SE CHANGER SOI
POUR CHANGER LE MONDE
UN AUTRE REGARD SUR LA DEMENCE
ET SUR LA PRESERVATION DE LA JEUNESSE
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Agir pour prévenir et contrer les maladies de la mémoire
doit donc se faire quand la volonté et la capacité de la
mettre en œuvre sont encore possibles, et le plus tôt sera
le mieux. Donc c'est dès l'enfance qu'il faut songer à construire
son mental. Une fois les premiers symptômes bien installés,
il devient inutile d’encore forcer une personne à récupérer
et lui faire faire des efforts pénibles pour des gains vains. A
un certain stade de la maladie, on le remarque, les personnes sont rétives
à ce qu'on cherche à stimuler leur mémoire. Elles
ont probablement la lucidité de l'ampleur de la tâche, à
perte, et pour laquelle l'effort est devenu une réelle souffrance.
C’est donc dès le plus jeune âge que l’apprentissage
de gérer la mémoire et gérer les pensées doit
intervenir.
L’éducation telle qu’elle existe en Europe et probablement partout ailleurs, ne propose rien dans ce sens. L’enfant, depuis sa naissance ne reçoit jamais un enseignement, une éducation lui apprenant à « penser » ou à gérer les pensées qui traversent son mental.
Raisonner n’est pas penser. Les cours de mathématique, de philosophie, d’argumentation sont des enseignements qui portent sur la manière de raisonner. Le raisonnement n’est qu’une portion de la pensée. Tout comme le langage et la communication ne sont qu'un reflet partiel de nos pensées. Or, si les cours de langues (maternelle ou autres) sont dispensés dans l'enseignement, nous n'en sommes même pas encore au stade de dispenser de simples cours de communication.
Dès lors, excepté lors de moments de méditation ou de relaxation, de l’éveil jusqu’à l’endormissement, tous, nous pensons comme nous respirons, sans être véritablement maître de nos pensées. Tout méditant sait cela. Et le succès grandissant actuel de la méditation tend à montrer qu’il est probable que l’humanité en est arrivée à un niveau d’évolution où chaque humain va commencer à apprendre à gérer ses pensées. Cela pourrait changer la face du monde. Le processus sera titanesque, et bien plus important que l’apparition du langage ou de l’écriture. Mais il se pourrait bien qu’il survienne en l’espace d’une ou deux génération(s). La situation d’urgence que représente la destruction de notre propre milieu de vie qui est en cours, va nous y forcer.
Et comme déjà mentionné, la digitalisation ou l'utilisation de l'intelligence artificielle à outrance s'avérera bien vite problématique pour ceux qui auront trop tendance à déléguer leurs propres capacités à l'extérieur d'eux-mêmes. D'une certaine manière, certains projets paraissent déjà comme dépassés, non pas d'un point de vue technologique, mais du point de vue humain.
Dans ce contexte on pourrait tout à fait considérer que la démence est elle aussi une maladie de civilisation, au même titre que le cancer, le diabète et l'obésité. Si cela devait être avéré, elle pourrait potentiellement disparaître, non pas grâce à des médicaments stoppant les symptômes ou la progression du processus (ce qui ne les rend pas inutiles pour autant), mais bien plus car le processus de perte de contrôle de la volonté sur la pensée aura pu être évité.
D'autre part, si nous n’apprenons pas à gérer nos
pensées, nous n’apprenons pas beaucoup non plus à
utiliser notre mémoire, excepté dans le cadre relativement
limité de l’apprentissage scolaire, qui consiste encore trop
souvent à répéter des informations comme un perroquet,
mais sans réelle méthode de travail.
C’est un peu le chacun pour soi, voire l’anarchie totale dans
le domaine. L’école nous donne une grille partielle, en divisant
les cours, en créant des chapitres, mais une fois lancé
dans la vie active, nous allons mémoriser de manière bien
moins structurée, plutôt au fil de nos expériences.
Mais la plupart des gens ne choisissent pas leurs expériences.
Pour une grande part, ils sont un peu forcés de prendre ce qui
vient. Un niveau socio-culturel plus élevé peut aider mais
pas forcément. Donc ils emmagasinent anarchiquement les apprentissages,
et les mémorisent sans beaucoup les structurer.
Si on peut dépister certaines formes de démence relativement
tôt, c’est bien parce que le processus de déclin de
la mémoire commence très tôt. Si on évalue
qu’à 35 ans, nous n’avons plus que 5 % de pensées
dont on fait le choix conscient, c’est que déjà à
cet âge sont définis en grande partie les chemins et la rapidité
avec lesquels ce pourcentage va encore diminuer davantage.
Encore à l’heure actuelle la recherche de traitement médicamenteux
pour stopper ou freiner ces maladies, bat son plein. Je pense que l’on
risque de chercher encore longtemps. Les maladies de mémoire sont,
pour la plupart, les conséquences de processus mentaux qui s’installent
durant des décennies. Aucun médicament ne pourra jamais
les stopper, une fois les symptômes devenus évidents. On
peut tout au plus booster certaines capacités mentales de manière
à freiner le processus. Il ne s’agit pas de guérir
de la démence, pas plus qu’on ne guérit de la vieillesse.
Il s’agit de la prévenir et d’empêcher qu’elle
s’installe, ou de la ralentir une fois celle-ci pleinement déclarée.
C’est en apprenant à gérer notre mental, et cela, dès la naissance que l'on se prépare à garder toutes nos capacités bien plus longtemps. Cela représentera un travail considérable pour découvrir comment y arriver de manière optimum si on accepte l’idée que l’éducation quasi aléatoire par les parents, les expériences quasi aléatoires de la vie, et la scolarité telle que nous la connaissons aujourd’hui : ne sont en aucune manière les chemins les plus appropriés pour y arriver. Et qu’à l’inverse, si on arrive à mettre au point des méthodes pour apprendre à les gérer très tôt, l’efficacité de tous ces aspects éducatifs sera multipliée de manière exponentielle.
Il est cependant possible, à l'âge adulte de faire un travail sur soi pour évacuer tout ce qui est emmagasiné, de manière pathologique ou inadaptée, dans notre mémoire inconsciente, et qui peut venir perturber notre mémoire consciente.
En ce sens, nous aurions un pouvoir bien plus grand qu’on ne l’imagine, pour éviter les démences :
Tout d'abord, la qualité de notre santé est le premier atout qui favorise la qualité de notre santé mentale. Cela est connu : la qualité de l'hygiène de vie permet de vivre plus vieux : alimentation, sommeil et exercice physique sont donc trois piliers à ne pas négliger. L'absence de stress continus, intenses et répétés pourrait être considérée comme un quatrième.
C'est le point le plus évident, mais pas forcément le plus essentiel. Car l'atteinte de la mémoire est le symptôme, et c'est principalement sur les causes qu'il faut travailler.
Attention toutefois à ne pas confondre les effets du stress ou des chocs émotionnels sur notre mémoire.
Tout d'abord, le stress peut interférer avec l'attention (de manière
durable dans le burn out comme nous l'avons vu).
Quand nous pensons à trop de choses à la fois (ce qui est
le cas en situation de stress) et que nous n'en sommes pas vraiment conscients,
il devient difficile de gérer les différents niveaux de
pensée de manière à donner la priorité à
l'un d'eux et à pouvoir calmer les autres flux de pensée.
On se laisse alors vite envahir par une sorte de mix de pensées
qui, sans être gérées, si elles sont trop nombreuses,
amènent de la confusion, de la distraction, des oublis, la non
compréhension d'émotions de fonds qu'elles génèrent,
des difficultés de concentration, de l'inquiétude face à
ces incapacités, etc. Cette situation peut vite créer un
effet boule de neige si on en devient conscient car elle est bien sûr
préoccupante. Ces situations apparaissent plus vite en avançant
en âge. Et elles peuvent nuire sur le long terme à force
de répétition. Cependant, faire travailler trop son mental
n'est, a priori, pas stimulateur de la dégénérescence
du cerveau.
De la même manière, les émotions fortes et les chocs émotionnels peuvent forcer le mental à fonctionner de manière lancinante sur les mêmes pensées liées aux souvenirs de l'événement marquant ou traumatique. Cela peut également créer le même genre de symptômes : confusion, oublis, distraction, difficulté de concentration, et bien sûr les inquiétudes associées qui vont se cumuler aux émotions déjà présentes. Cela est dû à l'omniprésence des réminiscences de l'événement traumatisant qui empêche le reste des fonctions mentales de fonctionner normalement et en particulier qui va faciliter des associations entre l'événement traumatique et d'autres événements ou particularités d'événements mémorisés, de sorte que les pensées de la personne touchée par un trauma sont quasi continuellement empreintes des aspects de l'événement traumatique. La répétition du phénomène peut nuire sur le long terme, mais quand il est possible d'en guérir cela n'a pas d'impact sur une dégénérescence du cerveau. La guérison survient quand on parvient à bien dissocier l'événement traumatiques du reste du fonctionnement mental, et que de surcroît on décharge celui-ci de son aspect émotionnel (comme par exemple avec l'EMDR).
La mémoire peut être comparée à un fonctionnement musculaire. Il faut la faire travailler pour la faire grandir, et il faut l'entretenir tout au long de la vie, et même de plus en plus avec l'âge.
Il existe principalement deux fonctions mémorielles : l'enregistrement,
et la remémorisation.
La présence ou l'attention sont nécessaires pour l’enregistrement
de données dans la mémoire, mais au-delà de cet enregistrement,
le rappel du souvenir n’est possible que si nous sommes capables
de faire des associations entre différents éléments
mémorisés. Le rappel de l’un ramène l’autre.
Travailler la mémoire consiste donc en deux aspects. L’attention, la présence, la concentration, la conscience en sont le premier pilier.
Le travail d'association est le second pilier. Il peut s’exercer lui aussi comme un muscle. Si vous rechercher le nom d’un fruit, le nom d’une personne, le nom d’un métier, peu importe la catégorie; plus vous êtes amenés régulièrement à vous rappeler des noms dans des catégories, plus facilement vous retrouverez d’autres noms dans ces mêmes catégories mais aussi dans de tout autres registres.
Quand vous vous rendez compte que vous avez tendance à oublier,
ou plutôt, ne pas retrouver des noms, renforcez votre muscle de
la mémoire. Cherchez, cherchez, encore à chaque opportunité.
Ce travail ne va pas porter beaucoup de fruits si vous êtes en période
de stress, de deuil, d’épuisement, de forte préoccupation,
d’anxiété importante.
Gérez d’abord ces problèmes-là. Mais dans une
situation relativement sereine, le travail pour muscler la mémoire
consiste bien moins à tenter d’enregistrer de nouveaux éléments
qu’à tenter de retrouver d’anciens éléments.
Plus vous serez à même de ramener toute sortes d’éléments
de vos souvenirs, plus vous faciliterez à faire revenir ceux plus
profondément enfouis. Car en faisant cela, vous réactivez
les neurones qui créent des associations dans le cerveau et plus
ils sont réactivés, plus grande sera votre mémoire.
En étant capable de vous souvenir de 10 noms d’acteurs, vous
risquez de devenir capable d’en retrouver 100
Donc, dès que vous en avez l’occasion, tentez de retrouver
des noms qui ne reviennent pas facilement à la surface, sans vous
limiter à faire le constat que vous avez oublié et en abandonnant.
Devenez exigeant avec votre mémoire et elle vous répondra
de mieux en mieux.
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UN AUTRE REGARD
SUR LA DEMENCE
ET SUR LA PRESERVATION
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3) Les ennemis de la jeunesse mentale
1) Les automatismes et
l'absence de changements
2) Une mémorisation anarchique
3) Le stress
4) Les émotions négatives
5) La soumission et la dépendance
6) Les assuétudes
7) L’isolement ou l’inoccupation
8) L'absence de projets humains
9) Le manque de volonté,d'autodiscipline
10) La critique omniprésente
11) Certaines problématiques
ou maladies mentales
12) Le masque
1) Agir sur la pensée
2) Agir sur la mémoire
3) Nécessité d'agir avant l'apparition
des symptômes
1) L'état de santé
physique
2) Faire travailler la mémoire
3) Les habitudes
4) Élargir les centres
d'intérêt
5)L'organisation des pensées
6) La méditation
7) Cultiver le doute
8) Guérir les blessures
émotionnelles
9) Gérer sans avoir besoin
d'avoir le contrôle sur tout
10) Ouverture du cœur
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