SE CHANGER SOI
POUR CHANGER LE MONDE
PRESENTATION DE LA SIMPLICITE VOLONTAIRE
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Notre société est régie par des lois non inscrites 
        dans aucun code pénal mais que tous les citoyens suivent avec une 
        obéissance plus importante que pour les lois qui ont un pouvoir 
        coercitif. Une des principales règles non énoncées 
        est :
        "L'important est de posséder, l'important est de consommer."
        La publicité et les mass-médias vont, via leur propagande, 
        la manipulation, créer des besoins, faire miroiter l'illusion du 
        bonheur. 
        Le monde politique soutient cette tendance via la recherche continue de 
        "croissance économique". Et chacun tente de travailler 
        toujours plus pour pouvoir gagner toujours plus, quitte à s'abrutir 
        et à en perdre la santé ou la vie.
En tant que citoyen, qu'individu, nous avons une responsabilité dans ce système. 20% de la population mondiale (principalement dans les pays occidentaux) consomme plus de 80% des richesses mondiales. Les autres 80% de la population doivent donc "faire avec" les 20% restant.
Selon le concept de l' empreinte écologique , nous consommons, pour la plupart, comme si nous avions 3 à 5 planètes Terre à notre disposition. Ce n'est pourtant pas le cas, et nous sommes dès lors en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Cette situation planétaire va entraîner des conséquences tant sur l'environnement, sur la société que sur les individus.
a) conséquences sur l'environnement
Les ressources planétaires étant limitées, elles ne sont pas disponibles à profusion. C'est pourtant comme telles qu'elles sont considérées, et dès lors pillées. L'exemple du pétrole est le plus probant. Nous atteindrons dans les prochaines années une capacité de production mondiale inférieure à la demande qui ne cesse de croître (plus particulièrement en Chine et en Inde et dans les pays que l'on appelle "émergents").
Nous produisons toujours plus de déchets. Cela va de l'incinération de nos détritus (production de CO2) à l'épandage des déjections animales, des pesticides et engrais chimiques sur les terres agricoles, qui polluent de nitrates les nappes acquifères. Il y a aussi nos déchets nucléaires non recyclables pour des dizaines de milliers d'années qui sont abandonnés dans l'océan ou enfouis dans le sol.
Outre les nitrates dans l'eau, il y a toutes les autres pollutions : de l'air, principalement par le CO2 (produit par la combustion du pétrole via les moyens de transports, notre chauffage et l'industrie), de l'eau et du sol, liés à notre activité humaine, à notre surindustrialisation et à notre insouciance. Nous en sommes à constater le réchauffement de notre climat dont les suites vont nous surprendre de plus en plus : désertifications / famines / inondations / ouragans et autres phénomènes extrêmes.
La dissémination d'OGM dans la nature risque également de nous mettre devant des situations ingérables qui n'auront pas été prévues dans les projets (profitables) à court terme.
Les changements climatiques, les déforestations massives, ainsi que l'agriculture intensive, c'est-à-dire la main-mise de l'homme sur tous les territoires, provoquent également une diminution de la biodiversité. Des centaines de milliers d'espèces ont déjà disparu, et bien plus encore sont en voie de l'être.
Le développement de l'activité humaine, tel qu'il se fait actuellement, ne peut se poursuivre sans aller au devant de catastrophes toujours plus grandes. Et rappelons que tout cela ne profite qu'à 20% de la population mondiale, les autres 80% en subissant dramatiquement les conséquences.
b) conséquences sur la société
Cette situation a aussi pour conséquence les inégalités économiques et sociales, d'une part, entre le Nord et le Sud, et d'autre part entre les classes sociales. Les riches deviennent plus riches, les pauvres deviennent plus pauvres. Entre 18 et 20 millions de personnes meurent encore de faim et de malnutrition chaque année. Les populations qui survivent, le font bien souvent sans avoir accès à l'eau potable, aux soins de santé, à l'éducation et à un logement décent.
La lutte pour le profit et pour les ressources naturelles rend fragile l'équilibre entre les puissances mondiales. Beaucoup de pays vivent en guerre ou sous la menace de la guerre. Et les injustices sont propices à créer le terreau d'extrémismes et de terrorismes.
D'autre part, nos sociétés basées sur le développement à l'excès de la technologie, sont vulnérables par leur complexité et l'interdépendance de ces développements au niveau mondial.
La qualité du travail est elle aussi victime de la course au profit. Une pénurie étant maintenue , elle permet d'exploiter plus les travailleurs, elle favorise le sous-emploi. De plus, la division du travail et la spécialisation toujours plus importante génère une perte de sens chez les travailleurs.
c) conséquences sur les individus
L'obéïssance à l'ordre de consommer, la soumission continuelle à la manipulation de la publicité et à la propagande médiatique génère l'aliénation du citoyen. Il y a un effet d'endormissement de la conscience à laquelle correspond sa passivité et son acceptation de la situation, avec bien souvent aussi un sentiment d'impuissance.
Chaque individu vit dans un continuel "besoin d'argent" qui va le mener à accepter de travailler toujours plus, au détriment du reste : de la famille, de la vie affective, de l'engagement social, de la santé, ainsi que de la vie communautaire. Le stress de cette situation est omniprésent, et il peut s'accompagner d'une perte de sens.
La dépendance à la consommation entraîne une escalade de celle-ci. Beaucoup s'identifient à des individus, à des marques, à des modes, et vivent en parallèle la frustration de ne jamais pouvoir vraiment y ressembler. C'est le phénomène de la pauvreté de l'abondance : on consomme pour être heureux, or consommer ne rend pas heureux. La commercialisation de tout entraîne un faux respect des valeurs, les vraies valeurs (non commercialisables) étant discréditées.
Les besoins sont créés de toutes pièces. Les commerçants n'hésitent pas à faire appel aux pulsions du client, à satisfaire dans l'immédiat. On n'hésite pas à provoquer une exacerbation de la sexualité. Et le client est maintenu dans la frustration, car ces besoins ne sont pas réels.
La consommation pronant qu'elle peut répondre à tous nos besoins, le chacun pour soi devient la règle et l'individualisme prévaut sur la solidarité.
Cela n'est pas inévitable
En dehors de la sphère politique et contre-politique (militance 
        et anarchisme), il existe des solutions, 
        - aux niveaux national et international via des organisations alternatives, 
        
        - à un niveau plus régional via les communautés locales,
        - et enfin, à un niveau individuel, et aussi local, la simplicité 
        volontaire, permet de se libérer du système en agissant 
        dans sa propre vie au quotidien. Cela peut se faire avec d'autres et peut 
        essaimer autour de soi. 
DEFINITION DE LA SIMPLICITE VOLONTAIRE
La simplicité volontaire est un choix personnel qui consiste à 
        prendre la direction 
        vers une vie matérielle, intellectuelle, psychologique et spirituelle 
        
        plus proche de nos réels besoins et de nos réelles valeurs, 
        
        pour soi, pour les autres, et pour la planète.
        
        Chacun qui chemine dans cette direction le fait à sa manière, 
        à son rythme, en choisissant certaines priorités plutôt 
        que d'autres, cela lui appartient. Si le choix est personnel et l'action 
        qui en découle a priori individuelle, ils favorisent la solidarité, 
        les échanges, la générosité, la convivialité.
Le Réseau Québécois pour la Simplicité Volontaire 
        donne une définition plus précise : 
        http://simplicitevolontaire.info/la-simplicite-volontaire/definition/
ORIGINE DE LA SIMPLICITE VOLONTAIRE
L'expression "simplicité volontaire" fut pour la première 
        fois utilisée en 1936 par Richard Gregg (USA) 
        http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Gregg_%28social_philosopher%29 
        . 
Cependant il a fallu attendre les années 1970 pour faire connaître 
        le concept. En effet c'est à cette époque que Duane Elgin 
        (USA) a écrit un article important sur le sujet. Celui-ci a avait 
        été réédité sur un site américain 
        de simplicité volontaire le simpleliving.net, qui à présent 
        n'existe plus.
        Le présent texte en est en partie inspiré. En 1981, Duane 
        Elgin a publié un livre sur la simplicité volontaire. 
Serge Mongeau, médecin québecois publie, en 1985, le livre "La Simplicité Volontaire". Ce livre est complété et republié en 1998 "La Simplicité Volontaire, ... plus que jamais" encore actuellement disponible aux éditions EcoSociété.
On peut également citer les exemples de Thoreau, Gandhi et Schumacher (auteur du livre "Small is beautiful" 1973) qui, s'ils n'ont pas utilisé l'expression, ou fait partie du mouvement en tant que tel, menaient une vie totalement en accord avec les valeurs de la simplicité volontaire.
LE MOUVEMENT DE SIMPLICITE VOLONTAIRE
On ne peut pas réellement parler de mouvement de simplicité 
        volontaire, dans le sens où la plupart des personnes pratiquant 
        la simplicité volontaire, ne sont pas forcément membres 
        d'une organisation ou d'un réseau. Certaines peuvent même 
        ignorer l'expression, la vivant simplement par conviction personnelle, 
        sans être influencées d'aucune manière par des textes, 
        ou des personnes sur le sujet.
        Chacun chemine librement sur ce chemin, et il n'est pas nécessaire 
        de s'identifier à ce concept pour le vivre. 
On évalue cependant actuellement à 12-15% le nombre de personnes impliquées aux USA, ainsi qu'au Québec.
Au Québec, Serge Mongeau fait figure de pionnier. Son livre y est un best seller. Il donne des conférences un peu partout dans la région et est très médiatisé.
En Suisse et en France, des initiatives bourgeonnent un peu partout sans 
        qu'il n'existe un centre névralgique pour les centraliser ou les 
        mettre en réseau comme c'est le cas du RQSV (Réseau Québécois 
        pour la Simplicité Volontaire) au Québec 
        http://www.simplicitevolontaire.org/ 
        . 
En Belgique (francophone) jusqu'en 2005, la simplicité volontaire 
        était pratiquement inconnue. L'association "Les Amis de la 
        Terre" ont organisé des conférences sur le sujet, ce 
        qui a permis de créer une bonne dizaines de groupes, principalement 
        dans les régions de Liège et de Namur.
        http://www.amisdelaterre.be/spip.php?article127 
      
Cependant les valeurs de la simplicité volontaire se répandent. 
        On les rencontre également aux travers : 
        - des SEL en France et en Belgique
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Système_d'échanges_locaux 
        
        http://selidaire.org/spip/ 
        - des JEU au Québec
        http://www.freewebs.com/jeudemontreal/index.html
        - des RES ou RERS
        https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_d%27%C3%A9changes_r%C3%A9ciproques_de_savoirs
        http://rers.be/content/les-r%C3%A9seaux-dechanges-r%C3%A9ciproques-de-savoirs-francophones-de-belgique-0
        et autres initiatives locales en tous genres.
LES RAISONS D'ENTRER EN SIMPLICITE VOLONTAIRE
Les raisons pour s'intéresser activement à la simplicité volontaire sont multiples et de ce fait, cela peut toucher des gens très différents, en âge, en culture, en niveau social, en orientation politique, philosophique ou religieuse. Les quatre principales raisons sont :
Tout simplement le manque d'argent. Cependant la confusion possible existe de prétendre faire de la simplicité volontaire alors que l'attitude réelle consiste à rechercher le "pas cher" à tout prix, au prix de la qualité, de l'éthique, de l'écologie, etc., ce qui est plutôt contraire au chemin de simplicité volontaire.
D'autres abordent la simplicité volontaire pour sortir du stress et ce cette vie de fou qui n'a plus de sens.
Nombreux sont ceux qui aboutissent à la simplicité volontaire dans le but d'agir de façon plus responsable face aux problèmes d'environnement et de société actuels.
Une autre raison qui peut y mener, est le dégoût de consommer, un refus de la vie par procuration que propose la télévision et la publicité.
Toutes ces raisons se cumulent et s'entremêlent, sans en exclure d'autres possibles encore.
CHANGEMENTS IMPLIQUES PAR LA SIMPLICITE VOLONTAIRE
La simplicité volontaire va toucher tous les domaines de la vie de celui qui la pratique. Elle va faire évoluer la perception des valeurs, des besoins et entraîner des changements tant dans les comportements que dans les choix.
Il n'est cependant pas nécessaire d'avoir effectué ces choix et ces changements pour adhérer à la direction que ceux-ci indiquent.
En réalité, on peut observer que ces changements se produisent petit à petit, mais ils se font naturellement. Les domaines d'action évoqués ci-dessous ne représentent pas un chemin à suivre. Ils constituent plutôt les terrains de changements que l'on peut observer chez les personnes ayant parcouru un bout de chemin en simplicité volontaire. On remarque alors qu'on peut extraire une sorte de tronc commun.
Simplicité matérielle - consommation et activités alternatives
Le mode de consommation va se modifier petit à petit en fonction de besoins réels et non des besoins conditionnés et factices : acheter moins, différemment, trouver d'autres moyens de répondre à nos besoins, se débarrasser de tout ce que l'on a accumulé dans le passé en tant que consommateurs (désencombrement), et cela touchera bien vite tous les autres thèmes de la consommation comme nos moyens de transport, nos choix de loisirs, de vacances, notre travail (durée, orientation), ainsi que notre gestion de l'eau, de l'énergie. Ces changements passent nécessairement par une clarification graduelles des besoins au sens large du terme : besoins physiques, sociaux, affectifs et spirituels. Nous avons a priori tous à peu près les mêmes besoins. Mais notre situation, notre âge, notre culture, notre personnalité, vont déterminer nos choix dans la manière d'y répondre.
Dans le même ordre d'idée, en prenant de la distance avec la surconsommation, on donnera plus d'attention au choix de nos achats. Outre le fait de choisir la qualité et de payer le juste prix (et non le moins cher), on sera de plus en plus concerné pour : acheter local, éthique (et équitable), pour recycler, pour consommer des produits sains (naturels, biologiques, non polluants, durable, de qualité), pour réparer, et pour garder (plutôt qu'acheter du "jetable"). On se passera de plus en plus, et de plus en plus facilement du superflu. On choisira l'occasion plutôt que le neuf.
Un détachement se développe par rapport au système de consommation. Une attitude plus engagée, responsable face aux acquisitions se modèle petit à petit. Nos attitudes ne sont plus elles non plus "consommatrices".
A la place de la passivité et la dépendance du consommateur devant la publicité, la télévision, etc., on s'attache à créer soi-même ses activités, hors des carcans qui nous sont imposés.
De la même manière, tout comme ce que l'on achète correspond de plus en plus à nos réels besoins, le travail rémunéré a dorénavant pour but de subvenir aux frais pour vivre, et n'est plus fonction des attentes de l'entourage, et encore moins d'un statut social à maintenir. Il devient possible de se défaire de tous ces appareils, systèmes, produits préparés, qui font gagner du temps; temps que l'on utilisait à travailler pour les payer.
Une dernière caractéristique de cette simplicité matérielle est le soucis de l'impact sur le monde, via la consommation, qui va également orienter tous nos choix.
Les conséquences de la simplicité matérielle sont diverses. On s'attache de moins en moins aux richesses matérielles. L'autonomie augmente. Elle ouvre également à plus de partage entre les personnes impliquées et aussi avec l'entourage, les voisins. Un nouvel équilibre naît entre le matériel et le non matériel.
Une seconde évolution rencontrée sur le chemin de la simplicité 
        volontaire est l'échelle locale et humaine.
        La simplicité volontaire mène à ne plus chercher 
        loin ce qu'on l'on peut trouver tout près. On cherchera un milieu 
        de vie et un milieu de travail à taille humaine tout en prenant 
        de la distance face aux macro-institutions et aux grosses entreprises, 
        de manière à en être moins dépendant, à 
        reprendre en mains, la gestion de ce qui nous concerne, ou à le 
        confier à des personnes que nous connaissons, plutôt qu'à 
        des structures complexes et impersonnelles.
Indépendance - autonomie - auto-détermination - auto-suffisance
En parallèle à l'évolution vers une échelle locale et humaine, se profile une recherche d'indépendance face au système, qui passe par le "faire soi-même".
Au niveau matériel, on rencontre une recherche vers l'auto-suffisance, en cultivant et produisant le plus possible soi-même,
Au niveau administratif l'auto-détermination implique une plus grande indépendance vis-à-vis des institutions publiques et commerciales : moins d'abonnements, de contrats, d'inscriptions, etc.
Au niveau financier, cela permet également une libération par rapport à des remboursements et autres frais fixes (tout paiement contractuel régulier, par exemple).
Au niveau de l'information on se défera de la télévision, voire des masse-médias en général , en recherchant l'information alternative par ailleurs.
Au niveau professionnel cela peut mener à un changement de choix professionnel : prendre un travail ou se former à un travail qui intéresse vraiment, et paie moins, ou choisir un travail plus engagé socialement, politiquement ou autre, où l'on se sent plus utile pour la communauté. Et enfin, cela peut-être aussi le choix de diminuer le temps de travail, pour ne gagner que ce dont on a besoin en argent, et disposer de plus de temps pour soi-même, pour son entourage, pour la communauté.
S'il y a un changement professionnel, il sera fonction de l'échelle locale, de la taille humaine , de l'indépendance face au système, de l'horaire, mais aussi d'une autonomie plus importante dans le travail lui-même, qui se situe à l'opposé de la tendance actuelle vers l'hyper spécialisation, et la division du travail.
Au niveau psychologique la valeur d'auto-détermination mène aussi à prendre plus d'indépendance psychologique par rapport à l'entourage. Car bien souvent, quand ce n'est pas la publicité ou la mode qui nous poussent à consommer, c'est une pression culpabilisatrice de nos proches, nos amis, nos collègues, qui nous y entraîne.
En parallèle à ce chemin individuel, un désir de partager le chemin émerge bien vite, tant pour obtenir que pour donner du soutien entre personnes effectuant un même parcours, pour obtenir des informations alternatives, voire pour se former et également pour échanger et partager biens et services.
Une cinquième évolution importante liée à 
        la simplicité volontaire est la conscience écologique.
        L'individu se sent connecté aux ressources naturelles et à 
        son environnement naturel. La conscience écologique va également 
        pousser vers une recherche de proximité avec la nature et en parallèle, 
        à une ouverture à la diversité humaine.
La responsabilisation face à la consommation et la conscience écologique mènent à la conscience citoyenne. Il y a une conscience que la terre est limitée et que nos droits et devoirs en tant qu'être humain en sont dépendants pour préserver le vivant, limiter la pollution, et respecter l'intégrité de la nature. Cette conscience touche également à la soif de rétablissement de plus de justice entre individus et entre nations. Cette ouverture de conscience engendre une responsabilisation individuelle vis-à-vis de la communauté pour le partage équitable des ressources. On se réveille en tant que citoyen, tant local que mondial.
Une des dernières évolutions importantes qui fondent la 
        simplicité volontaire est l'évolution personnelle. 
        Les remises en question concrètes, suivies de changements de comportements 
        forcent à remettre en question aussi le sens des choses de la vie. 
        Cela commence par un allègement de l'esprit suite à l'allègement 
        des possessions. Cela touche à la gestion du temps suite à 
        l'augmentation de l'autonomie, à la diminution du temps de travail 
        et à la recherche d'auto-suffisance. D'autres thèmes, tels 
        que la cohérence entre notre discours et notre mode de vie, les 
        relations authentiques, la qualité de la communication, la non-violence, 
        peuvent devenir également des préoccupations.
L'évolution personnelle et la conscience écologique et 
        citoyenne mènent forcément à évoluer et modifier 
        les objectifs et projets de vie. Au-delà de la survie et de la 
        perpétuation de l'espèce, d'autres raisons se font jour. 
        En faisant évoluer la conscience, une compréhension de faire 
        partie d'un tout apparaît qui, elle aussi, pousse à la responsabilisation 
        et à la solidarité.
        Ce niveau d'évolution n'est pas forcément perçu, 
        voire accepté par ceux qui débutent. Il apparaît cependant 
        indispensable par la suite. Et invariablement, en dépit des orientations 
        religieuses diverses, de l'agnosticisme ou de l'athéisme pour certains, 
        ces valeurs rejoignent pour la plupart les préceptes rencontrés 
        dans de nombreux courants philosophiques et religieux.
Enfin, au delà du chemin individuel et en groupe, apparaît une forme de rayonnement, via le témoignage et l'information qu'on est capable de transmettre autour de soi, ou simplement parce que l'on fait office d'exemple autour de soi, à partir du moment où nos choix et actions sont vécus avec bonheur, et de manière visible. L'intérêt pour la militance diminue proportionnellement avec la capacité d'essaimer autour de soi. Il ne s'agit plus d'aller enseigner à grande échelle des théories qui sont extérieures à nous, mais bien plus de partager le témoignage de ce que l'ont vit, la force que l'on en retire, et le sens et le bonheur qui en sont les fruits.
CARACTERISTIQUES DE LA SIMPLICITE VOLONTAIRE
La simplicité volontaire est un choix
        Le fait de choisir une direction implique intrinsèquement de renoncer 
        à une ou plusieurs autre(s) direction(s).
        Mais le choix, à l'inverse de l'imposition, annule ou diminue fortement 
        les sentiments de frustration. Contrairement à l'ascétisme, 
        dans la simplicité volontaire, on ne se force pas, il n'y a pas 
        de privation. On opère les changements progressivement et en fonction 
        de la conscience qui est la nôtre. Pratiquer la simplicité 
        volontaire est plus lié à un état d'esprit que de 
        règles bien déterminées. Il n'y a aucune exigence, 
        seul soi décide de l'étape à entreprendre ou non. 
        On avance donc par motivation, conviction, désir de cohérence, 
        et donc finalement avec goût et plaisir. 
La simplicité volontaire est un chemin
        - Chemin. La simplicité volontaire n'est pas un état 
        de fait. C'est quelque chose que l'on décide de commencer un jour 
        et qu'on n'atteint jamais réellement. Surtout que plus on avance, 
        plus on découvre de raisons d'aller plus loin, plus la complexité 
        du chemin apparaît, et plus la motivation augmente.
        - Direction. Le but de simplicité n'est pas une fin en soi, 
        c'est une direction, la fin n'étant jamais déterminée.
        - Pas de pré-requis. Un des énormes avantages de 
        la simplicité volontaire est qu'elle s'applique tout de suite : 
        ici et maintenant. Pas besoin de caresser un projet, on peut directement 
        poser les premiers actes.
        - Souplesse. La simplicité volontaire n'est pas un chemin 
        irrévocable, on peut reculer quand on a avancé plus loin 
        que nos capacités. Et on peut aussi accepter de faire des concessions 
        sur le chemin. C'est donc un chemin qui peut se faire en souplesse, sans 
        forcer, sans rigidité.
        - Effets positifs. La simplicité volontaire amène 
        beaucoup de satisfaction, tant matérielles que psychologiques : 
        être plus libre dans son espace, dans son temps, dans sa tête. 
        Il y a la satisfaction de faire soi-même, de respecter nos engagements, 
        de retrouver une certaine cohérence.
        - Individuel mais social. La simplicité volontaire est un 
        chemin individuel mais pas individualiste. Il mène vers les autres, 
        via le partage, l'échange de soutien, d'information, de biens, 
        et aussi via la conscience de "nous faisons partie du tout".
        - Ouverture. La simplicité volontaire permet de découvrir 
        d'autres façons de vivre, qui vont favoriser l'épanouissement 
        personnel et l'implication dans des actions collectives alternatives.
La simplicité volontaire n'est pas : 
        - En tout premier : la simplicité volontaire ne constitue pas un 
        moyen de vivre pour "pas cher". Elle permet bien souvent 
        de faire des économies car on achète moins, car on fait 
        soi-même. Cependant, la consommation alternative (bio, éthique, 
        équitable, locale, artisanale) est, dans la plupart des cas, certainement 
        plus chère que ce qu'offre la grande distribution.
        - La simplicité volontaire n'est pas un chemin vers la facilité, 
        pas non plus une recherche de la complexité, mais les choses ne 
        se présentent pas toujours aussi facilement qu'il n'y paraît, 
        et la simplicité volontaire exige parfois de l'ouverture, de la 
        créativité, de la recherche, de la force intérieure 
        pour pouvoir avancer.
        - La simplicité volontaire n'est pas de l'ascétisme. 
        Il ne s'agit pas en soi de la recherche de se priver de plaisir matériel. 
        A l'inverse, elle engendre satisfactions, plaisirs, améliorations, 
        évolutions, etc. Pierre Rabhi la nomme "sobriété 
        heureuse".
        - La simplicité volontaire n'est pas de la pauvreté. 
        La pauvreté est imposée, ce qui entre autre, la rend pénible. 
        De plus, la pauvreté change la vie en un combat pour survivre, 
        et rien d'autre, alors que la simplicité volontaire aide à 
        donner du sens. 
        - La simplicité volontaire n'est pas un simple retour vers la 
        nature. Elle implique bien sûr une dimension écologique, 
        mais elle implique également les dimensions économiques, 
        politiques, sociales, psychologiques et spirituelles. Et bon nombre de 
        personnes pratiquent la simplicité volontaire en milieu urbain.
        - La simplicité volontaire n'est pas un reliquat des mouvements 
        des années '60 (mai 68, Vietnam, hippies, power flower). Si 
        des personnes ayant participé à ces mouvements y retrouvent 
        des valeurs communes, d'autres personnes y viennent dans des circonstances 
        bien différentes.
        - La simplicité volontaire est tout sauf une mode. Ce n'est 
        pas quelque chose que l'on envisage de façon passagère, 
        par identification à un courant "dans le vent". On la 
        pratique par conviction personnelle, sinon pas.
        - La simplicité volontaire n'est pas un mouvement américain 
        (d'Amérique du Nord). Les besoins et motivations de ceux qui la 
        pratiquent sont les mêmes quelque soit le continent. Cependant, 
        le mouvement s'est très fort développé aux USA et 
        au Canada, alors qu'en Europe, on en voit à peine les balbutiements. 
        
        - La simplicité volontaire n'est pas un retour en arrière. 
        Si dans de nombreux cas elle amène à refuser certains progrès 
        techniques, ce n'est pas le progrès en soit qui est refusé, 
        c'est 
        * d'une part le moyen pour l'obtenir : utilisation d'énergie non 
        renouvelable et polluante - exploitation aveugle des ressources planétaires 
        - exploitation à outrance et maintien dans la misère de 
        la majorité de la population mondiale;
        *d'autre part la dépendance à ces nouvelles technologies, 
        et les effets destructeurs qu'elles ont sur nous, sur notre santé, 
        sur l'environnement;
        * et en troisième lieu l'effet rebond qui consiste lorsqu'on crée 
        de nouveaux moyens technologiques pour nous faciliter la vie, à 
        nous amener à consommer davantage et rechercher encore plus d'autres 
        progrès technologiques, dans une sorte de fuite en avant (par exemple 
        l'utilisation de l'ordinateur et de l'imprimante aurait dû permettre 
        une diminution de l'utilisation du papier, or l'effet est totalement inverse, 
        elle engendre un gaspillage gigantesque de papier, qui ne cesse de s'accroître).
        Les autres progrès techniques et technologiques sont recherchés, 
        
        Pour mieux situer la simplicité volontaire par rapport aux défenseurs 
        des progrès techniques et aux traditionalistes voici ce que korrotz 
        en dit sur le forum http://simplicitevolontaire.bbfr.net/index.htm
        "Je pense qu'il y a pour beaucoup de gens une incompréhension 
        globale quant à la simplicité volontaire qui est perçue 
        comme une régression en terme de qualité de vie, alors qu'il 
        s'agit au contraire d'une amélioration de cette qualité 
        de vie, de par la désaliénation qu'elle suppose.
        Abstraitement, on peut se le représenter comme un triangle avec 
        dans le coin en bas à gauche les modes de vie à l'ancienne, 
        dans le coin en bas à droite la modernité (ou le "développement"), 
        et dans le coin du haut la simplicité volontaire. 
        Ce qui oppose d'un côté les modes de vie à l'ancienne 
        et la simplicité volontaire, et d'un autre côté la 
        modernité, c'est l'impact écologique : faible dans les deux 
        premiers cas, il est insoutenable en ce qui concerne le progrès.
        Ce qui oppose d'un côté la modernité et la simplicité 
        volontaire, et de l'autre les modes de vie à l'ancienne, c'est 
        le confort, car à l'ancienne c'était rude, je ne vous apprends 
        rien en disant ça.
        Ce qui oppose d'un côté la modernité et les modes 
        de vie à l'ancienne, et de l'autre la simplicité volontaire, 
        c'est l'aliénation. Autrefois, aliénation par des hiérarchies 
        sociales et familiales très lourdes, par des non-dits, par les 
        difficultés d'accès à de nombreux savoirs. Aujourd'hui, 
        aliénation par le management, par l'économie, par l'objectivation 
        de soi-même (son CV, son statut social etc.), par l'idéologie 
        du "toujours plus, toujours plus vite", par l'injonction au 
        "réalisme", par la perte de la maîtrise de ses 
        moyens de subsistance.
        Depuis la modernité, quand on ne connaît pas bien la simplicité 
        volontaire et quand on ne voit pas l'aliénation actuelle, on voit 
        juste l'aspect "faible impact écologique", qui évoque 
        les modes de vie à l'ancienne, auxquels on a vite fait d'assimiler 
        la simplicité volontaire. "
Obstacles à la simplicité volontaire
        - Les peurs : Il y a principalement 3 peurs liées à 
        la pratique de la simplicité volontaire. 
        Tout d'abord la peur du qu'en dira-t-on liée à 
        l'affirmation ou la visibilité d'un nouveau mode de vie, pas toujours 
        compris dans la société de consommation.
        Ensuite, il y a la peur du décalage bien réel, 
        qui peut isoler quand on ne côtoie pas des gens suivant le même 
        chemin et qui pourtant, paradoxalement mène vers les autres pour 
        proposer les échanges, les partages, les services. De plus, si 
        les convictions sont bien réelles, le témoignage, bien que 
        décalé, peut vivement interpeller et créer la curiosité, 
        et parfois même l'approbation de ceux qui ne la pratiquent pourtant 
        pas.
        Et puis il y a la peur de l'insécurité. Elle 
        peut être liée au fait de gagner moins, ou de choisir de 
        mettre un terme à certaines polices d'assurance, ou d'avoir moins 
        d'argent en épargne, de ne plus participer à un régime 
        de retraite etc. Cette insécurité est cependant toute relative, 
        engendrée par l'individualisme ambiant.
        - La passivité : Le sentiment d'impuissance, le manque de 
        persévérence peuvent en effet mener à l'inertie. 
        Cependant, la motivation, lié aux premiers résultats des 
        changements que l'on effectue dans sa vie, vont beaucoup réduire 
        le risque de passivité, de même que tout contact avec des 
        personnes effectuant le même chemin.
LA SIMPLICITE VOLONTAIRE AU NIVEAU COLLECTIF
Il existe diverses actions collectives liées à la simplicité volontaire. Certaines ne sont pas forcément entreprises par des personnes engagées dans la simplicité volontaire, mais nombreux sont les adeptes de simplicité volontaire qui y participent.
- Les groupes de simplicité volontaire : groupes de soutien, ateliers, groupes de partage. Ce sont des lieux qui créent des liens, donnent du soutien et de la motivation, permettent les échanges d'information, de biens et de services, et facilitent ainsi la concrétisation directe de la simplicité volontaire. Bien moins locaux, les forums de simplicité volontaire jouent un peu le même rôle.
- Les potagers collectifs : permettent également les échanges de savoir, de services, et de biens, avec ouverture sur de nouveaux modes de fonctionnement, et application directe du "faire soi-même" vers l'autonomie. Ils impliquent également l'éloignement des circuits commerciaux, et sont le moyen idéal de consommer bio et local.
- Les groupes d'achats : permettent également la rencontre (pour la commande, la distribution et l'organisation). Ils ont aussi une vocation économique (qui n'est pourtant pas la motivation première), permettent les achats locaux et les contacts directs avec les producteurs, tout en évitant les circuits de la distribution, l'emballage et suremballage, le phénomène publicitaire, etc.
On peut citer également les Services d'échanges locaux (SEL) ou Jardins d'Echanges Universels (JEU), les Réseaux d'Echange de Savoir (RES) et les cuisines collectives, qui semblent être des lieux propices à la pratique de la simplicité volontaire.
Claire De Brabander
        décembre 2006
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1.“Simplicité volontaire, première partie” : article de Duane Elgin et Arnold Mitchell : écrit en 1977, et traduit librement
2.“Vers la simplicité volontaire” : Serge Mongeau - paru dans la revue Silence 287 - septembre 2002
3.“La simplicité volontaire, c’est quoi et pourquoi” : conférence de Serge Mongeau (1 page)
4.“Et si nous menions une vie plus simple” : article du dossier : “Le bonheur par la simplicité” : de Patrice Van Eersel, dans la revue : Nouvelles clés
5.“La simplicité volontaire pour les militants altermondialistes : un kit de survie pour le changement” : écrit par Jacque Blix et Jody Grage Haug et traduit - paru dans le bulletin de “simpleliving.net” 2004
6.“Groupe de simplicité volontaire” : texte du site du réseau québecois
7.“Comment mieux vivre avec moins” : Olivier Desurmont - Agenda+ septembre 2004
8.“10 premiers conseils pour entrer en résistance par la décroissance” - Casseurs de Pub
9.“Pour une société de frugalité” : François Brune (Casseurs de Pub)
10.“Du trop avoir au mieux être” : Marie-Andrée Delhamende - Agenda+ septembre 2004
11.“La gratuité : un projet de civilisation” : Jenny de Wervicq - Revue Ecorev
12.“Désordre” : François Pelletier - site de Réseau Québecois de Simplicité Volontaire
PRESENTATION DE LA 
        SIMPLICITE VOLONTAIRE
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1/ Constats
        2/ Conséquences
a) sur l'environnement
b) sur la société
c) sur les individus
Définition de la simplicité volontaire
Origine de la simplicité volontaire
Le mouvement de simplicité volontaire
Les raisons d'entrer en simplicité volontaire
Changements impliqués par la simplicité volontaire
- Simplicité matérielle - consommation et activité alternatives
- Echelle locale et humaine
- Indépendance -autonomie - auto-détermination - auto-suffisance
- Echanges
- Conscience écologique
- Conscience citoyenne
- Evolution personnelle
- Ouverture spirituelle
- Rayonnement
Caractéristiques de la simplicité volontaire
- La simplicité volontaire est un choix
- La simplicité volontaire est un chemin
- La simplicité volontaire n'est pas...
- Obstacles à la simplicité volontaire