SE CHANGER SOI
POUR CHANGER LE MONDE
Troisième partie : Les
moyens et techniques pour sortir du mental
et apprendre à gérer le mental et les émotions
Le travail d'apprentissage et de transformation peut se faire par beaucoup
de voies différentes. Il y a la méditation bien sûr,
mais elle n'est pas la seule. Il existe à présent de plus
en plus de techniques thérapeutiques qui permettent de gérer
les émotions, et, à travers elles, les pensées. Il
y a aussi la douleur intense qui peut forcer à apprendre à
gérer le mental. Il y a toutes les techniques plus corporelles
comme la relaxation, la sophrologie, le yoga, le tai chi, le Qi Qong,
l'antigymnastique, les auto-massages, la méthode Knap, la Somatic
Experiencing, et bien d'autres, ainsi que la marche, voire aussi le jardinage
et autres activités manuelles, qui consistent à mieux maitriser
certaines fonctions du corps, mais qui appellent à une présence
à soi et calment le mental.
La seule voie qui ne mène pas à gérer le mental,
c'est le mental lui-même, donc l'intellect, le rationnel, les raisonnements.
La méditation consiste à être témoin des pensées qui surgissent ou défilent, simplement en tant qu'observateur, sans jugement, jusqu'à parvenir à atteindre des espaces de silence mental qui, avec l'exercice, peuvent être prolongés.
En premier, il s'agit d'observer toutes les pensées qui émergent
à la surface, sans s'accrocher à aucune. L'objectif lointain
est de s'entrainer - par l'intention, la volonté et la détermination,
mais sans jamais forcer - à éviter d'entrer dans le mode
de fonctionnement automatique. Observer les pensées consiste à
maintenir l'attention suffisante pour rester à quai, ne pas monter
dans le train des pensées, ne pas se laisser entrainer dans le
défilé. Car une fois entrainé, la volonté
n'a plus de prise sur elles car il s'agit d'automatismes.
Lorsque l'on parvient à rester à quai, les pensées,
comme dans une eau troublée par la vase, vont se déposer
dans le fond et on obtient alors en surface une ambiance limpide, exempte
de pensée comme la surface d'un liquide qui a décanté.
Ce lâcher prise mental apporte de la sérénité
(limpidité) qui donne accès à une forme de clairvoyance
(transparence), d'approche véritable de la réalité,
qui ne consiste plus en un « raisonnement ». Car
la « logique » de construction de nos pensées
ne nous donne qu'une compréhension de la réalité
équivalente à ce qu'un plan d'architecte permet d'appréhender
pour une maison. Alors que, en comparaison, la clairvoyance en l'absence
de pensée mène à quelque chose de similaire à
la compréhension de la vie au quotidien dans une maison, hors construction
de pensée, comme l'est le regard à travers une eau limpide.
S'il est relativement facile de comprendre par la pensée que apaiser notre mental en diminuant le flot des pensées est utile et que cela contribue à notre bien-être, il en va tout autrement pour devenir capable de mettre cela en pratique.
L'utilité d'être dans l'instant présent, de calmer
le mental et les émotions, d'être dans l'acceptation de ce
qui est; est quelque chose qu'on ne peut pas véritablement comprendre
avec le mental lui-même. Aucun mot, aucune explication ne peut donner
accès à cette compréhension.
Et la difficulté de l'apprentissage de la méditation réside
en grande partie dans le fait que les consignes passent par le mental
alors que l'objectif est de s'éloigner du mental.
Car s'il est rarement demandé de « ne pas penser », c'est tout de même un peu cela à la base qui est compris par tout néophyte.
Or, la machine à « penser » n'est pas plus capable de s'arrêter par une décision pensée, qu'un moteur n'est capable de décider de s'arrêter de manière autonome. Beaucoup de méthodes proposent dès lors de passer par le corps, le ressenti, l'observation des fonctions physiologiques autonomes (respiration et cœur).
Certains conseillent de remarquer les pensées comme si elle passaient
sur un écran de cinéma, d'autres de se focaliser en regardant
une bougie, ou encore de fermer les yeux, d'observer le corps, les ressentis,
de chercher de quel endroit proviennent les pensées.
Tout le monde sera d'accord pour proposer de tenter de rester éveillé.
Car quand la distraction ne guette pas, le sommeil prend facilement la
relève.
L'idée est, en quelque sorte, de parvenir à redescendre de nos nuages, des nébuleuses de nos rêvasseries et préoccupations qui nous emportent sur des chemins très éloignés du plancher des vaches. Et pour ce faire, de réintégrer notre corps : son poids, la respiration, les sensations, la présence à soi, à la frontière de soi, à l'environnement immédiat; se retrouver à l'intérieur de soi, pour soi, maintenant, et attentivement.
D'une certaine manière, on pourrait considérer que l'action d'observer les pensées est une forme de pensée. Il n'est pas aisé de reconnaître l'observateur. Ce qui le particularise c'est, d'une certaine manière, sa bienveillance et son indulgence à toute épreuve. La bienveillance dans le sens que l'observation est totalement exempte de jugement. Il s'agit en quelque sorte d'être présent avec le cœur plutôt qu'avec le cerveau. La présence de l'observateur ramène au moment présent, à l'ici et maintenant. Elle est une sorte de sourire intérieur, d'ouverture à ce qui est, d'acceptation inébranlable et rassurante à ce qui est. Plus cette présence se fait jour, plus il y a place pour la sérénité.
Le seul effort demandé est d'y consacrer du temps, de choisir
d'orienter l'attention sur l'ici et maintenant et d'accepter tout ce que
cela impliquera.
Quand on commence à réveiller l'observateur, il s'agit de
tenter de parvenir à faire la distinction entre l'automatisme penseur
et une attention, une volonté, une présence qui assiste
à cet automatisme. Plusieurs manières existent pour y arriver.
Lorsqu'on y consacre un temps défini, avec l'intention d'observer,
renouvelée à chaque fois que nous parvenons à revenir
à la conscience de l'instant, on est déjà dans un
processus de méditation. Peu importe que nos pensées s'égarent,
peu importe que l'on oublie l'objectif en cours de route, peu importe
qu'on s'endorme, peu importe si les pensées s'emballent; le principal
est de garder l'intention générale d'observer l'ici et maintenant
dans l'acceptation, sans lutte aucune. L'objectif n'est pas le résultat.
L'objectif c'est d'essayer sans forcer. Et recommencer chaque jour à
nouveau. En quelque sorte, une méditation réussie ne se
mesure pas au résultat, mais juste au fait de l'avoir commencée
et terminée avec l'intention et la motivation, mais surtout sans
obstination, sans pression, sans acharnement. La limite, la nuance est
très très fine entre l'intention et l'effort.
L'effort n'est demandé que pour le fait d'arrêter ses activités
pendant une durée déterminée, de préférence
au même moment chaque jour, le lever et le coucher étant
préférables aux autres bien qu'aucun moment ne soit mauvais
en soi.
Si l'intention dans l'acceptation mène, sur le long terme à
calmer le mental et atteindre plus de sérénité et
de clairvoyance; l'effort, à l'inverse, va mener indubitablement
à un emballement du mental qui va augmenter chaque fois plus la
difficulté à méditer et à se motiver à
méditer. La difficulté vient de la recherche à lâcher
prise au niveau de l'intention alors que le lâcher prise n'est naturellement
jamais volontaire.
Or la méditation et la gestion du mental n'ont rien à voir
avec l'idée de dompter le mental. Dompter le mental a pour conséquence
de le booster alors que le but est de le calmer et que pour y arriver
il faut entrer dans autre chose.
Et cela est d'autant moins simple si l'automatisme est installé depuis longtemps et/ou s'il est très productif.
Il existe différentes formes ou courants de méditation, les plus puristes proposent d'observer les pensées, de revenir à l'instant présent, de cultiver une forme de vigilance. Certaines s'accompagnent de rituels et parfois de règles assez strictes. Les formes dérivées consistent parfois bien plus à guider la pensée et opérer une forme de relaxation. Mais il est probable que toutes visent à calmer le mental et les émotions, tout en se focalisant sur l'instant présent en étant conscient du processus.
Selon le contexte on peut méditer assis, couché, ou en position tailleur, sur un zafu comme le proposent les adeptes de la méditation zen par exemple.
La relaxation, la respiration, l'écoute d'un enregistrement qui nous guide, sont des moyens parmi d'autres, pour y arriver.
L'important est de persévérer à y consacrer un moment
chaque jour et de ne pas le sacrifier, même quand nos journées
sont remplies du double d'obligations qu'une seule journée peut
comporter à elle seule.
L'exercice de la Cohérence
Cardiaque est le plus rapide et bénéfique à ma
connaissance. Il s'agit d'observer, amplifier, ralentir et calmer la respiration
en écoutant ou ressentant en parallèle les battements du
cœur et de les accorder pour atteindre une forme de sérénité.
Des activités routinières comme la marche, le jardinage, le tricot, peuvent aussi aider à un retour vigilant sur le moment présent, sur l'observation des pensées. Cela dépend de la personne qui les pratique et de son état d'esprit au moment de commencer l'activité.
Car si ces activités peuvent favoriser une forme de relaxation, qui va elle-même faciliter la méditation (l'observation des pensées); il subsiste toujours le risque qu'à l'inverse, elles favorisent la rêvasserie par son effet berçant.
De nombreux livres présentent la méditation sous toutes
ses formes, mais restent toutefois peu engageants quant à sa mise
en pratique. Les CD, les DVD, et les vidéos du net, donnent une
aide plus concrète. Des liens vers plusieurs sites proposant des
méditations guidées sont donnés en fin de document.
Vivre la méditation en groupe sera probablement le plus motivant
pour s'initier.
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Gestion des pensées
Gestion des émotions
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Première partie : Quand le mental et les émotions posent problème
1) Qu'appelle-t-on
le mental ?
2) Que se cache-t-il
derrière le concept d'émotion ?
3) Les automatismes
de pensée
4) Croire les pensées
et s'identifier au mental
5) Quel est le rapport
entre le mental et les émotions ?
6) Incapacité
à gérer les émotions sans que la conscience soit
aux commandes
7) Pensées
semi-conscientes = le plus gros frein pour se libérer de l'addiction
8) Considérer
le mental comme chef d'orchestre renforce le mental
Deuxième partie : Éveil de la conscience
1) Observer
2) Repérer
les émotions dysfonctionnelles – ne pas croire les pensées
qui les accompagnent
3) Ne pas agir
4) Traverser
5) Lâcher
prise
6) Parvenir à
éviter le déclenchement de l'émotion
7) Changer nos films
8) Sortir
des cercles vicieux
9) L'inversion
psychologique
10) Nouvelles
croyances – désidentification au mental
11) Déjouer
certains pièges du mental - un pas vers l'humilité et l'honnêteté
intellectuelle
12) Prendre de la
hauteur – troisième dimension : additionner les poires et
les pommes
13) Décalage
entre la compréhension intellectuelle et la compréhension
en conscience
1) La méditation
2) La douleur / souffrance
3) Autres techniques
1. L' EFT
2. L'EMDR
3. Tipi
4. La Cohérence Cardiaque
5. L'écriture
6. L'expérience du riz
7. La Communication Non-Violente
8. La pensée positive via le carnet de gratitude
9. La psychothérapie de la parole
10. Ho'oponopono
11. Lectures
Plus loin que notre évolution personnelle
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