer ces pensées par d'autres qui nous conviennent mieux;
3/ choisir d'apprendre à parfois nous passer de cet outil, et de plus en plus souvent, pour ne faire appel à lui que lorsque nous le jugeons nécessaire (c'est un apprentissage long, mais tellement bénéfique);
4/ comprendre que les autres fonctionnent exactement selon les mêmes processus, qu'ils en soient conscients ou non, et assouplir de ce fait nos jugements à leur égard, de manière à mieux les comprendre, et améliorer nos relations;
5/ découvrir l'accès à d'autres sources de fonctionnement tels que l'intuition, la créativité, l'inspiration, la sérénité, la présence au corps, l'attention au moment présent, l'acceptation de ce qui est, l'intelligence du cœur, l'intelligence collective,
6/ devenir capable de joindre la conscience et se sentir uni au tout. On atteint là la dimension spirituelle, celle que permet la méditation.
Eckart Tolle en dit ceci :
« L'équivalent du bruit extérieur est le bruit intérieur de la pensée. L'équivalent du silence extérieur est l'immobilité intérieure. » « Lorsque vous prenez conscience du silence, s'installe immédiatement un état intérieur d'alerte immobile. Vous êtes présent. Vous vous êtes libéré de millions d'années de conditionnement humain collectif. » « Vous sentez une unité avec tout ce que vous percevez lorsque vous êtes en état d'immobilité. Sentir que vous faites un avec tout ce qui vous entoure, c'est ça l'amour véritable. »
Naturellement, la capacité de joindre cet état d'immobilité, ce silence intérieur, cette conscience, de rejoindre l'être, la sérénité, la paix, le véritable moi, l'unité, .... peut venir avec l'âge.
C'est à force de répétitions en traversant les tempêtes
intérieures, et en les agitant avec nos pensées et nos émotions,
que nous nous rendons compte que nous ne nous y sommes pas noyés,
que la vague ne nous a pas emportée. Et avec le recul nous réalisons
qu'elles étaient toutes des tempêtes dans un verre d'eau.
C'est alors qu'on apprend à regarder au-delà de la paroi
du verre, là où ce trouve cette immobilité, ce silence,
cette conscience.
On peut même pousser plus loin la métaphore du verre d'eau.
La plupart de nos pensées et émotions fonctionnent le plus
souvent comme de la terre, de la boue, ou des grains de sable. Certains
événements de notre vie agissent comme des secousses sur
le verre d'eau. Chaque secousse remue la vase au fond du verre. Une fois
la vase mélangée à l'eau, la limpidité des
pensées est empêchée et nous sommes dans le brouillard.
Nos décisions et comportements sont dès lors aveugles. Nous
naviguons alors dans les ruminations, les peurs vont nourrir les peurs,
les colères vont nourrir les colères. Et tant que la vase
ne retournera pas au fond du verre, nous resteront aveuglés. Les
intuitions, l'inspiration, pourraient dès lors être considérés
comme des bulles de limpidité dans tout ce magma, permettant parfois
de quitter ces automatismes négatifs.
L'intuition est quelque chose que nous possédons tous. L'apprentissage
consiste plus à repérer nos intuitions parmi le reste des
pensées qu'à la développer comme il est couramment
enseigné.
Plus nous évitons les secousses, et parvenons à maintenir
la vase au fond du verre, plus nous aurons accès à l'intuition
et à l'inspiration.
Sur un mode plus mystique ou spirituel, il est possible d'interpréter cela dans le sens que, lorsque nous parvenons à rendre la limpidité à l'eau, nous nous donnons la possibilité d'avoir accès à quelque chose de supérieur, à un mode de fonctionnement cérébral qui permet de se mettre en lien avec autre chose que notre être isolé; avec le tout, avec le reste du monde (élargi non pas à toute l'humanité, mais à tout ce qui « est »), voire à une forme de transcendance. La limpidité nous permet de voir au-delà de la paroi du verre.
Ce lien pourrait bien être associé au fonctionnement du cœur, au propre comme au figuré, quittant le rationnel pour approcher quelque chose de l'ordre des sentiments. Et plus nous créons l'accès à ce mode de fonctionnement, plus celui des « pensées » se transforme et perd de son pouvoir à nous imposer une anarchie de pensées troubles. Il devient alors possible d'aller puiser volontairement les pensées nécessaires à l'élaboration d'un raisonnement et de vivre les émotions induites en parallèle sans que celles-ci ne puissent nous submerger, et sans qu'il soit nécessaire de remuer toute la vase du fond du verre. Les pensées deviennent alors moins polluantes et deviennent utilisées comme un véritable outil, sur demande, et non de manière automatique ou obsessionnelle.
En fait, on pourrait considérer que le mental nous permet d'additionner des pommes ou d'additionner des poires. Et, dans ce registre, nous pouvons faire des démonstrations mathématiques extrêmement poussées.
En quittant le mental, nous deviendrions alors capable d'additionner des pommes avec des poires en quelques sorte.
Tant qu'on ne sort pas du cadre, on ne peut pas s'imaginer de telles
possibilités. C'est un peu comme si nous n'étions pas capable
de voir la vie en relief et en couleurs. Il existe sur ce thème
une excellente animation,
pouvant illustrer le passage de la survie, basée sur le mental
et les émotions uniquement, à la vraie vie, basée
sur la conscience, le cœur, l'intuition, l'inspiration, etc.
Il s'agit en effet de prendre de la hauteur, et c'est alors que l'on peut arriver à entrer dans cette nouvelle dimension.
Comme cet apprentissage n'est pas linéaire, il arrivera encore que nos vieilles émotions surgissent du passé, et nous poussent à retourner dans le monde en deux dimensions, à réintégrer le verre et sa tempête - quand nous étions dans des comportements de survie. Et nous devrons à nouveau voir surgir tous nos automatismes de l'époque. Le fait de devenir conscient de ce qui se passe quand nous traversons de telles situations, va tout simplement entrainer qu'elles vont se raréfier.
Quand nous devenons capable de repérer ce phénomène, nous parvenons bien plus rapidement à reprendre de la hauteur et relativiser, positiver, à voir la non pertinence des dangers.
Quand nous fonctionnons en deux dimensions, les raisonnements sont bien souvent justes, pointus mêmes, mais c'est le fait qu'ils manquent de hauteur qui fait qu'on voit tout de manière problématique et/ou angoissant (exactement comme dans l'animation : les peurs avivent les rancœurs).
Quand on prend de la hauteur, cela permet d'atteindre plus de sérénité, de ne pas inventer ou grossir les problèmes, mais cela permet aussi de percevoir les liens entre toutes les facettes de notre vie, apparemment indépendantes les unes des autres quand on a le nez dessus.
Cette prise d'altitude peut nous aider également à une meilleure intégration sociale. Cela va permettre de moins résister à certains pouvoirs qui sont exercés sur nous en société, dans les groupes ou dans nos relations; sans pour autant nous forcer à y rester soumis sur le long terme. Il s'agit bien souvent de temps et d'acceptation.
En effet, socialement, les réponses, attitudes, solutions, que
nous propose notre mental, sont en apparence excellentes mais, bien souvent,
elles ne sont pas acceptées par nos interlocuteurs. Si nous nous
obstinons à vouloir les utiliser contre leur avis, nous allons
au devant de problèmes, ou nous renforçons ceux qui existent
déjà.
Pour nous en prémunir il est parfois nécessaire de nous
éloigner de la logique qui nous habite, et donc de notre mental,
en prenant de la hauteur par rapport à la situation, en acceptant
que notre logique ne convient pas à la situation présente
et qu'il est nécessaire de trouver une solution alternative qui
convienne à tous, ou accepter que la proposition logique mette
un peu plus de temps à être acceptée par les autres.
Si l'on reste le nez sur le problème, à un niveau pragmatique,
sans être capable de regarder l'aspect social de la solution à
apporter, on reste aveuglé, et on n'aura pas logiquement tort,
mais la réalité nous amènera à avoir tort
par l'échec que cela nous forcera à essuyer.
Il est donc essentiel d'être capable d'envisager la réalité
avec plus de distance, d'être capable d'accepter que notre solution
logique ne soit pas la bonne (puisqu'elle mène à l'échec
vu qu'elle n'est pas acceptée, donc pas applicable), et qu'il faut
utiliser d'autres capacités pour aller vers le succès.
13) Décalage entre
la compréhension intellectuelle et la compréhension en conscience
Devenir conscient, c'est chaque jour poser une pièce sur un puzzle
qui en contient des millions.
Quand le mental est surdéveloppé (comme c'est le cas dans
notre culture occidentale), la conscience est en général
très sous-développée; ce qui apporte pas mal de souffrance.
Et ce n'est qu'à partir du moment où on se rend compte de
ce décalage qu'on peut apprendre à y remédier.
La compréhension intellectuelle, assez simple à atteindre,
précède la compréhension en conscience. Cependant,
seule la compréhension en conscience permet le changement d'attitude.
Il y a donc en général un délai, qui peut être
important entre une compréhension mentale et un changement de comportement.
C'est pareil que pour tous les changements de type psychologique. Par exemple, lorsqu'on détient l'information concernant des sujets comme le gaspillage, la publicité, les systèmes commerciaux injustes, etc.; on « sait » à un niveau intellectuel, à quel point le fait de consommer aveuglément est néfaste pour soi, mais surtout pour les autres, pour la société, pour l'environnement. Mais malgré qu'on le sache, bien souvent on continue à consommer, gaspiller etc, culpabilisant même parfois de notre incapacité à agir de manière cohérente.
Comprendre les choses intellectuellement ne permet pas de changer les
comportements.
Au moins 50% de la population est informée des côtés
néfastes du consumérisme, des conséquences des gaspillages
sur le réchauffement climatique, sur la pollution, la destruction
de la nature, la raréfaction des ressources et sur notre propre
santé. On a énormément d'informations à portée
de main. Et pourtant, dans nos comportements on n'en tient pas compte,
ou très partiellement. On se trouve des justifications, tout en
sachant bien, intellectuellement, qu'elles ne font pas le poids. Juste,
on n'est pas cohérent.
Tant qu'on n'a pas compris au niveau de la conscience, le comportement ne change pas, ou alors on se force à changer, avec un gros risque de reculer bien plus après. On le fait alors à contre-"cœur".
A l'inverse, quand on comprend avec la conscience, non seulement le comportement
change, mais il nous devient difficile de revenir au comportement précédent,
cela nous rebute d'y revenir.
Et cela prend parfois des années entre le moment où on comprend
quelque chose intellectuellement et celui où on en saisit véritablement
la réalité, c'est à dire, le moment où on
le comprend avec la conscience.
C'est d'ailleurs pour cela que la psychologie est si difficile à
expliquer, que nous sommes si lents à évoluer psychologiquement.
Cela fonctionne par « déclics ». Il faut
que cela fasse « écho » en nous, que cela
nous « parle ». Car comprendre mentalement est bien
beau, mais cela ne suffit pas.
Le raisonnement logique n'influence pas forcément la volonté.
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Gestion des pensées
Gestion des émotions
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Première partie : Quand le mental et les émotions posent problème
1) Qu'appelle-t-on
le mental ?
2) Que se cache-t-il
derrière le concept d'émotion ?
3) Les automatismes
de pensée
4) Croire les pensées
et s'identifier au mental
5) Quel est le rapport
entre le mental et les émotions ?
6) Incapacité
à gérer les émotions sans que la conscience soit
aux commandes
7) Pensées
semi-conscientes = le plus gros frein pour se libérer de l'addiction
8) Considérer
le mental comme chef d'orchestre renforce le mental
Deuxième partie : Éveil de la conscience
1) Observer
2) Repérer
les émotions dysfonctionnelles – ne pas croire les pensées
qui les accompagnent
3) Ne pas agir
4) Traverser
5) Lâcher
prise
6) Parvenir à
éviter le déclenchement de l'émotion
7) Changer nos films
8) Sortir
des cercles vicieux
9) L'inversion
psychologique
10) Nouvelles
croyances – désidentification au mental
11) Déjouer
certains pièges du mental - un pas vers l'humilité et l'honnêteté
intellectuelle
12) Prendre de la
hauteur – troisième dimension : additionner les poires et
les pommes
13) Décalage
entre la compréhension intellectuelle et la compréhension
en conscience
1) La méditation
2) La douleur / souffrance
3) Autres techniques
1. L' EFT
2. L'EMDR
3. Tipi
4. La Cohérence Cardiaque
5. L'écriture
6. L'expérience du riz
7. La Communication Non-Violente
8. La pensée positive via le carnet de gratitude
9. La psychothérapie de la parole
10. Ho'oponopono
11. Lectures
Plus loin que notre évolution personnelle
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